Gaudensia Mngumi | décembre 11, 2017
Dans sa maison située à Janga, un village du district de Kibaha, sur la côte tanzanienne, Rehema Mwamchela observe ses champs où elle a cultivé un mélange de pois, de patates douces et de manioc. Plusieurs des plants ne survivront pas en raison du soleil accablant. Elle devra forcément arroser les jeunes plants de la variété de manioc adaptée à la sécheresse pour éviter qu’ils sèchent.
Cette mère de trois enfants, âgée de 38 ans, affirme que cette année encore la sécheresse sévit en Tanzanie, et cause du tort à plusieurs agriculteurs et agricultrices de sa région. Elle ajoute : « L’eau dans le sol est plus importante pour la germination et le développement des graines. Je pense toujours à arroser les plants. »
Mme Mwamchela est membre du groupement agricole Mshikamano. Grâce à ce groupement, elle a appris des techniques d’arrosage auprès de producteurs et productrices de manioc de Bagamoyo. Elle apprend également de nouvelles techniques d’adaptation à la sécheresse en écoutant la radio et à partir de messages SMS. Son groupement travaille sur une parcelle de démonstration du manioc dans le village de Janga, à Kibaha, à environ 70 kilomètres de Dar es Salaam, la capitale économique tanzanienne.
Rajab Salum est un autre membre de l’association. Il soutient que l’équipe a appris l’arrosage manuel auprès du groupement de Bagamoyo, par le biais de l’émission radiophonique Kilimo Yakinifu (Agriculture éclairée) diffusée sur Uhuru FM. Il ajoute : « Nous avons appris l’existence du groupement, nous leur avons rendu visite et avons découvert qu’à cause de [la] sécheresse prolongée, ils arrosaient leurs semis de manioc. »
Les agriculteurs et les agricultrices ont appris aussi la technique d’arrosage à la bouteille, qui consiste à placer de petites bouteilles ou de petits récipients en plastique près des plants. Ils creusent de petits trous dans les récipients pour que l’eau s’écoule lentement et graduellement.
Monsieur Salum ajoute : « Nous avons partagé cette bonne nouvelle avec les producteurs et les productrices de manioc des groupements Umoja et Mshikamano, et avions songé à arroser nos délicats plants de manioc. Cependant, nous ne disposons d’aucune source d’eau potable aux alentours du champ. »
Leur parcelle de démonstration d’une acre et demie est située près de la rivière Mkalamo, mais l’eau est trop salée et ne peut servir à arroser les plants de manioc.
Dans la région côtière de la Tanzanie, le manioc constitue à la fois une culture de rente et une culture vivrière. Mais plusieurs producteurs et productrices ne savent pas comment adapter leurs pratiques à la sécheresse survenue récemment. Les associations Mshikamano et Umoja expliquent en quoi consistent les meilleures pratiques à la radio. Les agriculteurs et les agricultrices reçoivent également des messages textes contenant des conseils sur les nouvelles pratiques.
Les messages sont formulés par le Fonds international de développement agricole, le Centre de recherches sur le sucre de Kibaha et CABI, une ONG internationale. Neema Sonje est l’agente de vulgarisation agricole du district de Kibaha. Selon elle, les producteurs et les productrices reçoivent des informations concernant les activités à mener durant le cycle de végétation, y compris la collecte de semences exemptes de maladies, le sarclage, la préparation des semences et la récolte.
Les SMS fournissent également des renseignements sur les organismes nuisibles et les maladies, tels que les mouches blanches et les techniques de repérage et d’élimination des plants de manioc infectés. Il y est aussi question de la préparation des exploitations agricoles, y compris le labour des terres et la technique de plantation du manioc.
Fred Tairo est chercheur à l’Institut de recherche agricole de Mikocheni, à Dar es Salaam. Il explique que la maladie de la mosaïque du manioc est causée par de nombreux virus couramment appelés geminivirus de la mosaïque du manioc. La maladie des stries brunes du manioc est provoquée par le virus des stries brunes du manioc ou le virus des stries brunes du manioc de l’Ouganda. Les mouches blanches transmettent ces maladies des plants infectés aux plants exempts de symptômes dans les champs voisins.
Monsieur Salum explique aux agriculteurs et aux agricultrices comment protéger leur manioc contre ces maladies. Il déclare : « Nous observons les couleurs et les feuilles … si elles sont brunes … nous savons qu’il s’agit de la maladie des stries brunes du manioc. Nous déracinons et détruisons le stock immédiatement. »
Dans le cadre de l’émission radiophonique, les producteurs et les productrices ont appris à moudre le manioc pour préparer des aliments comme les chapatis, les gâteaux, les biscuits et le pain. Ils ont également appris les techniques de préparation des semences et entreprendront bientôt des activités relatives aux semences pour gagner plus d’argent.
Mme Mwamchela affirme que les agriculteurs et les agricultrices ont acquis d’importantes connaissances, mais rencontrent des problèmes à cause de la sécheresse prolongée qui empêche les cultures de réussir. Pour pouvoir développer la culture du manioc, dit-elle, ils ont besoin d’eau.
La présente nouvelle a été initialement publiée en février 2017. Elle a été rédigée avec l’appui du Fonds de stimulation des services de vulgarisation en TIC de la Nouvelle Alliance de l’USAID, par l’entremise du Fonds international de développement agricole en Tanzanie. Pour en savoir davantage sur le fonds, cliquez sur : https://www.ifad.org/
Photo par Gaudensia Mngumi