Zimbabwe : Des agriculteurs urbains font d’importants profits grâce à l’utilisation de sacs (par Nqobani Ndlovu, pour Agro Radio Hebdo)

| février 24, 2014

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Maghawe Khumalo est un mécanicien indépendant de 45 ans qui a perdu son épouse en 2012. M. Khumalo a vite compris que prendre soin de ses quatre enfants tout seul était ardu. Il a trouvé particulièrement difficile de trouver l’argent pour payer leurs études.

« Ma défunte épouse était une commerçante transfrontalière et nos revenus nous suffisaient largement. La vie a changé après son décès … J’éprouvais de la difficulté à payer les frais de scolarité à temps », d’expliquer M. Khumalo.

En juin 2013, il s’est aperçu que certains de ses voisins complétaient leurs revenus en cultivant des pommes de terre dans des sacs. M. Khumalo s’est rendu compte que certains réussissaient un bon coup alors il a décidé de l’essayer.

Il n’a jamais regretté sa décision. M. Khumalo cultive des pommes de terre dans la cour de sa maison  Nketa, une banlieue très peuplée de Bulawayo.

Il achète environ 200 tubercules de pommes de terre, du fumier et de l’engrais à moins de 100 $ US. Il plante trois tubercules de pommes de terre par sac de 50 kg et récolte entre 18 et 20 kilos par sac après quatre mois seulement.

Il trie ses marchandises, puis vend dix kilos à 10 $ US dans les marchés locaux. M. Khumalo ajoute fièrement : « J’ai 100 sacs de pommes de terre qui seront prêtes pour la récolte en mars et je m’attends à obtenir plus de 1 000 $ US contre un investissement de moins de 100 $ ».

Memory Sarechera cultive des pommes de terre dans des sacs dans sa cour à Nkulumane, une banlieue de Bulawayo. Elle dit que le salaire mensuel de 450 $ US de son mari, qui est enseignant, est une goutte dans l’océan par rapport à ce qu’elle gagne en vendant des pommes de terre.

Mme Sarechera pointe sa cour en disant : « Ce sont mes 300 sacs de pommes de terre que je cultiverai au cours des quatre prochaines semaines …. Je m’attendent à obtenir près de 20 $ par sac, ce qui se traduit par plus de 5 000 $ US ».

Anglistone Sibanda est un consultant en agroentreprises. Il convient que la culture de pommes de terre dans des sacs est facile, elle fournit de bons rendements à faible coût et les producteurs peuvent faire d’énormes profits s’ils suivent les étapes comme il se doit. Il précise que : « Ce n’est pas exigeant en matière de main-d’œuvre et il ne faut pas forcément faire une demande d’un lopin de terre au gouvernement … [Ça] permet également de réduire le taux de chômage qui est assez élevé au Zimbabwe et l’insécurité alimentaire ».

Selon M. Sibanda, les pommes de terre doivent être plantées dans des sacs poreux non recouverts de plastique. Ce type de sac permet à l’eau de s’écouler à travers le sol après l’arrosage. Pour s’assurer d’avoir un sol fertile, il conseille aux cultivateurs de mélanger deux pelles et demie de terre végétale avec deux pelles et demie de fumier. Les cultivateurs peuvent également ajouter une petite quantité d’un engrais chimique équilibré s’il y en a.

Les cultivateurs mettent le mélange dans le sac avant de planter les tubercules. À mesure que les plants poussent, les cultivateurs doivent continuer à ajouter le même mélange de terre et de fumier jusqu’à ce que le sac soit presque plein.

M. Sibanda dit que l’utilisation d’un engrais riche en potasse augmentera les rendements, mais que les engrais riches en azote doit être évités, car ils retardent la maturation des cultures. Il ajoute : « Le sac doit être maintenu humide en tout temps, mais il ne doit pas être saturé, car cela pourrait amener les tubercules à pourrir ».

La vie des cultivateurs de pommes de terre dans des sacs de Bulawayo a changé. M. Khumalo a de grands projets. « Cette année, je veux acheter une petite fourgonnette d’occasion », dit-il.

Radios Rurales Internationales a rédigé plusieurs textes sur l’agriculture urbaine, y compris deux sur  l’agriculture en sacs. Veuillez cliquer sur le lien suivant pour parcourir les archives : http://www.farmradio.org/script-categories/urban-agriculture/. (Il faut cliquer sur le texte qui nous intéresse pour accéder à la traduction vers le français.)