Ghana : Des agriculteurs apprennent la culture sans labour pour accroître leur productivité et leurs revenus

| avril 16, 2018

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Kwame Anane sourit en entrant dans un vaste champ rempli de diverses sortes de cultures. Il se joint à un groupe d’agriculteurs et d’agricultrices occupés à mettre le haricot récolté dans des sacs. Les paysans et les paysannes viennent ici, au Centre for No-Till Agriculture d’Amanchia, au Ghana, pour apprendre la culture sans labour et d’autres pratiques liées à l’agriculture de conservation.

Monsieur Anane cultive du cacao, du maïs, du manioc, du plantain et d’autres denrées. Après avoir appris les techniques de l’agriculture de conservation dans les champs de démonstration du No-Till Centre, il a commencé à les pratiquer sur sa propre exploitation agricole. Une chose qu’il a apprise est que le brûlage des résidus de culture n’est pas une bonne chose, car cela peut provoquer l’érosion du sol et rendre le sol moins fertile au fil du temps.

Il déclare : « Avant de rencontrer le Dr Kofi Boa, qui m’a appris [l’agriculture de conservation], j’appliquais cette pratique de [brûlage de résidus] pour rendre terre plus facile à défricher pour les semis. »

Le Dr Kofi Boa est le fondateur du No-Till Centre. Il affirme que le centre aide beaucoup d’agriculteurs et d’agricultrices à apprendre les pratiques de l’agriculture de conservation telles que la culture sans labour, le maintien de la couverture permanente du sol, la culture intercalaire et la rotation des cultures, ainsi que les pratiques connexes telles que la lutte contre les ravageurs des plants de semis, et la réduction de l’utilisation des pesticides et des engrais chimiques. Il ajoute que la majorité des paysans et des paysannes ont cessé d’utiliser des produits chimiques et des pratiques comme le brûlage de résidus, qui réduisent la fertilité du sol.

Le Dr Boa explique les conséquences que peut avoir le brûlage des résidus de culture pour les agriculteurs et les agricultrices : « Les pluies emportent la couche arable, et le sol perd beaucoup d’éléments nutritifs, ce qui entraîne une réduction des rendements de culture. Les agriculteurs finissent par perdre beaucoup d’argent et de ressources quand ils doivent gérer les problèmes découlant du brûlage des résidus. »

Il ajoute : « La culture sans labour consiste à planter des denrées sur votre terre chaque année sans labourer la terre. En agriculture de conservation, le fait de ne pas brûler les résidus signifie qu’après la récolte, les agriculteurs laissent tous les résidus se décomposer dans le champ pour s’en servir comme éléments nutritifs pour le sol. »

Alex Mensah est un autre agriculteur qui apprend l’agriculture de conservation au No-Till Centre. Il cultive du plantain, du cacao, du manioc, du maïs, de la tomate et de l’aubergine blanche en forme d’œuf. Il déclare : « [L’agriculture de conservation] est un processus lent, mais cela est plus avantageux pour moi que de brûler les résidus. Les choses vont plus vite quand vous brûlez les résidus, mais les conséquences surviennent plus tard, et cela vous met à terre. Maintenant, je n’ai pas besoin de trop sarcler, car je couvre ma terre avec une culture-abri appelée pois mascate. »

Ama Fosua cultive du cacao et du piment dans le village de Seidi, près d’Amanchia où se trouve le No-Till Centre. Elle aussi a appris à se servir des résidus de culture comme paillis au centre. Selon elle, l’agriculture de conservation est difficile, mais gratifiante. Elle explique : « Cela exige beaucoup d’efforts pénibles pour déraciner ou ôter les arbres et les branches, les réduire en morceaux et laisser les résidus au sol. Mais c’est avantageux parce que ça empêche les mauvaises herbes de pousser quand il pleut et le sol reste humide. »

Le Dr Boa affirme que les agriculteurs et les agricultrices qui ne labourent pas ont également appris une autre technique au No-Till Centre. Il explique : « Cela consiste à semer vos graines à travers le paillis organique répandu sur le champ. Le fait d’étaler du paillis vous épargne le sarclage et cela profite aux plantes en ce que cela empêche les semences de mauvaises herbes de germer. Le paillis maintient le sol frais et humide, ce qui réduit le besoin en eau. »

Selon Kwame Anane, les agriculteurs et les agricultrices tirent énormément profit du No-Till Centre. Pour lui, l’agriculture de conservation comporte plus d’avantages que d’inconvénients. Il ajoute : « Cette pratique contribue à l’augmentation de ma production, qui double chaque année. »

Monsieur Anane espère qu’avec de la patience, son exploitation produira plus et qu’il continuera à avoir plus de revenus.

Photo crédit: Centre for No-Till Agriculture, Ghana

Ce travail a été produit avec l’appui de la Banque canadienne de grains dans le cadre du projet « Conservation Agriculture for building resilience, a climate smart agriculture approach. » Ce travail est financé par le gouvernement du Canada, par l’entremise d’Affaires mondiales Canada, www.international.gc.ca.