Tanzanie : Les agricultrices et les agriculteurs délaissent les cultures commerciales soumises au stress climatique pour les légumes (Trust)

| mai 25, 2015

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Ludovick Meela s’apprête à couper le reste de ses plants de cafetiers vieillissants qu’il remplacera par des légumes. Il déclare : « C’était la meilleure chose que je puisse faire pour gagner ma vie. En effet, les fèves de café ne sont plus rentables et mes récoltes ne font que diminuer. J’ai besoin de cultures qui croissent plus vite et que je peux vendre pour gagner rapidement un revenu. »

L’homme de 72 ans cultive dans le petit village de Kanji, niché sur les pentes du mont Kilimandjaro. Il a été dépendant de la culture du café pendant des décennies. Toutefois, le climat en mutation et une maladie fongique ont rendu ses caféiers moins productifs, et ses récoltes ont diminué.

M. Meela n’est qu’un exemple parmi les centaines d’agricultrices et d’agriculteurs du nord de la Tanzanie qui abandonnent des cultures de rente traditionnelles comme le café et le coton. Le stress climatique, les prix en baisse et les coûts de production de plus en plus élevés concourent tous à ce changement.

M. Meela se souvient : « Au fur et à mesure que mes enfants grandissaient, le café représentait tout pour moi. Je gagnais beaucoup d’argent avec ça … Mais tout ça relève du passé maintenant. »

Les intrants nécessaires à la culture du café coûtent plus cher, alors que le prix du café vert a baissé au cours des dernières années, passant de 2 500 shillings tanzaniens [1,25 $US] à 750 shillings [0,37 $US] le kilo.

Une étude récente de l’Université de Witwatersand en Afrique du Sud a analysé l’impact du changement climatique sur la production du café Arabica dans la région du Kilimandjaro. L’étude a révélé que les températures nocturnes élevées constituaient la principale raison de la baisse significative des récoltes de café. M. Meela affirme que sa production a dégringolé de 60 pour cent.

La production cotonnière, qui emploie près de 14 millions de Tanzaniennes et Tanzaniens, est également en baisse. Non loin des localités situées à l’extrémité sud du Lac Victoria, des centaines d’agricultrices et d’agriculteurs du district de Bariadi ont remplacé le coton par l’oignon. Ce légume est plus rentable que le coton et résiste plus aux conditions météorologiques exceptionnelles.

Daniel Manyerese ne cultive plus de coton parce que les sécheresses persistantes avaient provoqué une diminution de ses récoltes. Ses coûts de production augmentaient également. Il a découvert que l’oignon poussait mieux dans les conditions actuelles et qu’il pouvait obtenir un bon prix au marché avec ça.

Henry Mahoo est professeur de génie rural à la Sokoine University of Agriculture, en Tanzanie. Il soutient que les politiques commerciales transfrontalières doivent être adaptées aux conditions agricoles variables. Le professeur Mahoo déclare : « Il s’agit d’une question de politique gouvernementale, car très souvent les agricultrices et les agriculteurs qui ont des excédents … ne sont pas autorisés à vendre dans les pays voisins pour satisfaire leurs besoins. »

De retour dans le climat morose de la plus haute montagne de l’Afrique, M. Meela ne porte pas un regard vers le passé. Il a commencé à cultiver des légumes sur sa terre irriguée de trois hectares et demi en 2011, y compris du chou, des oignons, de la salade et des pommes de terre irlandaises. Il élève également plusieurs vaches laitières à l’arrière de sa cour. Le père de six enfants raconte : « La demande en légumes frais et en lait est assez importante, et le marché est prometteur. »

Pour lire l’intégralité de l’article duquel provient cette histoire intitulée « Le chou a la côte chez les agriculteurs tanzaniens victimes du climat contrairement au café», cliquez sur le : http://www.trust.org/item/20150518093310-u8uxb/