La forêt de Nou, en Tanzanie, est située au nord du pays. Elle est entourée de 18 villages dans les districts de Babati et Mbulu, dans la région de Manyara. La forêt s’étend sur 320 km2, mais elle risque de disparaître en raison du grand nombre d’arbres abattus pour les cultures, les pâturages pour le bétail, le bois d’œuvre et le bois de chauffe.
Bernard Sambali est un des 200 000 agriculteurs et agricultrices de la région. Avant, M. Sambali faisait du maraîchage sur des terres déboisées, mais avait de la difficulté à écouler ses produits agricoles.
Il se rappelle : « Je vivais au jour le jour. J’étais incapable d’économiser ou de m’acheter une nouvelle paire de chaussures. »
Mais, c’est alors qu’il a appris l’existence du pleurote. M. Sambali cultive désormais ce champignon qui lui permet de mieux gagner sa vie tout en préservant la forêt de Nou.
Lawrence Kileo est agent des programmes à Farm Africa. Il travaille dans la région forestière de Nou. Il affirme qu’il ne faut qu’un petit espace pour la culture du champignon, et que, par conséquent, les agriculteurs et les agricultrices n’ont pas besoin d’abattre les arbres. Le cycle de développement des champignons est court. Il ne leur faut qu’un mois pour parvenir à maturité. Ainsi, les agriculteurs et les agricultrices peuvent faire un bénéfice rapidement. En plus, comme les champignons poussent en toutes saisons, les cultivateurs et les cultivatrices peuvent gagner de l’argent durant toute l’année.
La forêt est un endroit idéal pour aménager des champignonnières qui doivent être des espaces sombres, chauds et humides. Les champignons sont constitués d’environ 90 pour cent d’eau, et contrairement aux plantes, n’ont pas besoin de la lumière du soleil pour pousser. Les champignons peuvent bien pousser grâce à l’humidité du milieu environnant, ce qui signifie qu’ils n’ont pas besoin d’être arrosés.
Magdalena Gwasuma cultive également des pleurotes. Sa champignonnière est une petite cage sombre installée derrière sa maison. Des rangées de pleurotes frais poussent sur des étagères en bois. Il y a à peine quelques années, elle ne savait même pas que la culture de champignons pouvait être une option pour elle. Maintenant, elle espère gagner 480 000 shillings (215 $US) grâce aux champignons cette année.
La femme de 60 ans explique : « J’ignorais complètement qu’on pouvait cultiver des champignons à la maison. En effet, j’avais l’habitude d’aller les chercher dans la forêt. Je ne savais pas qu’on pouvait gagner de l’argent en cultivant des champignons. »
Bien que les plantes poussent à partir de semences, les champignons eux germent sous forme de spores. M. Kileo affirme que la demande pour les spores de champignon dans la région de Manyara est si forte que Farm Africa apprend aux agriculteurs et aux agricultrices à en cultiver. L’organisation forme également les agriculteurs et les agricultrices sur la transformation des champignons afin de pouvoir les vendre frais ou séchés.
M. Sambali a suivi la formation, en plus de recevoir des spores et des sacs pour un démarrage rapide de sa nouvelle activité. Il mélange les spores avec des graines de sorgho rouge, ce qui procure aux spores une bonne source de nutriments. Puis, il répartit le mélange dans des sacs en plastique contenant des déchets agricoles, à partir desquels se nourrissent les spores. Il scelle et entrepose les sacs, et alors les champignons commencent à pousser.
Il a commencé par 35 sacs de champignons qui lui ont rapporté environ un kilogramme un mois après. Après avoir nourri sa famille, il a vendu le reste au marché. Il peut récolter des champignons chaque semaine à partir de ses 35 sacs.
M. Sambali économise son revenu supplémentaire pour commencer à bâtir une maison pour sa famille, afin qu’ils n’aient plus à dépenser l’argent qu’ils ont gagné à la sueur de leur front pour le loyer.
– rédigé à partir de dossiers provenant du Thomson Reuters Foundation News. Pour en savoir davantage sur la culture de pleurote, cliquez sur : http://news.trust.org/item/20160718092500-axbva/?source=hpDontmiss [1]