Nelly Bassily | mai 16, 2011
Il y a dix ans, Xolisa Nteo Diale a reçu deux génisses Nguni du gouvernement sud-africain. Il se souvient: « J’ai été parmi les premiers à être sélectionnés dans le cadre d’un projet pilote d’élevage de Nguni. Maintenant, j’ai un troupeau de 150 animaux. »
Les Nguni sont une race indigène de bovins originaires d’Afrique du Sud. Mais, étant donné que les agriculteurs leur avaient préféré des bovins « exotiques » des pays développés, les Nguni étaient en voie de disparition. Le régime de l’apartheid considérait que la race Nguni était une race de bovin inférieure. En 1973, un décret du gouvernement a donné aux inspecteurs d’animaux le pouvoir d’examiner les bovins dans les zones communes et de les castrer. Cela s’est traduit par la quasi-disparition des bovins Nguni. En outre, le pool génique a été dilué par leur croisement avec des races exotiques.
M. Diale affirme que la chance a tourné pour lui après qu’il a investi dans la production de la race Nguni. Il est éleveur dans le village de Didimana, dans le Cap-oriental. Il ajoute: « J’ai aussi utilisé l’argent de ma pension pour acheter plus de vaches. Je vends les animaux aux producteurs locaux, aux boucheries et à ceux qui vendent les peaux. »
Mais en raison de sa rusticité et de sa longévité, la race Nguni fait de nouveau partie de l’industrie sud-africaine du bétail. Comprenant désormais l’importance génétique de l’animal, le gouvernement, avec l’appui technique de l’Université de Fort Hare, fait don de bovins Nguni aux éleveurs.
Mme Tina Joemat-Peterson est Ministre de l’Agriculture, des Forêts et des Pêches. Elle dit: « Nous avons ramené les Nguni, parce que l’animal se développe facilement selon un processus de sélection naturelle, dans un environnement très difficile. » Elle ajoute que l’animal est facile à gérer et est particulièrement adapté pour résister aux maladies et survivre dans les zones les plus difficiles d’Afrique du Sud.
M. Diale confirme que le bétail se développe dans des conditions difficiles. Ils ont une longue vie productive, et les vaches produisent 10 veaux ou plus. Ils paissent dans la brousse épaisse, exigent peu d’entretien et génèrent de bons rendements de lait dans des conditions difficiles.
Mme Sithembisile Mtembu est une agricultrices de la province du Limpopo, dans le nord-est de l’Afrique du Sud. Elle dit que les agriculteurs émergents comme elle ont peu de ressources et peu de compétences techniques pour traiter des races de bétail qui exigent beaucoup d’entretien. Elle dit: « Nous donner ces races comme animaux reproducteurs, c’est désastreux. » Elle poursuit: « L’état des animaux se détériore rapidement quand il n’y a pas assez d’intrants, ce qui rend les choses difficiles quand les ressources sont limitées. » Mme Mtembu sait que les bovins Nguni requièrent une bonne gestion pour la production. Mais elle dit qu’ils ne nécessitent pas autant de gestion que la plupart des autres races.
Dr. Mark Ngwadla était reproducteur mais il fait maintenant de l’élevage. Il dit: «… [La race Nguni] a survécu pendant plus de 2000 ans dans des conditions difficiles. La race Nguni est la moins coûteuse pour la reproduction. On n’a pas besoin d’aliments et de vaccins qui coûtent chers. » Il dit que la race est unique parce que chaque animal à une forme de corne et un motif de peau différent. Il note qu’« Il n’y a pas deux animaux qui se ressemblent, ce qui est très intéressant. »
L’animal peut être utilisé à la fois pour la viande bovine et pour la production laitière. Il peut également être utilisé pour la traction. Les bovins Nguni ont de faibles teneurs en gras saturés et en cholestérol, selon des tests effectués dans les centres universitaires et gouvernementaux. Pour ceux qui se soucient de leur santé, la viande de Nguni se compare favorablement à celles de races populaires telles que l’Aberdeen Angus et la Bonsmara. Pour les éleveurs, le retour de cette race indigène est une bonne opportunité.