- Barza Wire - https://wire.farmradio.fm -

Zambie : Un engrais à base de coques et de feuilles d’arachide améliore les récoltes de maïs

Chosiwe Shanzi innove. Elle fabrique son propre engrais pour accroître ses récoltes de maïs. Mme Shanzi doit faire preuve d’ingéniosité, car les sols de son district Chipata, à l’est de la Zambie, sont infertiles. De plus, les engrais chimiques coûtent de plus en plus cher.

Mme Shanzi et d’autres agriculteurs et agricultrices de Chipata ont appris à fabriquer un engrais de substitution par l’entremise de leur association pour la promotion de l’agriculture de conservation. Elle explique : « M. Charlton Phiri, agent du ministère de l’Agriculture à la retraite, fréquentait autrefois notre association. Un jour, il nous a montré une technique simple qui n’exigeait pas d’intrants coûteux comme les engrais chimiques, les pesticides et les herbicides. Ça s’appelle le thé de compost. »

Le thé de compost est un moyen simple et efficace de fournir de l’azote aux champs, aux jardins et aux vergers. M. Phiri explique que la technique consiste à remplir un sac d’herbe et de feuilles séchées d’arbres ou d’arbustes, auxquels on ajoute des résidus de cultures riches en azote tels que les tiges d’arachide et les débris de soja. On suspend ce sac dans un fût d’eau où on le laisse jusqu’à ce que son contenu se décompose. De temps en temps, on remue le sac pour libérer les nutriments dans l’eau. Lorsque l’eau change de couleur et commence à puer vraiment, on retire le sac.

M. Phiri explique : « Les agriculteurs et les agricultrices peuvent alors utiliser la solution aqueuse en guise d’engrais liquide pour pulvériser leurs cultures. »

L’utilisation de feuilles de légumineuses et d’arbustes tels que le gliricidia, le Sesbania sesban et le pois d’Angole, ainsi que les résidus de cultures provenant de plants d’arachide et de soja riches en azote, explique la teneur élevée de la solution aqueuse en azote.

Mme Shanzi s’occupe de ses quatre neveux et nièces orphelins, et n’avait pas les moyens d’acheter un fût et un pulvérisateur pour la fabrication du thé de compost. Cependant, elle savait qu’il était important qu’elle enrichisse son sol. Par conséquent, elle a récupéré des coques d’arachide dans une usine de fabrication de beurre d’arachide située non loin et les a répandues dans son champ de maïs juste avant l’arrivée des pluies. À sa surprise et sa grande joie, cela a permis d’enrichir son sol. Plusieurs de ses pieds de maïs ont produit trois gros épis, et sa récolte de maïs a été multipliée par trois.

Sa voisine est choquée, mais reste tout de même curieuse. Evelyn Zulu déclare : « C’est incroyable … il faudra que je le teste dans mon champ pour être convaincue [que] les trois épis de maïs que tu as obtenus sont le fruit du fumier provenant des coques d’arachide. »

Grevasio Banda est lui aussi membre de l’association pour la promotion de l’agriculture de conservation. Il affirme que le thé de compost est efficace pour plusieurs choses. Il explique : « En plus d’être un engrais, le thé de compost peut servir également d’insecticide contre les pucerons et les acariens jaunes si vous le pulvérisez sur des légumes-feuilles et les tomates. »

Même si Mme Shanzi ne dispose d’aucun pulvérisateur ou fût pour l’instant, elle se réjouit de voir que les coques d’arachides ont eu un effet positif. Elle déclare : « Cette année, j’ai récolté suffisamment de maïs rien qu’en utilisant des coques d’arachide. Je vais vendre l’excédent et achèterai un pulvérisateur ou un fût avec les bénéfices. Alors, je pourrai mettre en pratique ce que Charlton nous a enseigné concernant la fabrication et l’utilisation du thé de compost. »

Photo: Chosiwe Shanzi dans son champs de maïs. Crédit: Filius Jere