admin | octobre 24, 2016
Isabel Deitliens possède une grande ferme bordée d’arbres fruitiers. Elle a 1 500 litchis et cultive également la banane et les fraises.
Mme Deitliens s’estime chanceuse. Elle s’est lancée dans l’agriculture il y a plus de 20 ans, et s’est bâti un empire de fruits, en vendant des litchis sur les marchés locaux et internationaux.
L’an dernier, elle a exporté ses fruits aux Pays-Bas, en Allemagne, au Liban et en Russie.
Elle affirme que les politiques gouvernementales du Mozambique lui ont permis de réussir, car, contrairement à d’autres pays africains, ces politiques « accordent des privilèges aux femmes. » Elle ajoute : « Ce n’est pas que celles-ci excluent les hommes, mais elles accordent des privilèges aux femmes en raison de leur histoire en Afrique. »
Dans plusieurs pays, les coutumes ou la législation nationale font qu’il est difficile pour les femmes de posséder une terre ou de gérer elles-mêmes leurs revenus.
Mme Deitliens soutient qu’elle avait un autre gros avantage : l’instruction. Elle poursuit : « Je n’ai pas eu autant de difficultés comme certaines femmes non instruites, car le fait d’être instruit facilite en partie l’acquisition d’une terre au Mozambique. »
Mme Dietliens est diplômée en droit, ce qui lui procure un avantage sur les femmes qui probablement ignorent qu’elles jouissent des mêmes droits que les hommes.
Elle affirme qu’il n’est jamais trop tard pour les femmes de relever ce défi. Elle ajoute : « Je conseille aux femmes d’Afrique et du monde entier de croire en elles-mêmes. Il n’est jamais trop tard pour commencer quelque chose dans leurs vies. Il n’est jamais trop tard pour s’instruire. »
Elle parle par expérience. Mme Dietliens déclare : « Je me suis mariée trop tôt. En fait, j’avais 18 ans …. Et j’ai eu mes enfants et ensuite je suis allée à l’école tout simplement pour donner le bon exemple à mes enfants. »
Cependant, après avoir obtenu son diplôme, elle s’est remise à l’agriculture qui est sa passion. Elle élève des vaches et des porcs, mais gère principalement une exploitation fruitière. Elle déclare : « Personnellement, je trouve plus facile de cultiver des fruits que des légumes, par exemple. Parce que cela exige moins de travail, d’ouvriers, et d’eau, car on arrose seulement les arbres durant une certaine période de l’année. »
Il faut de la patience pour cultiver le litchi. En fonction de la technique de reproduction utilisée, il faut trois à cinq ans, voire plus, aux litchis pour produire des fruits.
Cela fait 17 ans que Mme Dietliens cultive le litchi, mais il lui a fallu développer son entreprise avant de pouvoir exporter les fruits. Elle affirme que l’aide qu’elle a reçue de l’USAID, et qui a lui a permis d’acquérir un système d’irrigation, a donné un coup de pouce à son entreprise.
Pour regarder la vidéo de laquelle s’inspire cet article, cliquez sur : http://www.unwomen.org/fr/news/in-focus/rural-women-food-poverty
Photo credit: CSIRO