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Togo : Des agriculteurs augmentent leur production d’anacardes grâce aux semences améliorées

Kombate Kossi marche pieds nus dans son vaste domaine. Coiffé d’un chapeau pour se protéger du soleil, il tient son coupe-coupe dans une main et un lance-pierre dans l’autre. Le silence plane et seuls les cris des oiseaux se font entendre. Depuis qu’il a abandonné les classes, monsieur Kossi est cultivateur et pépiniériste. Cela a permis à l’homme de 40 ans de réaliser son rêve. Il possède aujourd’hui une palmeraie, une bananeraie, une plantation de manguiers et d’anacardiers.

Depuis trois ans, monsieur Kossi, teste quelque chose de nouveau : les semences améliorées d’anacardiers. L’agriculteur affirme avoir testé une nouvelle variété pour s’assurer une retraite paisible.

Sa nouvelle plantation compte 180 arbres et couvre quatre hectares. Ses jeunes arbres fleurissent déjà et son visage rayonne d’espoir. Il déclare : « La saison sera fructueuse. »

Monsieur Kossi a commencé à utiliser des semences améliorées après avoir suivi une formation sur la culture de l’anacarde. Il y a appris que l’anacardier était une bonne source de revenus pour les populations rurales, stimulait l’économie et contribuait à la création d’emplois.

L’an dernier, il a acheté un kilogramme de graines à 1 000 FCFA (1,70 $ US). Il continue : « Je prépare les sachets [en plastique], puis je fais des pépinières. Les graines germent déjà au bout de 14 jours, mais il faut attendre encore un mois, afin que la racine se fixe avant de mettre le plant en terre. » Par la suite, monsieur Kossi soutient qu’il faut entretenir les plantes et les tailler pour qu’ils fleurissent et produisent mieux.

Selon monsieur Kossi, si les arbres sont bien entretenus, ils commencent à produire au bout de deux ans. C’est l’un des atouts des semences améliorées. Avec les anciens arbres, il fallait attendre cinq ans pour qu’ils portent des fruits mûrs pour la cueillette.

Le rendement est également plus important. Monsieur Kossi affirme avoir récolté 160 kilogrammes de noix de cajou l’an dernier. Chaque arbre amélioré peut produire 20 kilogrammes de noix pendant cinq ans.

Monsieur Kossi raconte que ses arbres ont meilleure mine cette année et qu’il est satisfait de sa plantation. Il s’attend à avoir une bonne production durant les 10 prochaines années, et ce, bien que les arbres continuent de produire des fruits et des noix pendant plus de 30 ans.

Les anacardiers améliorés produisent plus tôt et continuent de produire bien plus longtemps que les anciennes variétés. La production commence tôt et finit tard. C’est la raison pour laquelle monsieur Kossi pense que ces arbres lui garantiront une bonne retraite. Il déclare : « Je profite de leurs fruits. Mes enfants en profiteront aussi. Ils sont la garantie de ma survie dans mes vieux jours. »

Mawuko Komla Gozan est le président du Conseil interpersonnel de la filière anacarde du Togo, une faîtière qui rassemble tous les acteurs et actrices de la chaîne de valeur de l’anacarde. Il affirme qu’avec les nouvelles variétés la qualité et la quantité sont meilleures. Il ajoute : « L’objectif, c’est d’éliminer d’ici cinq ans, les vieilles semences. Nous produisons aujourd’hui 350 à 500 kilogrammes par hectare, alors que d’autres pays sont à 800, 1 000, voire 1 200 kilos. C’est ce que nous visons. »

Au Togo, l’anacarde est l’une des cultures de rente les plus importantes après le coton, le café et le cacao. Mais, ces dernières années, le tonnage d’exportation a dépassé celui du café et du cacao.

Monsieur Kossi espère qu’il y aura plus d’investissements dans la production de l’anacardier, car il admet que le rendement de ses investissements est satisfaisant.