Zimbabwe : Des familles ont faim à mesure que la sécheresse sévit dans le pays (Trust)

| juin 8, 2015

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Mejury Tererai pourra récolter 50 kilogrammes de maïs cette année. Cela suffit à peine pour nourrir sa famille pendant un mois. Ses cultures de maïs et de coton ont été détruites par la plus grave sécheresse qui soit jamais survenue en près d’une décennie.

La vie est souvent difficile à Siyagijima, un village situé à 400 kilomètres au nord-ouest de la capitale zimbabwéenne, Harare. De plus, la sécheresse qui a détruit ses cultures pourrait compliquer davantage la tâche à Mme Tererai. La femme de 31 ans n’aura rien d’autre qu’une petite quantité de maïs et d’arachide pour nourrir ses enfants.

Elle doit 27 $US à l’entreprise qui lui a fourni des produits chimiques pour ses cultures de coton qui ont été détruites. Elle soutient qu’elle devra vendre sa seule chèvre ou des poules, et peut-être bien les tôles ondulées de sa maison de deux pièces pour rembourser ses dettes.

Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), la sécheresse pourrait nuire aux récoltes dans toutes les régions de l’Afrique australe. Dans le passé, le Zimbabwe importait du maïs chez ses voisins la Zambie et l’Afrique du Sud. Mais ces derniers pourraient également enregistrer une baisse drastique de leurs récoltes.

Sory Ouane est le directeur du PAM au Zimbabwe. Son organisation a besoin de 60 millions de dollars américains pour l’aide alimentaire locale. Le PAM soutient que, dans certaines localités de la ceinture de maïs de l’Afrique, plus de 50 % de la récolte ont été détruites.

Given Lubinda est le ministre zambien de l’Agriculture. Selon lui, même s’il arrivait que la production de maïs de son pays baisse de 21 %, 876 000 tonnes seraient toujours disponibles pour l’exportation.

Pendant cinq ans, l’économie zimbabwéenne s’est débattue pour se remettre de l’inflation galopante et des pénuries de vivres généralisées. La sécheresse qui frappe actuellement le pays semble particulièrement grave. Selon les prévisions, la récolte de maïs devrait se situer à 950 000 tonnes, ce qui est de loin inférieur aux 1,8 million de tonnes dont a besoin le pays.

Le gouvernement a l’intention d’importer 700 000 tonnes de maïs blanc. Toutefois, il se bat déjà pour trouver l’argent nécessaire pour payer les salaires des fonctionnaires, et n’avait pas prévu de budget pour les importations de maïs.

Les autorités estiment qu’à Gokwe Sud, le district où réside Mme Tererai, 60 % des cultures de maïs ont été détruites.

La sécheresse n’a pas épargné non plus les grandes exploitations agricoles. Rosewitha Manjovha est mère de trois enfants. Elle raconte : « Nous nous attendons à récolter [seulement] six tonnes et demie [de maïs]. L’an dernier, nous avons eu 15 [tonnes] et demie. La chaleur a nui énormément aux cultures cette année. »

Les agricultrices et les agriculteurs zimbabwéens hésitent à cultiver des céréales comme le sorgho et le millet. Même si elles résistent mieux à la sécheresse, ces cultures ne sont pas très consommées au Zimbabwe.

Mme Tererai déclare : « L’an passé, nous avons eu une bonne récolte, mais cette année nous en avons eu très peu. Il faisait trop chaud et il n’a plu que très peu. »

Elle espère que le gouvernement va leur apporter un soutien élémentaire. Elle explique : « Nous avons besoin qu’on nous offre de la nourriture, afin que nous enfants puissent continuer à aller à l’école et à se concentrer. »

Pour lire l’intégralité de l’article duquel provient cette histoire intitulée « Les Zimbabwéens souffrent de faim à mesure que la sécheresse s’acharne sur l’Afrique australe », cliquez sur : http://www.trust.org/item/20150526060104-4rlni/