Harouna Sana | avril 17, 2023
Nouvelle en bref
Dans une plaine maraichère de à Bobo-Dioulasso, au Burkina Faso, Zenabo Koanda travaille sur sa parcelle de 200 mètres carrés. La femme de 30 ans utilise du compost bactéricide pour protéger ses plants de tomates contre le flétrissement bactérien. Elle déclare : « Ce produit m’a sauvé! Mes plants de tomates se portent mieux et produisent bien. Cela fait trois ans que je l’utilise. » Depuis qu’elle utilise du compost bactéricide, elle gagne plus de 200 000 FCFA (333 $ US) par saison, comparativement aux 30 000 FCFA (50 $ US) qu’elle gagnait avant de commencer à utiliser ce produit. Oumarou Traoré est un phytopathologiste et un chercheur qui a passé quatre ans à développer du compost bactéricide. En plus de combattre le flétrissement bactérien, ce compost renforce également la fertilité du sol, réduit son acidité, rend les plantes plus vigoureuses et plus résistantes à d’autres agents pathogènes selon monsieur Traoré.
En cet après-midi du mois d’avril, le soleil s’incline tranquillement vers l’horizon. Dans une plaine maraichère de Bobo-Dioulasso au Burkina Faso, Zeno Konda est toujours en train de travailler sur sa parcelle de 200 mètres carrés. La jeune dame remue la terre autour de ses plants de tomate.
La femme de 30 ans utilise du compost bactéricide pour protéger ses plants de tomate contre le flétrissement bactérien. Elle déclare : « Ce produit m’a sauvé! Mes plants de tomate se portent mieux et produisent bien. Je l’utilise depuis trois ans. » C’est un compost qui tue les bactéries à l’origine d’une maladie de la tomate qu’on appelle flétrissement bactérien.
La bactérie s’appelle Ralstonia solanacearum. Elle vit sous terre et attaque la plante par ses racines. Il y a quatre ans, madame Konda a perdu son champ de tomates à cause de la maladie du flétrissement de la tomate. Elle déclare : « Je n’ai rien récolté cette saison-là. J’ai tout arraché pour recommencer à zéro. »
Depuis cette perte, madame Konda utilise du compost bactéricide. Avant de planter, elle enfouit le compost dans le sol à une profondeur de 10 à 15 centimètres, à raison de trois kilogrammes par mètre carré, soit 30 tonnes de compost à l’hectare. Pour le moment, l’Institut de Recherche en Sciences Appliquées et Technologies, ou IRSAT, offre gratuitement le compost bactéricide pour des essais, et les producteurs et les productrices sont satisfaits du produit.
En utilisant du compost bactéricide, la jeune femme gagne plus 200 000 FCFA (333 $ US) par saison sur sa petite parcelle. Elle produit deux fois dans l’année, soit de septembre à février et de mars à août. Avant qu’elle commence à utiliser ce produit biologique, madame Koanda estimait son rendement à 30 000 FCFA (50 $ US). Madame Koanda déclare : « Moi je vais toujours utiliser le compost bactéricide, je vais l’acheter, même à crédit s’il le faut. »
Oumarou Traoré est phytopathologiste et chercheur à l’Institut de Recherche en Sciences Appliquées et Technologies, ou IRSAT, au Burkina Faso, et c’est lui qui a développé le compost bactéricide. Il explique que la bactérie Ralstonia solanacearum peut détruire jusqu’à 90 % d’un champ de tomates si la variété utilisée n’a aucune résistance contre la bactérie.
Pour aider les producteurs et les productrices à lutter contre cette maladie, il a passé quatre ans à développer le compost bactéricide. Ce compost est un mélange d’excréments de volaille, de résidus de cultures, de cendre et de phosphate. On ajoute au mélange de compost de l’huile extraite de l’Océmum gratisimum. Le produit fini est contrôlé par l’Institut pour l’Environnement et la Recherche Agricole.
Les chercheurs de même que les agriculteurs et les agricultrices sont satisfaits de ce produit. Le monsieur Traoré estime que le compost bactéricide neutralise au moins 80 % de la bactérie qui cause le flétrissement de la tomate. Il ajoute que le compost renforce aussi la fertilité du sol, réduit son acidité, renforce la vigueur de la plante et sa capacité de résistance aux autres agents pathogènes.
Abdoul Rahim Guira est un jeune maraicher de Houndé, situé à plus de 200 kilomètres à l’ouest de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. Il soutient que l’utilisation du compost bactéricide lui a permis d’éviter la perte de ses plants de tomate et d’accroître sa production. Avant qu’il découvre ce produit, les pertes dues au flétrissement de la tomate l’avaient découragé. Il avait abandonné la production de tomate. Monsieur Guira a recommencé à cultiver la tomate grâce au compost bactéricide. Il explique : « Là où on a mis le compost bactéricide, la productivité est élevée, les plantes sont bien solides et font beaucoup de fleurs et de grosses tomates. »
Cela fait une dizaine d’années que le jeune maraicher connait la maladie. Mais la découverte de cette maladie au Burkina Faso date de 1964. Selon monsieur Guira, les plants de tomates touchés par le flétrissement bactérien se reconnaissent facilement par les feuilles qui fanent et retombent sur elles-mêmes. Et, la plante finit par mourir.
Le compost bactéricide est au stade expérimental, mais il procure déjà de la satisfaction aux chercheurs, ainsi qu’aux producteurs et aux productrices de tomates. Pour rendre le produit plus accessible aux agriculteurs et aux agricultrices, le monsieur Traoré a sélectionné un certain nombre pour leur apprendre à produire du compost bactéricide.
Image: Le champs de Zeno Konda