Zimbabwe: Les éleveurs de bovins accroîssent leurs profits grâce à un parc d’engraissement communal (par Zenzele Ndebele, pour Agro Radio Hebdo)

| novembre 18, 2013

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Sibusisi Ndiweni a élevé du bétail toute sa vie. Mais ce n’est que récemment qu’il a commencé à faire des profits. Cet agriculteur de 57 ans a bénéficié de l’introduction récente d’un parc d’engraissement communal. Le fait d’avoir un abri pour son bétail dans un parc d’engraissement pendant quelques semaines avant l’abattage lui a permis de doubler le prix de vente du bétail.

Avant l’ouverture du parc d’engraissement, M. Ndiweni vendait des vaches maigres à bas prix à des intermédiaires. Cet agriculteur du village de Zimnyama, dans le Matabeleland Sud, pouvait seulement couvrir les frais de subsistance de base de sa famille, et pouvait à peine payer les frais de scolarité de ses enfants. Une fois les vaches vendues à des intermédiaires, elles étaient engraissés pendant quelques semaines, puis vendues au même marché pour le double du prix que M. Ndiweni avait reçu.

La situation de cet agriculteur n’est pas un cas isolé. Les prix de vente sont souvent faibles pendant la saison sèche parce que les animaux sont maigres. Mais les agriculteurs doivent parfois vendre des animaux avant qu’ils soient prêts pour répondre à des besoins familiaux urgents comme une maladie ou un deuil.

Dumiso Nyoni est berger dans le district de Mangwe. Il dit: « Le problème que nous avons dans ce domaine est le manque d’accès aux marchés. Vous ne pouvez trouver de bons prix qu’en ville – mais comment puis-je amener mes bêtes jusque là? Je n’ai pas de [moyen de] transport. » M. Nyoni trouve souvent plus facile de vendre à des intermédiaires qui prennent les vaches à la ferme et les transportent dans des camions.

Mais les agriculteurs du district de Mangwe reçoivent de l’aide d’une ONG appelée Livestock Zone. Le Dr Ronny Sibanda est un vétérinaire travaillant auprès de cette ONG. Comme les effets de la saison sèche 2012 ont commencé à se faire sentir sur le bétail de la région, il a conçu l’idée d’un parc d’engraissement communal.

Suivant le système de parcs d’engraissement, les agriculteurs mettent leurs animaux dans un enclos d’alimentation commune pendant quelques semaines avant qu’ils ne soient vendus. Le Dr Sibanda explique que, dans le cadre de ce système, les exploitants des abattoirs fournissent des aliments et des produits vétérinaires à crédit. Les agriculteurs paient pour ces services après que les vaches sont vendues, mais s’en tirent quand même avec un plus grand profit. Selon le Dr Sibanda, le système permet également aux agriculteurs d’acquérir des connaissances techniques, de développer des compétences en affaires, et de tisser des liens avec les acheteurs.

Le Dr Sibanda dit qu’avant l’introduction des parcs d’engraissement, le prix moyen d’une vache avant l’abattage, dans le quartier, était de 300 $ US. Maintenant, il est autour de 600 $.

Mkhulunyelwa Nkomo est un acheteur de bétail. Il dit que le manque de connaissances des agriculteurs concernant l’élevage est dû à la mauvaise qualité des animaux, notant que l’élevage est plus compliqué que ne le pensent de nombreux agriculteurs. Il explique: « Nous achetons des bovins de grade inférieur auprès de villageois et nourrissons ces bêtes pour [obtenir] un meilleur prix sur le marché. » M. Nkomo pense que les agriculteurs ont besoin de devenir plus pragmatiques et d’améliorer la qualité de leurs animaux.

Beaucoup d’agriculteurs sont convaincus que le nouveau système d’engraissement aidera à faire augmenter leurs revenus. M. Nyoni dit: « Nous espérons que ce système nous aidera à tirer profit de nos animaux et à développer notre entreprise. »