Zambie: De la pêche à l’agriculture avec des semences hybrides (écrit par Moonga Brian pour Agro Radio Hebdo en Zambie)

| mars 21, 2011

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Peter Malambo a abandonné son activité de pêche il y a cinq ans. Il gagne maintenant sa vie en tant qu’agriculteur. Il cultive des semences de maïs hybride. Il dit: « Pour la plupart des régions de [la] province du Sud, le Gankata est une variété de maïs traditionnel populaire, mais avec l’arrivée des agents de vulgarisation, j’ai appris à apprécier les hybrides comme le 513 qui est une semence de maïs à maturité précoce.

M. Malambo est issu d’une communauté rurale du district de Mazabuka, dans le sud de la Zambie. Il a décidé de se convertir à l’agriculture après avoir reçu des informations d’une organisation non gouvernementale locale. Kayeema Horti-agro Care Services travaille avec les agriculteurs de Mazabuka et des régions avoisinantes. Ils ont offert à M. Malambo des semences hybrides et des intrants agricoles, sans frais, pour l’aider à démarrer ses affaires.

M. Malambo voyageait de longues distances pour se rendre aux camps de pêche situés le long de la rivière Kafue. Il a aussi rencontré d’autres difficultés, telles que les interdictions saisonnières de pêche et les frais élevés pour le transport du poisson vers le marché. Pour ces raisons, M. Malambo a laissé la pêche pour l’agriculture. Il pense que l’agriculture est une meilleure source de revenus. Il explique: « Au départ, il était difficile de travailler avec les variétés locales car leur temps de maturation est indéterminé, et ces variétés locales sont également sujettes aux maladies et peuvent être gravement affectées par la sécheresse. »

M. Malambo gagne bien sa vie maintenant. Il cultive des arachides et du paprika ainsi que du maïs hybride. Il explique: « Avec ma nouvelle source de revenus (l’agriculture), j’ai plus de possibilités. Je transforme le maïs et je le vends dans le quartier. Le maïs me donne un chiffre d’affaires élevé, car c’est une denrée alimentaire de base en Zambie, et il est fortement en demande. »

Comme M. Malambo, de nombreux petits agriculteurs de Zambie sont également intéressés par l’utilisation des hybrides certifiés plutôt que l’utilisation de variétés de semences traditionnelles ou venant d’agriculteurs. De nombreux types des semences sont devenus disponibles récemment. Ce sont là les résultats d’une récente politique promue par le gouvernement zambien pour la recherche agricole et la croissance des entreprises de semences hybrides.

M. Malambo a acquis de nouvelles compétences en matière de sélection des semences. Il dit: « Je choisis habituellement les semences hybrides, en particulier pour le maïs, car il y a une garantie de germination de 80 pour cent, le rendement est très bon, et on peut choisir une variété à maturité précoce ou tardive. La saison dernière, j’ai planté la variété à maturité tardive 709 de Seed Co et mon rendement a été très bon, avec des épis complètement matures. »

Lors de la sélection des semences, M. Malambo tient compte de facteurs tels que la résistance aux maladies et la capacité des semences à résister aux sécheresses, qui sont communes dans le sud de la Zambie. Il explique: « Quand il s’agit de la sélection des semences, je suis un homme hybride. Habituellement j’utilise toutes mes semences, parce que si on voulait les utiliser à la saison suivante, les semences dégénèreraient et seraient vulnérables aux maladies et aux ravageurs. »

Mais ce ne sont pas tous les agriculteurs qui ont adopté des semences hybrides. Mme Melody Buumba est une agricultrice qui cultive des variétés traditionnelles de maïs et de haricots. Elle dit: « J’ai entendu parler des semences de maïs hybrides, mais je suis restée fidèle à la variété Gankata parce que les gens d’ici aiment ça. Mes ancêtres ont utilisé ces semences traditionnelles; j’en sèche une partie sur le toit et je garde ces semences séchées pour la saison suivante. »

Mme Buumba dit que même si le maïs hybride donne plus d’épis, il n’est pas aussi savoureux que le Gankata. Elle ajoute: « Je commencerai peut être à planter des variétés hybrides lorsque je commencerai à rêver de devenir une agricultrice commerciale. »

Mme Buumba a beaucoup entendu parler des semences génétiquement modifiées, des semences hybrides et des technologies pour les semences modernes qui font leur apparition en Zambie. Elle craint l’extinction des semences traditionnelles et elle exhorte les autres agriculteurs à faire des choix judicieux concernant le type de semences à planter. « Je pense qu’il faut être prudent parce que les semences améliorées ont également contribué à la disparition de nos variétés traditionnelles. Ma crainte est que ces semences ancestrales ne disparaissent. »