Zimbabwe : Pénurie de poissons sur les marchés zimbabwéens en pleine sécheresse (Trust)

| avril 18, 2016

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Thandi Ncube vend du poisson dans les cités densément peuplées de Bulawayo, la deuxième ville du Zimbabwe. Toutefois, les affaires ne marchent plus comme avant. Il est de plus en plus difficile de trouver suffisamment de poissons à vendre aux familles qui cherchent des solutions moins coûteuses aux viandes comme le bœuf et le poulet.

Mme Ncube se plaint : « Les pêcheurs soutiennent que leurs prises diminuent de plus en plus. » Avant, le poissonnier vendait le kilo de dorades à environ 3 $US, alors que la même portion de viande bœuf coûte 5 $US.

Elle achète en gros son poisson, constitué principalement de kapenta et de dorades, chez les pêcheurs juste en périphérie de Bulawayo. Mais elle a du mal à trouver du poisson à vendre, et ce, quelle que soit la quantité.

Et, même si la demande dépasse l’offre, Mme Ncube ne peut pas augmenter ses prix, au risque de se retrouver avec du poisson invendu.

Rudo Sanyanga est le directeur du programme Afrique d’International Rivers, une ONG internationale qui travaille avec les populations éprouvées par la baisse du niveau d’eau des barrages dans le but de protéger l’environnement et les communautés. Mme Sanyanga affirme que les stocks de poisson augmentent durant les périodes de pluie intenses, et diminuent lorsque les niveaux d’eau baissent. Cependant, les pluies diluviennes tombées récemment en début mars n’ont pas suffi à remplir les retenues d’eau et les mares situées autour de Bulawayo. Les pluies abondantes du mois de mars étaient les premières vraies pluies à être tombées depuis septembre dernier.

Au Zimbabwe, les retenues d’eau sont remplies à 50 % de leur capacité, avec le barrage du Haut Ncema qui est rempli à moins de 2 %. Dans le passé, le barrage du Haut Ncema dans le Matabeland-Sud était un site de pêche florissant.

Thamsanga Mloyi est agriculteur à Filabusi, à environ 150 kilomètres, au sud de Bulawayo. Il déclare : « Les mares qui nous procuraient du poisson se sont asséchées. »

Mme Sanyanga attribue cette pénurie de poissons au changement de configuration des pluies. Toutefois, elle soutient que l’activité humaine en est également une cause.

Wilson Mhlanga partage cet avis. M. Mhlanga est chercheur à l’Institut de recherche pour la pêche de l’Université du Zimbabwe. Elle affirme que les autorités doivent agir davantage pour protéger l’industrie de la pêche. Il craint que la législation contre le braconnage ne soit pas efficace pour protéger les stocks de poissons. Il explique : « La difficulté se situe au niveau de l’application effective de cette législation. »

M. Mhlanga soutient que les pêcheurs doivent faire mieux pour éviter la surpêche. Il ajoute : « L’autre solution serait de sensibiliser les populations, dont le moyen de subsistance est la pêche, sur la nécessité de protéger les ressources en poissons. »

Au regard de la situation actuelle, Mme Ncube doit faire preuve d’imagination. Elle explique : « Je dois vendre d’autres produits tels que des tomates pour survivre. »

Pour lire l’intégralité de l’article duquel provient cette histoire intitulée « Pénurie de poissons sur les marchés zimbabwéens en pleine sécheresse », cliquez sur : http://news.trust.org/item/20160401072223-24y2k/