Un jeu-questionnaire à l’antenne incite les auditeurs à appeler Radio Argoutar

| février 3, 2019

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Radio Argoutar est une petite station qui a un grand impact. La station est basée dans la province du Ioba, au sud-ouest du Burkina Faso, à environ 300 kilomètres de la capitale, Ouagadougou. Une équipe dévouée de huit bénévoles, dirigée par Hypolite Somé, met l’accent sur le contenu agricole dans diverses émissions. L’agriculture représente près de la moitié du contenu des émissions de la station.

Monsieur Somé déclare : « On prend la besoin du communauté dans notre cœur et c’est une zone agricole donc tout ce que nous faisons c’est pour sensibiliser le maximum de paysans qui habitent au communauté ici. »

L’agriculture emploie près de 80 % de la population burkinabé et représente plus de 30 % du produit intérieur brut national. À l’instar d’autres pays sahéliens, le Burkina Faso est particulièrement vulnérable au changement climatique, et la hausse de températures et les sécheresses récurrentes peuvent réduire les rendements agricoles.

La radio est le média le plus populaire dans le pays, et est, par conséquent, une source d’information clé en matière de pratiques agricoles. Outre les émissions agricoles régulières, Radio Argoutar incorpore l’agriculture dans les émissions de santé, les émissions consacrées aux femmes, et même certaines émissions sportives. Toutefois, monsieur Somé voulait réaliser un segment exceptionnel dans l’émission agricole qui pourrait inciter un plus grand nombre d’auditeurs et d’auditrices à participer et apprendre quelque chose, tout en ayant aussi un peu de plaisir à participer.

L’émission agricole est diffusée quatre matins par semaine, du lundi au jeudi, et rediffusée le soir. Il est animé par David Martial en français et en dagari. Chaque semaine, l’émission aborde un sujet agricole se rapportant à la saison. Il y a peu, la station a parlé de la récolte, la santé des végétaux et l’utilisation des pesticides. Après avoir abordé le sujet pendant trois jours, monsieur Martial pose une question clé chaque jeudi, puis invite les auditeurs et les auditrices à appeler pour y répondre. Ce jeu-questionnaire est très prisé par ces derniers. Monsieur Somé affirme recevoir plus de 30 appels pendant une émission.

Il déclare : « Je crois quand on joue, eux ils s’intéressent et on trouve vraiment qu’ils ont un interet personnel pour améliorer leurs vies. On a 3 lignes téléphoniques alors on peut avoir dans une jour une vingtaine, une trentaine comme ça. Il y a des fois la ligne c’est saturé. »

Monsieur Martial et l’agent(e) de vulgarisation agricole discutent des réponses de l’auditoire et appellent le correspondant qui a donné la meilleure réponse. La personne peut être récompensée par un T-shirt sur lequel figure le logo de Radio Argoutar, un carnet, un porte-clefs ou une autre petite chose que la station a les moyens de se procurer.

Monsieur Martial déclare : « L’importance est d’approcher la population et communiquer avec eux dans leur langue et comprendre les difficultés et ensemble chercher des solutions diffuser des émissions à la radio pour faire vraiment sensibiliser la population. »

Malgré l’effervescence que suscite ce jeu et son caractère compétitif, monsieur Martial et monsieur Somé soutiennent qu’ils ont de la difficulté à faire participer les femmes. La grande majorité des personnes qui appellent sont des hommes, surtout parce qu’ils ont plus accès aux téléphones portables et aux postes de radio. La station a décidé de régler ce problème en se rendant directement dans les communautés une fois par semaine, avec des enregistreurs, pour rencontrer les femmes.

Monsieur Martial explique : « Nous avons les émissions qui concernent seulement les femmes. Les émissions sont sur la maternité, l’eau, la santé. On sorte et on demande que sont les difficultés … alors c’est les femmes qui parlent et les hommes ne parlent pas. Et puis on revient pour faire le montage. »

À l’instar de plusieurs stations de radio communautaires d’Afrique subsaharienne, Radio Argoutar est en proie à d’importants défis financiers. Le manque d’équipement moderne et fonctionnel, ainsi que le personnel bénévole limité, fait qu’il est difficile d’améliorer leurs émissions et de les pérenniser.

Mais en octobre 2018, Radio Argoutar est devenue un partenaire de radiodiffusion de Radios Rurales Internationales qui lui a donné accès à une vaste collection de ressources de formation et de contenu. Ces ressources peuvent contribuer à régler certains problèmes de formation des radiodiffuseurs et des radiodiffuseuses, et aider les stations à obtenir des informations agricoles exactes et fiables pour réaliser divers formats d’émissions. Pour sa part, Radios Rurales Internationales tentera de comprendre les problèmes particuliers des radiodiffuseurs, des radiodiffuseuses, des agriculteurs et des agricultrices de cette région afin d’améliorer les ressources dont elle dispose déjà et en produire de nouvelles.

Les radiodiffuseurs et les radiodiffuseuses peuvent accéder aux ressources d’information et de formation de Radios Rurales Internationales à www.farmradio.fm/fr