Zimbabwe : L’irrigation solaire permet de maintenir un niveau élevé de récoltes en période de sécheresse (Trust)

| novembre 20, 2017

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Malgré la sécheresse persistante ayant entraîné l’assèchement de plusieurs des champs qui entourent son exploitation agricole au sud du Zimbabwe, Mpokiseng Moyo continue de cultiver le blé d’hiver pour subvenir aux besoins de sa famille.

Pour irriguer, elle utilisait généralement des pompes diesel qui tombaient souvent en panne ou manquaient de carburant. De plus, la baisse des précipitations rend l’énergie hydraulique moins fiable. Désormais, Mme Moyo utilise l’énergie solaire pour l’irrigation, et sa récolte de blé a augmenté.

Mme Moyo cultive à Rustlers Gorge, à Mashaba, à environ 130 kilomètres au sud-est de Bulawayo, la deuxième plus grande ville zimbabwéenne.

Elle déclare : « Avant notre connexion au réseau solaire, nous irriguions nos cultures à l’aide de pompes diesel et devions nous rendre aussi loin que Gwanda [à plus de 100 kilomètres] pour acheter du gazole pour les pompes. »

Mais la situation s’est améliorée. En 2015, la ville de Mashaba a installé une station d’énergie solaire qui a permis d’améliorer l’agriculture au sein de nombreuses communautés voisines.

Mme Moyo fait partie des 41 agriculteurs, dont 26 femmes, qui sont collectivement propriétaires du système d’irrigation solaire qui couvre plus de 100 acres à Rustlers Gorge.

Mme Moyo affirme que le nouveau mini réseau solaire aide plusieurs agriculteurs et agricultrices. Elle explique : « Les pompes [diesel] tombaient en panne très souvent, et cela influait sur la productivité. Mais grâce à l’énergie solaire, nous pouvons cultiver tout au long de l’année sans problème. »

L’Union européenne, le Fonds de l’OPEP pour le développement international et le Fonds pour l’environnement mondial ont financé le réseau électrique autonome dans le cadre d’un programme visant de promouvoir l’accès à l’électricité dans les zones rurales.

Le système comporte 400 panneaux solaires qui fournissent près de 100 kilowatts d’énergie fiable. Cela suffit à faire fonctionner deux réseaux d’irrigation alimentant 183 acres de terres agricoles, ainsi qu’une école primaire, un dispensaire et plusieurs magasins. La communauté a nommé un conseil de surveillance chargé de la gestion quotidienne de ce mini réseau. D’autres membres de la communauté ont appris à le faire marcher et à l’entretenir.

Thomas Makhalima est un élu de Mashaba. Il affirme qu’environ 10 000 personnes bénéficient directement du réseau d’énergie propre dans cette région en proie à la sécheresse. Il ajoute : « Nous dépendons beaucoup de l’aide alimentaire du gouvernement. Mais les dons de nourriture ont diminué, car les gens peuvent [maintenant] se nourrir eux-mêmes grâce aux systèmes d’irrigation. »

Selon monsieur Makhalima, un autre projet d’irrigation sera bientôt connecté au réseau solaire.

Le défi majeur pour la communauté de Mashaba sera de maintenir le réseau solaire en bon état. Les membres de la communauté ne paient pas l’électricité actuellement en attendant que les prix soient fixés. Les redevances serviront à l’entretien du réseau.

Joseph Ncube est le secrétaire du conseil de surveillance de Mashaba, et le porte-parole du projet du réseau. Il soutient que les paysans et les paysannes sont heureux de payer pour continuer à avoir de l’électricité.

Monsieur Ncube explique : « Nous avons eu des rencontres avec les agriculteurs et ils constituent déjà des réserves de céréales afin d’être prêts lorsqu’on leur demandera de commencer à payer. »

Grâce au système d’irrigation solaire, Mme Moyo cultive plus de blé et gagne plus d’argent. Elle dispose maintenant d’un revenu suffisant pour subvenir aux besoins de sa famille et envoyer ses enfants à l’école.

Le présent article est une adaptation d’un article intitulé « Solar grid keeps harvests high, hospitals lit in parched rural Zimbabwe, » publié par la Thomson Reuters Foundation. Pour lire l’article original, cliquez sur : http://news.trust.org/item/20170911111952-ei8xq/

Photo: Une kiosque à Mashaba, Zimbabwe, pour un réseau solaire. Crédit: THOMSON REUTERS FOUNDATION/Tonderayi Mukeredzi