1. Afrique: Des fruits sauvages importants sont en déclin (National Research Council)

| février 25, 2008

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Dans certaines régions d’Afrique occidentale et centrale, la plante Icacina est connue comme étant une épicerie en soi. Poussant à l’état sauvage dans les boisés et les plaines, l’arbuste est recherché par ceux qui connaissent ses richesses.

Lorsque la saison sèche s’achève, l’arbuste entre en floraison. Des petits fruits rouges vifs apparaissent alors en abondance. D’énormes racines comestibles connues sous le nom de « faux ignames» sont disponibles toute l’année.

La plante Icacina a été décrite dans un rapport qui s’intitule «Lost Crops of Africa », produit par l’American National Research Council. Les fruits sauvages faisant l’object de ce rapport ne sont cependant pas perdus pour les populations locales, qui savent où les trouver lorsque la nourriture se fait rare. Cependant, ils sont pratiquement inconnus des scientifiques agricoles qui préservent et propagent les cultures de grande valeur.

De plus, la recherche indique que si ces fruits ne sont pas reconnus et protégés, ils risquent de disparaître totalement.

Depuis l’époque coloniale, la production commerciale de fruits en Afrique a mis l’accent sur les variétés importées de l’Asie et des Amériques. Ces fruits importés ont été soigneusement cultivés et produits en série.

Durant cette même époque, les populations locales ont tranquillement continué de compléter leur alimentation avec des fruits sauvages. Les enfants sont plus vulnérables à la malnutrition, mais un des passe-temps de ces derniers est justement la collecte de fruits de la forêt, ce qui leur apporte des vitamines essentielles. Et lorsque les cultures de base ne sont pas disponibles, les fruits sauvages sont d’une importance absolument vitale.

Mark Dafforn dirige la recherche sur les « Lost Crops of Africa. » Il explique que les fruits sauvages sont typiquement rustiques. Contrairement aux fruits importés, les fruits sauvages n’ont pas besoin d’engrais et sont naturellement résistants à de nombreux ravageurs. Ils se sont adaptés au climat local et ont résisté à des années de sécheresse et d’inondations. La plante Icacina, par exemple, peut survivre jusqu’à quatre ans sans eau.

Mais à cause des pressions commerciales pour développer les fruits les plus rentables financièrement, les fruits sauvages sont en train de perdre les conditions dont ils ont besoin pour survivre. Alors que les forêts sont détruites, de nombreux fruits sauvages le sont aussi.

M. Daffron suggère que la reconnaissance de l’importance des fruits sauvages est la première étape vers leur préservation. Le rapport suggère que les familles agricoles pourraient améliorer leur nutrition en préservant des arbres fruitiers sauvages sur leurs terres. Il suggère également que de nombreux pays africains pourraient jouir davantage des fruits du succès commercial s’ils recevaient plus d’attention de la part du milieu scientifique agricole.