Tanzanie: Les femmes Maasai ont un meilleur accès à la terre (par John Cheburet, pour Agro Radio Hebdo, au Kenya)

| novembre 1, 2010

Téléchargez cette nouvelle

Mary Komeiyan veut cultiver de la nourriture pour ses enfants. Mais elle n’a pas de terre pour le faire. Elle vient d’un village où les cultures sont ne sont pas aussi importantes que le bétail. Elle nourrit les vaches sur une petite parcelle de maïs située à proximité de sa maison. Elle ne peut pas faire grand chose parce que les animaux appartiennent à son mari. Sa situation est typique des femmes Massaï en Tanzanie. Ils n’ont peu ou pas de pouvoir sur la façon dont la terre est utilisée.

Mais une initiative locale aide les femmes à défendre leurs droits fonciers. La Maasai Women Development Association (MWEDO), a réussi à rendre les pratiques coutumières moins rigides. Depuis l’an 2000, MWEDO a permis à 850 femmes de deux districts d’acquérir des terres. Ils ont pu faire cela en défendant leurs droits en vertu de la Village Land Act de 1999. La loi prévoit l’égalité d’accès à la propriété foncière entre les hommes et les femmes.

Mme Scolastika Porokwa est une travailleuse sociale, pour MWEDO. Elle dit: « La situation des femmes Maasai quant à l’accès à la propriété des terres est très limité. Cela est dû à la culture Massai, avec son système de terres communales et de leadership patriarcal. » La terre appartient à la communauté. Elle est contrôlée par les hommes et est utilisé pour le pâturage du bétail. Les femmes sont les gardiennes des fermes. Elles ont peu d’accès à la terre en ce qui concerne la production des aliments pour les enfants. Cela est aggravé par la pauvreté chez les femmes, ce qui augmente les inégalités. En outre, peu de femmes connaissent les politiques et les processus fonciers en vigueur en Tanzanie.

MWEDO a mobilisé les femmes pour former un forum sur le leadership, connu localement sous le baraza. Lors de ces rencontres, les hommes et les femmes ont été informés des lois foncières de la Tanzanie. Les femmes ont travaillé avec les autorités gouvernementales et les chefs traditionnels pour développer l’utilisation des terres coutumières pour chaque village.

Grâce à ces plans, l’arpentage et la délimitation est effectuée, en utilisant les savoirs traditionnels. Tout cela se fait en collaboration avec les administrations locales.

La prochaine étape consiste à ce que les femmes fassent une demande d’acquisition de propriété foncière individuelle ou collective, dans leur village. Le nombre de femmes qui ont pu avoir accès aux terres pour l’agriculture, le pâturage et les établissements a augmenté. Maintenant, plus de femmes demandent des informations, et plus de femmes prennent des positions de leadership local.

Mme Porokwa explique qu’« à long terme, une collaboration avec les gouvernements locaux est nécessaire pour obtenir des résultats efficaces. » Elle estime également que l’augmentation du nombre de femmes dans les organes de décision est essentielle pour accroître leur pouvoir de négociation. Cela aura un effet positif sur l’accès à d’autres droits comme l’éducation et la santé.

Pour Mme Porokwa, « Ce succès ne suffit pas. Nous nous assurons que les bonnes pratiques sont partagées avec de nouveaux groupes. » Ce partage fera en sorte que les succès et les leçons tirées sont partagés avec d’autres Masaï et le reste de l’Afrique de l’Est.