Kenya : Des aviculteurs retirent un avantage des vaccinations et d’une banque communautaire

| janvier 9, 2017

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Triza Atieno essayait d’élever des volailles, sans succès. Elle ne vaccinait pas ses volatiles. Par conséquent, ses poules étaient toujours malades et mourraient en grand nombre. Elle déclare : « J’avais acheté 300 volatiles et une maladie qui a frappé la région les a toutes décimées. J’ai perdu espoir et ai failli abandonner. »

Mme Atieno est une avicultrice célèbre dans le village de Kamser, dans le comté de Homa Bay, à l’ouest du Keny. Elle vaccine maintenant ses poules pour permettre à sa nichée, et à celles de ses voisin(e)s, d’avoir de meilleures chances de survivre.

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Triza Atieno à l’intérieur de sa nichée. Crédit photo: Sawa Pius

Mme Atieno et d’autres avicultrices de sa région ont formé le Groupement Young Sister Muungana, en 2014, pour pouvoir suivre des formations sur l’aviculture.

Heureusement, une ONG de la région a formé 20 membres du groupement durant la même année, et Mme Atieno était l’une d’elles.

Après la formation, Mme Atieno est devenue agente de vaccination villageoise. Comme il n’y avait personne d’autre pour vacciner les poules de sa région, elle était une ressource utile pour les autres aviculteurs et avicultrices. Elle se rendait d’une ferme à l’autre pour vacciner les poules âgées d’une journée à trois mois. Elle a entrepris une activité de couvaison de poussins et de vaccination des poules dans son voisinage. Et cette fois-ci, tous ces poussins croissent jusqu’à la maturité.

Alice Onyach Achieng élève aussi des poules dans le comté de Homa Bay. Elle a commencé par 20 volatiles que Mme Atieno l’a aidée à acheter. Actuellement, elle a 200 poules.

Mme Achieng affirme vendre des œufs et des volatiles matures aux habitant(e)s de la ville de Homa. Elle déclare : « J’encourage les agriculteurs et les agricultrices qui ne se sont pas encore lancés dans l’aviculture à s’y mettre, car c’est très payant. Je vends un coq adulte à pas moins de 700 shillings kenyans [7 $US]. »

Mme Atieno a vacciné les poules de sa voisine, Irine Anyango Ogindo, contre la maladie de Newcastle, la variole aviaire et la bursite infectieuse.

Mme Ogindo se réjouit de l’aide que lui apporte Mme Atieno. Ses 150 poussins sont devenus matures sans qu’aucun d’eux ne meure. Elle explique : « J’ai l’intention d’atteindre 900 poules afin de pouvoir gagner beaucoup d’argent pour payer les études collégiales de mes enfants. »

Mme Atieno n’est pas la seule à venir en aide aux aviculteurs et aux avicultrices locaux. Les agriculteurs et les agricultrices de la région ont créé une banque communautaire dénommée The Great Wang’ Chieng Financial Services. Cette banque compte plus de 2 000 membres qui sont des actionnaires, et la majorité d’entre eux sont des aviculteurs et des avicultrices.

La banque communautaire accorde des prêts à ses membres pour leur permettre d’acheter des poussins, des aliments pour volailles, des vaccins, et bien d’autres choses. Les prêts sont remboursés avec un intérêt. Mme Atieno affirme que, puisque chaque membre est actionnaire, les membres déposent leurs recettes à la banque et reçoivent des dividendes à la fin de l’année.

Caroline Owinyo est la responsable de la banque. Selon elle, les services bancaires sont destinés à toute la communauté, y compris les pêcheurs et les conducteurs de moto. Elle ajoute : « Nous encourageons chaque membre de la région à épargner chez nous, car la banque la plus proche d’ici se trouve à plus de 100 kilomètres, et la plupart des agriculteurs et des agricultrices n’ont pas les moyens de s’y rendre juste pour déposer leur argent là-bas. »

Mme Owinyo est également experte en aviculture. Elle affirme que les volailles constituent une importante source de revenus pour les agriculteurs et les agricultrices d’exploitations familiales des régions semi-arides comme Homa Bay parce que ce n’est pas tout le monde qui peut compter juste sur la pisciculture et l’agriculture.

Mme Atieno gagne environ 40 000 shillings kenyans (400 $US) par mois grâce aux activités de couvaison et de vaccination. Elle raconte : « L’activité avicole a commencé comme de l’amusement. Je ne m’attendais pas à avoir tout ça, mais lorsque j’ai vacciné les poussins et qu’après trois mois j’ai vendu un coq à 700 shillings kenyans (7 $US), j’étais très contente. Je [n’ai pas besoin de] chercher des marchés, car j’en dispose déjà sur place, étant donné que les client(e)s n’ont juste qu’à m’appeler pour faire des commandes.