Zimbabwe : Les semences traditionnelles boutent la faim hors des zones exposées à la sécheresse (IPS)

| décembre 14, 2015

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Crédit photo:  Locadia Mavhudzi

Photo crédit: Locadia Mavhudzi

Bertha Chibhememe sourit devant son étal de variétés de semences traditionnelles exposées lors d’un concours de semences. La femme de 45 ans cultive dans la région rurale de Sangwe, à Chiredzi, dans le sud-est du Zimbabwe. Mme Chibhememe explique que la variété de maïs qu’elle utilise s’appelle nzara yapera (la faim est partie), et qu’elle pousse bien malgré les conditions climatiques changeantes.

Elle affirme que cette variété est généralement cultivée par la tribu Shangani du Matabeleland. Elle protège la veuve et ses huit enfants scolarisés contre la faim dans une région où on peut difficilement survivre si on ne bénéficie d’aucune aide alimentaire ou d’autres dons.

Plusieurs agricultrices et agriculteurs délaissent les semences traditionnelles au profit des variétés hybrides modernes, mais Mme Chibhememe déclare que la nzara yapera produit mieux dans les conditions arides.

Son choix a encouragé des membres de la communauté à s’adapter aux régimes climatiques résultant du réchauffement climatique. Les productrices et les producteurs se servent des concours de semences traditionnels et des ateliers comme tribune pour partager leurs connaissances sur les meilleures pratiques agricoles.

Une étude récente réalisée par Care International – Zimbabwe a révélé que les agricultrices étaient plus réceptives à ces idées que leurs collègues hommes. Toutefois, les femmes n’arrivent pas à appliquer ses idées, car les traditions patriarcales estiment que les femmes ne peuvent décider ni du type de cultures à produire ni de la période à laquelle il faut le faire.

Le fait que les femmes détiennent peu d’influence nuit aux efforts visant à encourager les agricultrices et les agriculteurs à adopter des techniques ou des variétés de semences plus adaptées au changement climatique. Cependant, les choses évoluent tranquillement. En effet, le gouvernement zimbabwéen commence à accorder des droits fonciers aux agricultrices.

Le Zimbabwe ressent déjà les effets du changement climatique, surtout au regard de la pluviométrie et des conditions météorologiques extrêmes de plus en plus variables. Le directeur national de l’ONG Environment Africa, Barnabas Mawire, affirme que la situation est préoccupante.

M. Mawire déclare : « Ces conditions, couplées aux tendances au réchauffement, pourraient rendre les terres de plus en plus incultes, représentant ainsi une réelle menace pour l’économie et les sources de revenus des populations. »

Les agricultrices et les agriculteurs forment 62 pour cent de la population zimbabwéenne. Le pays est fortement tributaire de l’agriculture pluviale et des ressources vulnérables au climat. Mais, globalement, les rendements de l’agriculture pluviale en Afrique pourraient baisser de moitié d’ici 2020, selon une récente étude du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Les régions semi-arides et arides pourraient en pâtir le plus. Il y a un sérieux risque de propagation de la malnutrition et la faim.

Les agricultrices et les agriculteurs comme Mme Chibhememe ont quelque peu espoir que le changement climatique peut être contré. Elle déclare : « Il pleut très peu, et nous sommes régulièrement confrontées à des crues subites et des températures extrêmes. Cette variété de maïs à cycle court, ainsi que d’autres petites céréales telles que le sorgho, le mil et le [mil rouge] [poussent] mieux dans cette région. [Ces céréales] assurent notre avenir alimentaire et l’alimentation de nos familles. »

Pour lire l’intégralité de l’article duquel provient cette histoire intitulée « Au Zimbabwe, les semences traditionnelles boutent la faim hors des zones exposées à la sécheresse », cliquez sur : http://www.ipsnews.net/2015/11/traditional-seeds-keep-hunger-away-in-drought-prone-zimbabwe/