Liberté de la presse 2017

| mai 8, 2017

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La multiplication de « fausses nouvelles » coïncide avec une régression de la liberté de presse, selon deux rapports publiés récemment. Reporters Sans Frontières et Freedom House ont publié il y a peu leurs rapports annuels sur la liberté de la presse, et ont tiré les mêmes conclusions sévères sur la situation de la liberté de presse au sein des démocraties.

Le rapport de Freedom House stipule : « La liberté de presse dans le monde a atteint son plus bas niveau en 13 ans en 2016 en raison des menaces sans précédent émises à l’endroit des journalistes et des organes de presse dans les grandes démocraties. »

Reporters Sans Frontières note qu’au regard des turbulences médiatiques ayant entouré l’élection américaine et la campagne du Brexit, les journalistes ont fait l’objet d’attaques, souvent de la part de leurs propres leaders.

Le rapport de Freedom House fait un commentaire similaire. Jennifer Dunham, directrice de recherches a déclaré : « Les responsables politiques et d’autres forces partisanes de plusieurs démocraties … ont remis en cause la crédibilité des médias indépendants et du journalisme fondé sur les faits, rejetant ainsi le rôle traditionnel de gardien que joue la presse dans les sociétés libres. »

Le rapport de Freedom House indique également que les dirigeants autoritaires tels que Vladimir Putin de la Russie aggravent la situation en mettant tout en œuvre pour influencer les médias.

Ce rapport souligne que seuls 13 % de la population mondiale jouissent d’une liberté de la presse qui se définit comme un environnement médiatique dans lequel la couverture des informations politiques est fiable et la sécurité des journalistes garantie, tandis que l’intrusion de l’État dans les affaires médiatiques est minime.

Reporters Sans Frontières note qu’en ce qui concerne deux tiers des 180 pays figurant sur son indice, la liberté de la presse a considérablement régressé. Au total 21 pays ont été classés dans la catégorie d’élèves « très mauvais » et 51 dans la catégorie de « mauvais » élèves.

Le Burundi a rejoint la catégorie d’élèves « très mauvais » cette année après que le président Pierre Nkurunziza a lancé des mesures répressives contre des organes de presse qui avaient fait des reportages sur la tentative de coup d’État en 2015. Beaucoup de journalistes sont partis en exil après avoir été accusés d’avoir soutenu le coup d’État.

Selon l’indice de Reporters Sans Frontières, la Namibie est le meilleur pays africain, en passant au 24e rang (de 17e qu’elle était en 2016). Le Ghana et le Burkina Faso conservent les mêmes rangs, soit 26e et 42e respectivement, tandis que les Comores sont passées de la 50e position en 2016 à la 44e cette année.

Les États-Unis occupent le 43e rang (de 41e qu’ils étaient), pendant que le Royaume-Uni passe au 40e rang (de 38e qu’il était). Le Canada est passé du 18e rang au 22e rang.

Le Botswana est 48e, après avoir été 43e l’an dernier. Le Malawi est 70e (de 66e qu’il était) et la Tanzanie est 83e (de 71e qu’elle était).

Le Burundi, la Libye, la Somalie, la Guinée équatoriale, Djibouti, le Soudan et l’Érythrée figurent au nombre des pays africains en « très mauvaise » position.

Vous trouverez le communiqué de presse et le rapport intégral de Freedom House ici : http://www.infodocket.com/2017/04/28/freedom-house-releases-freedom-of-the-press-2017-report/

Consultez l’Indice de classement de la liberté de presse de Reporters Sans Frontières ici : https://rsf.org/fr/classement.