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Zimbabwe : Des villageoises et des villageois sautent des repas pour économiser le peu de denrées qui leur restent (AFP)

Les Zimbabwéennes et les Zimbabwéens vivant en milieu rural sautent des repas et vont à la cueillette de fruits sauvages. Les stocks vivriers s’épuisent en raison des maigres récoltes attribuées à la sécheresse et aux réformes agraires controversées menées dans le pays.

Rabian Chidamba est une mère de quatre enfants qui vit dans le district de Musana, au nord-ouest d’Harare, la capitale. La femme de 40 ans a réduit la ration de la famille à deux repas quotidiens, car elle gère avec parcimonie le peu de maïs qui lui reste. Elle déclare : « Même si les enfants se plaignent d’avoir faim, il n’y a rien que l’on puisse faire. »

Pour le petit déjeuner, elle leur sert du thé avec du pain fait maison à base de maïs. Le soir, le repas consiste en une semoule de maïs accompagnée de chou frit, auquel elle ajoute parfois un peu de viande.

Mme Chidamba a encore du maïs dans son grenier, mais sa prochaine récolte est prévue pour avril ou mai de l’année prochaine. Elle déclare : « Nous avons récolté 10 sacs de maïs au lieu des 30 sacs que nous avions l’habitude d’avoir. »

Mme Chidamba vendait généralement le surplus de maïs pour avoir de l’argent afin de payer les frais de scolarité de ses enfants et d’autres produits de première nécessité. Mais, cette année, elle n’a en même pas suffisamment pour nourrir sa famille.

Selon le Programme alimentaire des Nations Unies (PAM) et d’autres organismes d’aide, au moins un million et demi de Zimbabwéennes et de Zimbabwéens ont besoin d’une aide alimentaire.

Le Zimbabwe avait l’habitude d’enregistrer de bonnes récoltes de maïs. Cependant, le pays en est devenu un éternel importateur en raison de la baisse de sa production agricole.

Le président Mugabe affirme que ces faibles rendements sont dus aux précipitations irrégulières causées par le changement climatique. D’autres facteurs comme le manque d’engrais, de semences et de matériel agricole pourraient également être à l’origine de cette situation.

Le gouvernement du Zimbabwe a assoupli le régime d’importation pour permettre aux particuliers et aux sociétés privées d’importer des céréales en vue de compléter les réserves locales. Le ministère de l’Agriculture soutient que, pour l’instant, les importations se rapportent au maïs venant de la Zambie et de semoule de maïs produite en Afrique du Sud.

Le vice-président Emmerson Mnangagwa a lancé un appel aux agences de développement et au secteur privé pour leur demander des fonds afin d’éviter que les populations vulnérables ne soient « exposées à la faim et à la famine. »

Le PAM indique avoir commencé à distribuer de la nourriture en fin septembre. Les bénéficiaires travailleront sur des projets, tels que la construction de petits barrages, la réfection des routes et l’aménagement de jardins potagers.

Tinashe Mubaira travaille comme agent d’information au PAM. Il déclare : « En raison des mauvaises récoltes enregistrées cette année, les niveaux de sécurité alimentaire se dégradent plus tôt … [en] période de soudure qu’à l’habitude. »

Le gouvernement soutient que les régions les plus touchées sont les provinces de Matabeleland Nord, au sud, de Masvingo et de Matabeleland Sud.

Zvidzai Nyakudirwa tient un magasin dans la commune de Chinamhora, au nord-est de Harare. Il affirme que les villageois(e)s désespérés troquent leur bétail contre du maïs, et qu’ils font parfois de mauvaises affaires.

M. Nyakudirwa affirme que la majorité de ses client(e)s sont des voyageuses et des voyageurs de passage dans la localité, et non les habitant(e)s de la localité. Il déclare : « La situation est très difficile pour plusieurs familles d’ici. »

Pour lire l’intégralité de l’article duquel provient cette histoire intitulée « Des villageois(e)s sautent des repas pour économiser leurs maigres réserves alimentaires », cliquez sur : http://news.yahoo.com/villagers-zimbabwe-skip-meals-save-scant-food-062421742.html [1]

Photo:  AFP Photo/Alexander Joe