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Zambie : Un agriculteur améliore la santé de ses poulets grâce au croisement et une alimentation nutritive

Pendant des années, Paul Lungu et sa famille ont vécu dans une case recouverte d’un toit de paille en périphérie de la ville de Lundazi, à l’est de la Zambie. Le sol était sableux, mais il n’avait pas les moyens de se procurer même un simple sac d’engrais. Il ne produisait pas suffisamment de maïs pour nourrir sa famille, et ses cinq enfants n’étaient pas scolarisés.

Pour survivre, monsieur Lungu et son épouse Malingose commencèrent à élever des poulets locaux en 2011. Ces poulets étaient menus et les poules pondaient peu. Ils leur procuraient un certain revenu, mais leur avaient apporté un nouveau problème : la maladie de Newcastle.

Il se rappelle : « Ce n’était pas facile de vendre les poulets à un bon prix. Pire, nous avons eu le chipumphu [maladie de Newcastle] qui a décimé les poulets, et il nous a fallu reprendre tout à zéro. »

Malingose avec un de ses poulets [1]

Malingose avec un de ses poulets

En juillet 2014, monsieur Lungu et sa femme participèrent, à Lundazi, à une formation organisée par l’association paysanne du district. En compagnie d’autres petits aviculteurs et avicultrices, ils apprirent de nouvelles méthodes pour élever des poulets.

Monsieur Lungu déclare : « Nous avons appris plusieurs façons de maintenir les poulets en bonne santé, et comment améliorer leur race, et faire en sorte qu’elles se reproduisent très rapidement. »

Monsieur Lungu acheta un poulet de chair mâle au marché et le plaça au milieu de ses poules. Sa femme pilait du soja, des arachides et du tourteau de tournesol, et mélangeait bien le tout. Puis, elle nourrissait tous les poulets avec ce mélange trois fois par jour. Elle donnait également aux poulets du zundu qu’elle achetait auprès de l’association paysanne du district. Le zundu est un produit à base d’herbes qui favorise la croissance et la ponte.

Le mâle élevé en plein air se développa rapidement et devint robuste. Les poules pondirent beaucoup d’œufs. Monsieur Lungu vendit tous ses coquelets locaux et les remplaça par deux autres poulets de chair mâles. Il voulait procréer une volaille ayant la robustesse et le bon goût des poulets locaux, mais qui avait la taille d’un poulet de chair.

Monsieur Lungu permet aux poussins de rester avec les poules pendant 21 jours. Ensuite, il les sépare de leurs mères et les parque dans un espace fermé, où sa femme continue de les nourrir avec un mélange d’aliments nutritifs.

Mercy Musonda travaille comme agente de vulgarisation agricole à l’association paysanne du district. Elle explique aux agriculteurs et aux agricultrices que, en plus de contribuer à leur développement et à la ponte, le zundu protège les poulets contre les maladies.

En peu de temps, la famille a eu plus de poulets. Mme Musonda explique : « Cela est dû aux aliments que vous leur donnez … Ça fait grossir vos poussins et ça leur procure une bonne santé, et les poules pondent plus. »

Mme Lungu dit être satisfaite des résultats de son régime alimentaire. Elle ajoute : « J’écrase également les feuilles de mulemu [une plante locale] et les mélange avec de l’eau. C’est ce que ma mère avait l’habitude de donner à ses poulets pour les empêcher de mourir de la maladie de Newcastle. »

Mme Musonda encourage les agriculteurs et les agricultrices à utiliser les remèdes à base de plantes traditionnelles telles que le mulemu et le Gliricidia sepium pour protéger les poulets. Le Gliricidia sepium est un arbre légumineux. Mme Musonda affirme que les paysans et les paysannes peuvent piler les feuilles fraîches dans un mortier pour en faire ensuite de petites boules qu’ils placeront là où dorment les poules. Elle ajoute : « Le Gliricidia sepium contient un produit chimique, et si vous appliquez cette méthode régulièrement pendant quelques mois, vous débarrasserez vos poulets des puces. Les puces sont les principaux vecteurs de plusieurs maladies dont sont atteints les poulets. »

Comme monsieur Lungu possède maintenant beaucoup de poulets, il a construit un plus grand poulailler. Il s’est servi de bâtons robustes pour ériger les murs et faire des cloisons séparées pour les plus gros poulets, les poules qui couvent et les petits poussins.

Sa famille a maintenant plus de 500 volatiles et est connue comme un fournisseur de gros poulets locaux à chair savoureuse auprès de plusieurs auberges et restaurants de la région de Lundazi.

Monsieur Lungu explique : « Nous pouvons vendre 50 gros poulets chaque semaine, et nous comptons accroître notre production. À Lundazi et à Chipata, la demande pour les poulets locaux est également forte chez une grande partie de la population zambienne qui est d’origine indienne. Nous voulons devenir le principal fournisseur de poulets locaux. »

Grâce aux gains des ventes de poulets, monsieur Lungu a construit une plus grande maison en briques, recouverte d’un toit en tôles ondulées pour sa famille. Tous ses enfants vont désormais à l’école.

Il déclare : « Je crois qu’avec des connaissances de base et un travail rigoureux, il ne faut rien considérer comme inutile. Regardez, personne n’a voulu s’installer ici, car la terre était inculte. Mais en améliorant la race locale de poulets plutôt que les cultures, cette terre inutilisable [est désormais productive]. »