Au milieu des forêts tranquilles de Chimanimani, à 400 kilomètres de la capitale zimbabwéenne, Harare, le bruit d’un bourdonnement d’abeilles remplit l’atmosphère pendant que l’apiculteur Kanangira s’occupe de ses ruches. Avec un nuage de fumée, une mesure de sécurité, il inspecte soigneusement les rayons de miel confectionnés par des abeilles industrieuses.
Dans ce centre agricole, où les communautés s’appuient généralement sur diverses pratiques agricoles, dont l’agroforesterie et l’horticulture, le changement climatique entraîne une augmentation des inondations et des sécheresses, ce qui rend l’agriculture pluviale et irriguée moins fiables. Par conséquent, des agriculteurs et des agricultrices comme monsieur Kanangira se lancent dans l’apiculture pour sécuriser leurs moyens de subsistance.
Monsieur Kanangira, vêtu d’une combinaison apicole qui protège contre les piqûres, explique ce qu’il faut pour aménager un rucher. Il déclare : « Quand vous commencez un rucher, vous devez penser à des choses comme l’endroit où les abeilles trouveront de la nourriture, à quoi le climat va ressembler et avec quelle facilité vous trouverez de l’eau. »
Une autre apicultrice locale, Silence Dziwira, souligne l’importance d’opter pour des pratiques non chimiques autour des ruchers, plaide pour la plantation d’arbres à feuillage dense pour prévenir l’érosion du sol et préserver l’intégrité des terres. Réfléchissant à sa détermination, elle se souvient de sa première bonne récolte en fin 2023 qui approvisionne les marchés locaux avec du miel de bonne qualité.
Bien que l’apiculture soit une ancienne tradition au Zimbabwe, les méthodes modernes comme les ruches à barre durables kényanes ont remplacé les ruches en rondin, permettant ainsi de réduire la déforestation. Actuellement, la forêt compte plus de 50 000 apiculteurs et apicultrices, une preuve de la croissance et la résilience du secteur.
Patrice Talla, représentant de la FAO au Zimbabwe, relève le rôle crucial d’initiatives comme le projet Green Jobs qui appuie les apiculteurs et les apicultrices par des formations en gestion de ruches, en extraction de miel et en activités commerciales. Il déclare : « Depuis son lancement en 2021, ce projet a outillé 300 jeunes dans les communautés, favorisé l’emploi, la sécurité alimentaire, la réduction de la pauvreté et la durabilité sur le plan environnemental. »
À ce jour, 319 ruches ont été installées dans différentes localités, et monsieur Kanangira gère 48 ruches, dont 13 abritent actuellement les abeilles Apis mellifera, une espèce essentielle pour la pollinisation et la santé de l’écosystème.
Réfléchissant à la dynamique de genre, monsieur Kanangira reconnaît l’impact transformateur de l’apiculture sur la vie des femmes. Sur les 11 membres de son équipe, sept sont des femmes, un signal du changement vers l’inclusion et l’autonomisation dans un secteur traditionnellement dominé par les hommes.
Il déclare : « Ces femmes jouent un rôle vital dans notre succès. » Cela met en évidence leurs contributions aux réalisations de l’équipe. Grâce au soutien de la FAO, ces apicultrices reçoivent des indemnités mensuelles, ce qui leur permet d’être autonomes sur le plan économique et social.
Se projetant vers l’avenir, monsieur Kanangira compte déployer ses ventes de miel vers les marchés urbains, envisage l’aménagement d’une usine de transformation pour fabriquer des produits à valeur ajoutée comme la pâte dentifrice et l’encaustique à base de matières dérivées du miel.
L’initiative Green Jobs de la FAO, financée par l’Agence de coopération internationale coréenne (KOICA), met en exergue l’engagement mondial à l’égard du développement durable par le renforcement du pouvoir des jeunes et la responsabilité environnementale.
Au Zimbabwe, le projet couvre six districts, et cible les jeunes comme monsieur Kanangira, 26 ans, qui ne considèrent pas seulement l’apiculture comme un moyen de subsistance, mais comme un chemin vers la résilience et la prospérité au milieu des défis climatiques.
La présente nouvelle est inspirée d’un article intitulé « Beekeeping Offers Opportunity to Zimbabwean Farming Communities. », écrit par Farai Shawn Matiashe pour Inter Press Service. Pour lire l’intégralité de l’article, cliquez sur : https://www.ipsnews.net/2024/03/beekeeping-offers-opportunity-zimbabwean-farming-communities/ [1].