Ghana : Une jeune vendeuse de riz et sa famille profitent de la diffusion à la radio des prix proposés sur les marchés

| juillet 24, 2017

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Martha Amekor est la dixième d’une famille formée d’un si grand nombre d’enfants qu’elle en perd le compte. En raison du nombre si élevé de personnes dans la famille, les enfants ont appris à compter les uns sur les autres quand il s’agit de payer les frais de scolarité, les cahiers ou même avoir de quoi manger.

La femme de 22 ans vit à Gbi Wegbe, un quartier animé situé à dix minutes à peine de Hohoe, la plus grande ville au nord de la région de la Volta, au Ghana.

Toutefois, lorsque Mme Amekor se rendit compte que ses aîné(e)s ne la soutenaient plus, elle sut qu’elle devait se prendre en main. Elle déclare : « J’ai décidé de me distinguer afin de devenir ce à quoi je rêvais plus tard. »

À 16 ans, alors qu’elle était encore étudiante, Mme Amekor décida de se lancer dans la vente du riz. Au début, elle eut du mal à trouver l’argent nécessaire pour démarrer son activité, mais eu de la chance que quelqu’un lui accorde un prêt.

Elle déclare : « Quand j’ai commencé et j’ai réalisé que c’était une bonne affaire, j’ai fait des bénéfices, ai pu rembourser rapidement le prêt, et maintenant tout va de l’avant. »

Besa Akpalu est agent de vulgarisation agricole au ministère de l’Alimentation et de l’Agriculture. Il affirme que les jeunes se heurtent à de nombreux obstacles lorsqu’il est question d’agriculture. Non seulement il leur manque les compétences, mais ils n’ont également pas accès aux bons marchés et au capital nécessaire pour l’achat des produits. En qui concerne les jeunes femmes en particulier, l’accès à la terre peut être aussi un problème épineux.

Pour Mme Amekor, la plus grande difficulté était que les prix variaient d’un magasin à l’autre, et que les petits commerçant(e)s comme elles vendaient à perte.

Lorsqu’une émission radiophonique locale commença à communiquer le prix de vente du riz sur les marchés, Mme Amekor réalisa qu’il était préférable pour les vendeurs et les vendeuses de riz de s’associer pour obtenir un prix uniforme. Avec d’autres commerçant(e)s, ils achètent du riz paddy chez des agriculteurs et des agricultrices, le font blanchir et le vendent aux marchand(e)s à un prix standard.

Monsieur Akpalu soutient que les émissions radiophoniques aident considérablement les agriculteurs et les agricultrices locaux : « La radio rend service en ce que non seulement elle permet aux agriculteurs et aux agricultrices d’avoir accès aux marchés, mais elle leur permet également d’accroître leur productivité et leurs revenus familiaux. »

Il ajoute que la radio est en train de changer aussi la perception qu’ont plusieurs jeunes de l’agriculture. Il explique : « La majorité d’entre eux savent désormais que l’agriculture peut leur procurer du travail et des revenus … La sensibilisation constante menée à la radio avec comme invités des agriculteurs et agricultrices titulaires de diplômes d’études supérieures est en train de changer la mentalité des jeunes. »

Mme Amekor utilise les bénéfices de son commerce de riz pour payer les frais de scolarité de ses frères et elle-même, et ses revenus ont augmenté en quelques années seulement.

Elle affirme que son commerce de riz marche bien et qu’elle n’a pas l’intention de chercher un autre emploi. Elle ajoute : « La vente de riz est une bonne chose seulement si vous n’êtes pas fainéant. Plusieurs jeunes femmes de cette communauté qui ne travaillent pas dépendent des hommes. J’aimerais encourager toutes les jeunes femmes au chômage à se lancer dans la riziculture et la vente du riz. »

Le présent article a été initialement publié en avril 2016 .

https://wire.farmradio.fm/fr/farmer-stories/2016/08/ghana-une-jeune-vendeuse-de-riz-et-sa-famille-profitent-de-la-diffusion-a-la-radio-des-prix-proposes-sur-les-marches-14790