Zimbabwe: Les agricultrices sont confrontées à de nombreux défis (par Zenzele Ndebele, pour Agro Radio Hebdo, au Zimbabwe)

| mars 7, 2011

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Nobuhle Fuzwayo élève des bovins à Fort Rixon, à environ 40 kilomètres à l’est de Bulawayo. Mais en tant que femme, elle doit faire face aux stéréotypes engendrés par les coutumes traditionnelles du peuple de Ndebele. Elle explique: « Seuls les hommes sont considérés comme les propriétaires de bétail. Ainsi, même les vaches que j’élève appartiennent officiellement à mon mari. Il est difficile pour les gens d’accepter que je peux aussi être propriétaire de bétail. »


Les stéréotypes basés sur le genre ne sont pas le seul défi auquel Mme Fuzwayo et les agricultrices à petite échelle comme elle doivent faire face. Mme Judith Maphosa est la présidente de l’association National Women Farmers. Les femmes se sentent privilégiées d’avoir reçu une formation. Mais souvent, leur formation ne suffit pas. Mme Maphosa dit: « [Les agents de vulgarisation agricole] nous ont même enseigné la transformation des aliments, mais nous ne pouvons pas mettre en application ces acquis parce que le coût d’acquisition des machines est trop élevé. »

Mme Tholakele Dube est une agricultrice qui vit dans la région de Kezi, à 50 km au nord de Bulawayo. Elle est à peine en mesure d’avoir la traction animale nécessaire pour labourer ses champs. Elle explique: « Beaucoup d’entre nous n’avons pas de bovins ou d’ânes pour tirer nos charrues. Le mieux qu’on puisse faire serait de louer des tracteurs, mais nous n’avons pas d’argent. C’est vraiment très cher, surtout quand on nous facture pour le carburant. »

Parmi toutes les difficultés auxquelles sont confrontées les agricultrices, Mme Dubé dit que le manque d’argent est le plus grand défi. Mme Judith Maphosa dit que les banques ne prêtent pas d’argent aux agricultrices: « Il n’y a pas d’argent pour nous les agricultrices, car nous ne possédons pas la terre sur laquelle nous cultivons. Les banques ne considèrent que les commerçants transfrontaliers. Je suis sûre que [si] nous étions des commerçants, nous recevrions de l’argent. À l’heure actuelle, l’accès aux fonds, notamment auprès des banques, est impossible. »

Un des effets de ces défis est que les agricultrices du Zimbabwe doivent lutter pour adapter leurs pratiques agricoles aux conditions climatiques changeantes.

Mme Maphosa explique: « La pluie… C’est un grand défi pour nous. Au début de la saison des pluies, le département météorologique a prédit qu’il y aurait des précipitations supérieures à la normale, ici. Leurs prévisions étaient correctes, mais nous n’avons pas pu labourer et planter en conséquence, à cause de la pluie. »  Malheureusement, les femmes n’ont pas pu obtenir les intrants dont elles avaient besoin au bon moment. La pluie est tombée au début de la saison. Au moment où les femmes ont reçu des intrants, il était trop tard. Mme Maphosa dit: « Ceux qui ont planté pendant la saison sèche seront en mesure de faire une récolte, mais la plupart des agricultrices dans les zones rurales ne récolterons pas grand-chose. »