admin | août 27, 2018
Un groupe de femmes se tient autour d’une table en bois, éminçant un nombre incalculable de tomates d’un rouge éclatant, qu’elles s’apprêtent à transformer en purée.
Ces femmes sont membres du groupement féminin Neerwaya, basé à Donsin, un quartier situé à 30 kilomètres de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso.
Depuis 2002, les femmes transforment les tomates en purée.
Amina Ouédraogo fait partie du groupement. Elle déclare : « Cette activité est très importante pour nous. Parce que grâce à ça, on arrive à faire ce qu’on veut faire sans l’aide de quelqu’un d’autre. »
Le groupement transforme des légumes depuis 1995, et a commencé par le séchage des tomates, des oignons et des légumes-feuilles.
Mais le séchage des légumes n’était pas très rentable, par conséquent, elles ont opté pour la purée de tomate.
Une ONG locale dénommée Association Song Koadba a aidé le groupement en faisant venir un couple italien à Donsin pour leur apprendre la fabrication de la purée. Maintenant, les femmes ont perfectionné le processus.
Vêtues de blouses bleues uniformes, avec des masques et des bonnets de protection, les femmes trient et rincent les tomates, puis les découpent en prévision de la préparation. Des machines vrombissent au fond pendant qu’elles travaillent.
Les femmes font bouillir, puis égouttent les tomates, filtrant la purée à travers un filet pour séparer les graines. Ensuite, elles mettent le produit final dans des bocaux propres.
Madame Ouédraogo estime que le groupement produit 600 à 700 bocaux par jour. Sa capacité maximum est de 1 000 bocaux par jour, mais la demande sur le marché n’est pas assez forte pour cela. En 2017, les femmes ont produit plus de 16 tonnes de purée de tomates.
Elles vendent leurs produits dans des magasins et des supermarchés de la ville voisine de Ziniaré, ainsi qu’à Ouagadougou. Depuis 2005, le restaurant Le Verdoyant de la capitale achète 500 pots par mois. Les femmes commercialisent aussi leurs produits lors des foires, des expositions, des grands marchés et rassemblements.
Avec ce revenu, plusieurs de ces femmes peuvent subvenir à leurs besoins.
Madame Ouédraogo explique : « Avant, on venait à pied pour travailler parce qu’on n’avait pas de moyen pour s’acheter un vélo ou une moto. Mais depuis qu’on a commencé la transformation de la tomate en purée, toutes les femmes ont maintenant des vélos. Il y en a même qui ont des motos. »
Elle ajoute : « À la maison aussi, on arrive à payer la scolarité de nos enfants. On arrive à les emmener dans les centres de santé pour les soins, et on arrive à acheter des habits neufs pour les enfants et pour nous-mêmes. »
Les femmes peuvent également contribuer aux dépenses de leurs foyers. Madame Ouédraogo affirme que les femmes peuvent aider leurs maris lorsque ces derniers ont des problèmes financiers. Elles achètent du maïs, du mil et du riz pour procurer de la nourriture à leurs familles. D’autres femmes se servent de leurs revenus pour couvrir les dépenses familiales et prendre soin de leurs enfants.
En achetant des tomates fraîches chez les producteurs locaux, les femmes de Neerwaya contribuent également à l’économie locale. Après avoir fait la purée, elles revendent les graines aux producteurs de tomates.
Les femmes nourrissent de grands espoirs pour leur entreprise. Madame Ouédraogo déclare : « Notre souhait est que tous les Burkinabè consomment notre tomate. Les autorités, les cantines scolaires, les casernes militaires, les hôpitaux, les restaurants, tout le monde. Parce que c’est moins cher et c’est naturel. »
La présente nouvelle est une adaptation d’une vidéo intitulée « La purée de tomate qui change des vies » diffusée par Agribusiness TV. Pour voir la vidéo originale, cliquez sur : http://agribusinesstv.info/fr/burkina-faso-la-puree-de-tomate-qui-change-des-vies/