Zimbabwe: Les femmes jardinent en milieu urbain pour améliorer les conditions de vie (par Zenzele Ndebele, pour Agro Radio Hebdo, au Zimbabwe)

| août 15, 2011

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Un groupe d’une quinzaine de femmes se pressent autour d’un forage, en attendant de recueillir de l’eau pour leurs jardins. C’est une scène bruyante qui a lieu à Gwabalanda. La banlieue de Gwabalanda est à environ 14 kilomètres au nord-ouest de Bulawayo, la deuxième ville du Zimbabwe.  C’est une région à faible revenu, avec une densité de population élevée. Aux abords de la banlieue, il y a un jardin potager d’environ 100 mètres de long sur 100 mètres de large.

Mme Gumede Siboinisiwe est l’une des membres de la coopérative qui dirigent le projet de jardinage. Elle a rejoint la coopérative parce que son mari gagne peu et qu’ils ont toujours des problèmes financiers. Sa vie a changé pour le mieux depuis qu’elle s’est jointe à la coopérative. Elle explique: « Ma vie s’est améliorée parce que je peux maintenant faire quelque sous de plus en vendant des produits sur le marché local et à des clients autour de la ville. Maintenant, je n’ai pas à attendre le salaire de mon mari. »

Le jardin dispose d’environ 45 parterres de plantes. Les membres cultivent une variété de légumes, y compris des patates douces, des choux, des carottes et des épinards. Chaque membre s’occupe de son parterre de légumes, le nombre dépend de combien chacun est capable d’arroser et de désherber.

Il y a une petite cabane au bord du jardin. Cette cabane est utilisée comme salle d’entreposage car les voleurs sont un problème, ici. Les membres du projet ont été contraints d’engager un gardien de sécurité qui patrouille pendant la nuit car c’est à ce moment-là qu’ils se font voler beaucoup de légumes. Mme Gumende dit: « Nous avons un sérieux problème de vol. Comme vous pouvez le voir, notre jardin n’est pas clôturé et nous perdons vraiment beaucoup. »

Malgré cette difficulté, Mme Gumende est heureuse que le conseil municipal de Bulawayo ait permis aux femmes d’utiliser les terrains vacants pour l’agriculture. Elle explique: « Très peu de conseils municipaux permettraient aux gens de faire de l’agriculture en ville. »

Le projet de jardin a été initié par le conseil municipal de Bulawayo, il y a environ sept ans. Bulawayo a l’un des quelques conseils urbains en Afrique qui a une politique agricole. Le but du projet était de soulager la faim, en ciblant les chômeurs et les personnes à faible revenu. Bongiwe Ngwenya est la porte-parole de la ville de Bulawayo. Elle dit: « Nous avons réalisé que l’agriculture joue un rôle important pour nous, peuple africain. Même si nous vivons dans des villes, nous voulons toujours avoir une parcelle de terre à cultiver. 

Mme Ngwenya a également reconnu le rôle que peut jouer l’agriculture dans la nutrition. Elle dit: « Il y a aussi la question de la nutrition, en particulier pour les personnes vivant avec le VIH et le sida. Elles ont besoin d’une alimentation équilibrée et cela est plus accessible quand elles ont accès à une parcelle de terre pour cultiver leurs propres légumes. »

Aujourd’hui, le jardin bénéficie à plusieurs personnes comme Mme Gumende. Elle travaille dans ce jardin depuis trois ans et elle n’a aucun regret.