Zimbabwe : Des enfants mariées traduisent les autorités gouvernementales devant les tribunaux pour une cause afférente aux lois sur le mariage (Trust)

| mars 30, 2015

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Ruvimbo Tsopodzi raconte : « Je suis confrontée à tant de difficultés. Mon mari me bat. Je voulais poursuivre mes études, mais il a refusé. C’était vraiment terrible. »

Mme Tsopodzi est une des deux enfants mariées qui ont déposé une requête auprès de la cour zimbabwéenne, lui demandant de déclarer le mariage des enfants illégale et inconstitutionnelle.

Elle a été mariée lorsqu’elle avait 15 ans et elle est mère d’un enfant. Elle dit que le mariage des enfants, une pratique répandue au Zimbabwe, est une forme de violence faite aux enfants qui piège les filles dans une vie de pauvreté et de souffrance.

Mme Tsopodzi déclare : « Je veux mener cette action pour faire une différence. Il y a beaucoup d’enfants que l’on marie. »

Selon des données publiées en 2014, un tiers des filles au Zimbabwe se marient avant l’âge de 18 ans. Cinq pour cent sont mariées avant l’âge de 15 ans. Dans le monde entier, environ 15 millions de filles de moins de 18 ans sont mariées chaque année. En Afrique subsaharienne, 40 pour cent des femmes se marient à moins de 18 ans, alors qu’elles ne sont encore que des enfants.

Les défenseurs des droits de l’enfant soutiennent que le mariage des enfants prive les filles d’éducation et de possibilités, et les expose à l’exploitation, la violence sexuelle, la maltraitance conjugale, ainsi qu’aux blessures graves et à la mort pendant l’accouchement.

Dans les déclarations qu’elles ont faites devant la Cour constitutionnelle, Mme Tsopodzi et Mme Loveness Mudzuru, âgées actuellement de 19 et 20 ans respectivement, soutiennent que la Loi sur le mariage du Zimbabwe est discriminatoire, car elle fixe l’âge minimum pour le mariage à 16 ans pour les filles et 18 ans pour les garçons.

La Constitution du Zimbabwe affirme que tout enfant âgé de moins de 18 ans a droit à la diligence parentale, à l’éducation et la protection contre « l’exploitation économique et sexuelle. » Elle ne fixe pas un âge minimum pour le mariage, mais stipule qu’aucune personne ne doit être forcée à se marier contre son gré. Elle précise également que 18 ans c’est l’âge minimum requis pour fonder une famille.

La pauvreté est l’élément moteur du mariage des enfants. Les parents marient souvent leurs filles pour avoir moins de bouches à nourrir. Le paiement de la dot peut être une autre raison qui motive cette pratique. Certaines communautés considèrent également le mariage des enfants comme un moyen d’empêcher les filles d’avoir des relations sexuelles avant le mariage.

Beatrice Savadye est la présidente du groupe ROOTS qui milite en faveur des droits de la personne et qui appuie ce cas inédit. Elle soutient que l’affaire suscite beaucoup d’intérêts, aussi bien au Zimbabwe que dans d’autres pays de la région. Mme Savadye dit ne pas savoir exactement quand la cour prendra une décision, mais affirme qu’elle devrait statuer dans les six mois à venir.

Mme Mudzuru a été donnée en mariage quand elle avait 16 ans et a eu deux enfants avant l’âge de 18 ans. Elle dit passer ses journées à s’occuper des corvées et que sa vie est un « enfer. » Elle ajoute : « Les jeunes filles qui se marient tôt, et souvent [dans] des familles pauvres, sont par la suite obligées de faire des enfants dans des conditions d’extrême pauvreté, et le cycle se perpétue. »

Elle ajoute : « Je vis dans des conditions extrêmement difficiles. Il est difficile d’élever un enfant lorsque vous n’êtes vous-même qu’une enfant. Je devrais être en train d’étudier. »

Pour lire l’intégralité de l’article duquel provient cet article intitulé « Des enfants mariés traduisent les autorités gouvernementales du Zimbabwe devant la Cour pour une cause afférente aux lois sur le mariage », cliquez sur : http://www.trust.org/item/20150324184754-rsz7n/