Zimbabwe : Une ‘entreprise sucrée’ protège les forêts (Trust, IPS)

| juillet 4, 2016

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Divas Matinyadze inspecte soigneusement une de ses 47 ruches traditionnelles fabriquées avec des troncs d’arbres morts. Les ruches sont cachées dans une forêt dense située le long d’un sentier battu étroit près d’une petite rivière, sur site de relocalisation de Mpudzi, juste au sud de Mutare à la frontière est du Zimbabwe.

M. Matinyadze prévient : « Si jamais vous coupez un arbre situé près de mes ruches, soyez certain que vous aurez affaire à moi. Ces arbres appartiennent à mes abeilles. »

Dans cette localité de l’est du Zimbabwe, la plupart des terres ont été défrichées pour la moulée, dont se servent les producteurs de tabac pour soigner leurs cultures. Les producteurs de tabac ont déboisé au moins 20 pour cent des forêts du pays, selon la Commission chargée de la gestion des ressources forestières au Zimbabwe. La vente du bois de chauffe est une activité florissant pour les communautés rurales en raison des fréquentes coupures d’électricité. De plus, très peu de personnes ont souscrit aux mesures gouvernementales visant à promouvoir le reboisement.

Toutefois, les apiculteurs comme M. Matinyadze font leur possible pour protéger les forêts afin de continuer à faire tourner leur entreprise sucrée.

M. Matinyadze a appris l’apiculture grâce à un programme du ministère de l’Agriculture, des Services techniques et de vulgarisation. Au Zimbabwe, chaque district dispose désormais de projets apicoles florissants.

M. Matinyadze était un producteur de coton et de maïs prospère, mais il s’est tourné vers l’apiculture en 2014. Les résultats sont encourageants. Il déclare : « L’apiculture est rentable. C’est une activité délicieuse. » Il gagne jusqu’à 60 $ par ruche et peut récolter du miel deux fois l’an.

Au regard des régimes climatiques de plus en plus capricieux et des récoltes peu fiables générées par l’agriculture pluviale, plusieurs agriculteurs cherchent une nouvelle façon de gagner de l’argent. Mais la sécheresse de cette année a été préjudiciable même pour les abeilles.

M. Matinyadze explique : « J’ai reporté ma récolte de mars, car il y a eu peu de pollen, mais les effets de la sécheresse n’ont a été aussi désastreuses sur mes abeilles que sur mes cultures. »

Les apiculteurs du pays traversent les mêmes difficultés. Nyovane Ndlovu est apiculteur dans le district de Lupane, à l’ouest du Zimbabwe. M. Ndlovu possède plus de 20 ruches horizontales à barres du Kenya et deux ruches Langstroth. Ces deux modèles de ruches sont jugés de meilleure qualité, car elles permettent d’obtenir de meilleurs rendements et du miel de plus haute qualité.

Zim honey Credit Busani Bafana IPS

Photo: Nyovane Ndlovu Crédit: Busani Bafana/IPS

Le miel complète les récoltes de maïs et de céréales de M. Ndlovu. La saison dernière, il a récolté une tonne de maïs et une demi-tonne de sorgho, ce qui est très peu, même pour une année de sécheresse. Malheureusement, les effets de la sécheresse se ressentent sur son activité apicole.

Il explique : « L’an dernier, j’ai recueilli trois seaux de miel de 25 litres, et cette année, je n’ai même pas pu avoir un seau. Le climat change, alors les abeilles n’ont pas suffisamment de fleurs pour se nourrir et l’eau était également peu abondante. Par conséquent, il n’y a pas eu beaucoup de miel dans les ruches. »

Même si l’apiculture ne dépend pas directement des pluies à l’instar des cultures, les abeilles ont tout de même besoin de pollen, et les plantes ont besoin de pluie pour produire du pollen.

Clifford Mauze est formateur en apiculture et chargé de projet à Environment Africa. Il affirme que le reboisement est la solution pour avoir une bonne récolte de miel, en dépit de la sécheresse.

Il déclare : « Nous formons les agriculteurs en apiculture et les aidons à contrer les effets de la sécheresse en plantant plus de variétés d’arbres prisées par les abeilles, tel que le Moringa oleifera, couramment appelé cassia, et qui fleurit en tout temps. [Nous encourageons également] l’exploitation de vergers familiaux, où on trouve des agrumes qui fourniront de quoi bitumer aux abeilles. »

Dans d’autres régions, les apiculteurs veillent à ce que les gens ne coupent pas les arbres pour le bois de chauffe. M. Matinyadze explique : « En tant qu’apiculteurs, nous prenons jalousement soin de la nature, car l’apiculture repose sur la disponibilité de bonnes sources d’eau et de pollen. Il y a de nombreux arbres où sont installées mes ruches. »

Pour lire l’intégralité de l’article sur les apiculteurs qui protègent la forêt, intitulé « ‘L’entreprise sucrée’ apicole aide à protéger les forêts zimbabwéennes », cliquez sur : http://news.trust.org/item/20160627082604-ddjeu/?source=hpOtherNews1

Pour lire l’intégralité de l’article sur l’impact de la sécheresse sur les apiculteurs, intitulé « La sécheresse fait tarir l’argent du miel », cliquez sur : http://www.ipsnews.net/2016/06/drought-dries-up-money-from-honey/

Crédit photo principale: TRF/Andrew Mambondiyani