Réflexions individuelles issues de la « COP africaine » lors de la conférence sur le changement climatique

| novembre 28, 2016

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Ismaila Senghore de The Gambia Radio and Television Services a assisté à la COP22, à Marrakech, où il a couvert des discussions de haut niveau pour son auditoire, en Gambie. Il propose aux lecteurs et aux lectrices de Barza infos une analyse, des réflexions et un reportage sur l’événement.

La signature de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques a récemment mis fin à la 22e Conférence des Parties à la Convention, dénommée COP22. Cette conférence de deux semaines s’est déroulée du 7 au 18 novembre dernier, dans le village de Bab Ighli, en banlieue de Marrakech, au Maroc. Les rencontres de la première semaine ont consisté en des consultations et des négociations techniques, suivies du volet « segment d’appui de haut niveau » par les chefs d’État et de gouvernement.

La conférence a débuté quatre jours seulement après l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris, qui est l’aboutissement de la COP21 de l’an dernier. Les participants ont fixé l’objectif suivant : maintenir la température du globe à moins de deux degrés Celsius au-dessus des niveaux préindustriels.

La rencontre de cette année a été surnommée « COP africaine », car on s’attendait à ce qu’un plan soit défini pour « sauver le continent. » Les pays africains figurent au nombre des plus vulnérables au changement climatique, et il est nécessaire de consentir un investissement pour donner le ton à une victoire mondiale sur le changement climatique.

Des représentants de gouvernement, des organisations de la société civile et des militants du monde entier y ont pris part. Des manifestations culturelles, des communications de sociétés de production d’énergie propre et des projets de développement durable étaient à l’affiche du programme.

Conscientes qu’une course contre la montre est engagée pour sauver notre Terre mère, les Parties à la convention se sont mises immédiatement à la tâche et n’ont mené aucun débat futile sur le besoin d’agir sur-le-champ. On a noté un sentiment d’urgence, une ambition et une détermination en faveur d’une action pour le climat, maintenant que l’Accord de Paris a pris effet. Toutefois, de nombreuses décisions doivent être prises pour donner un coup de fouet ou accélérer l’application des principaux mécanismes de lutte contre le changement climatique, y compris des décisions d’ordre technique, scientifique et financière.

De manière générale, les gens comprennent qu’il existe un risque que les pauvres agriculteurs africains croupissent dans la famine et la pauvreté, et que les petits états insulaires disparaissent sous les eaux. Considérant ces menaces, les Parties ont décidé de revoir les initiatives menées par chaque pays en vue de réduire les gaz à effets de serre durant l’année 2018.

C’est encourageant de noter que près de 100 millions de dollars américains ont été affectés pour l’adaptation au changement climatique, tandis que le Green Climate Fund a reçu des promesses d’une valeur de 25 milliards de dollars américains pour réduire les émissions nocives et renforcer les mesures d’adaptation. Les pays industrialisés ont également pris la ferme résolution de rehausser leurs financements à 100 milliards de dollars américains par an afin d’aider les pays en développement à lutter contre les effets du changement climatique d’ici 2020. [Pour en savoir davantage sur le financement afférent au climat promis lors de la COP22, consultez la nouvelle agricole de cette semaine.]

Ismaila Senghore (à gauche) en briefing avec la délégation gambienne à la COP22.

Ismaila Senghore (à gauche) en briefing avec la délégation gambienne à la COP22.

La conférence a pris officiellement fin le 18 novembre. La COP22 a été doublée d’une « COP action », et jugée très fructueuse en ce sens que d’importants progrès ont été réalisés dans tous les volets planifiés. Les discussions ont fourni non seulement des orientations techniques et scientifiques pour tous les pays, mais elles ont également permis une collaboration et une aide financière pour les nations les plus vulnérables.

Les Parties ont produit une déclaration commune intitulée la Proclamation de Marrakech pour l’action en faveur du climat et du développement durable qui réitère les engagements pris en vertu de l’Accord de Paris. Le défi désormais consiste pour tous les pays signataires de satisfaire les attentes formulées, remplir leurs mandats en gardant à l’esprit une vue complète de la ligne d’arrivée et coordonner leurs efforts pour permettre à tout un chacun d’atteindre cette ligne.

Le Roi Mohammed VI du Maroc a été l’hôte de la COP et veillera à la mise en œuvre des dispositions de la convention jusqu’à la rencontre de l’an prochain prévue dans les îles Fiji. Il a confirmé le leadership africain et fait preuve d’innovation en lançant son propre « Prix international pour le climat et l’environnement, » à travers un don d’un million de dollars américains aux meilleurs défenseurs du climat dans le monde.

Des initiatives similaires menées à travers le monde pourraient provoquer un changement de paradigme dans le développement durable, au profit d’un paradigme tenant compte de la nécessité d’établir un équilibre entre l’utilisation des ressources naturelles et l’équilibre au niveau de tous les écosystèmes. Cela pourrait signaler la lumière au bout du tunnel dans un avenir proche.