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Tanzanie : Le COVID-19 oblige les commerçantes à adopter de nouvelles techniques de vente

Il pleut ce soir, mais Sophia Kimaro prépare chez elle de la farine de blé et de riz qu’elle utilisera demain matin pour préparer des mandazi (beignets africains) et des vitumbua (galettes de riz). Elle déclare : « Je me lève vers cinq heures du matin pour les faire. De sept heures à neuf heures, je vends aux client(e)s en livrant [les friandises] à leurs domiciles. Peu de personnes viennent chez moi et certaines familles commandent par téléphone. »

Madame Kimaro vit dans le district de Moshi, dans la région du Kilimandjaro, au nord de la Tanzanie. Elle est commerçante et gagne de l’argent en vendant principalement des produits agricoles au marché. Cependant, elle a dû changer d’activité depuis que le coronavirus a perturbé les marchés. Les gens ont peur d’être infectés en se rendant au marché. Alors, maintenant, elle compte sur les mandazi et les vitumbua pour avoir un revenu.

Elle explique : « Au lieu de continuer à dépendre de la vente de légumes, de bananes, d’avocats, d’oranges et de pommes de terre que les clients recherchent au marché, j’ai décidé de changer d’activité. Plusieurs familles de ma région ont ces produits agricoles chez elles, mais presque chacune d’elle a besoin de mandazi et de vitumbua pour le déjeuner. »

Elle ajoute : « Même pour ma nouvelle activité, je ne me rends pas au marché pour vendre à cause du COVID-19. Je reste chez moi pour vendre les mandazi et les vitumbua. »

Ce changement a considérablement réduit les revenus de madame Kimara. Elle explique : « Au marché, je réalisais un bénéfice de 100 000 à 130 000 shillings tanzaniens (43 $-56 $ US) par mois, mais, maintenant, je réalise un bénéfice de 40 000 à 60 000 shillings tanzaniens (17 $-26 $ US) par mois. »

Grace John vend de la viande, du poisson, des poulets, des œufs et d’autres produits animaux dans sa boucherie, à Arusha. Mais le COVID-19 n’a pas épargné son activité non plus. Elle déclare : « Mon commerce s’est effondré à cause du COVID-19. La clientèle a diminué, car les gens ont peur d’être infectés. »

Elle ajoute : « Je poursuis tout de même mon activité, mais autrement. Au lieu de vendre dans la boucherie, je fais maintenant de la livraison à domicile. Les clients appellent ou envoient des SMS pour commander. Par la suite, j’envoie les commandes par moto. »

Madame John soutient que le service de livraison à domicile comporte beaucoup de difficultés, et que cela a entraîné une perte de revenus. Elle explique : « C’est un nouveau système de vente et la majorité des gens ne connaissent pas ça. Par conséquent, la clientèle a diminué, car tout le monde ne peut pas s’offrir le service de livraison. »

Jane Ngasa est une vendeuse qui vit à Nsemlwa, un village du district de Mpanda, en Tanzanie. Le COVID-19 affecte également son activité. Elle déclare : « Il n’y a plus de marché pour vendre des marchandises et pas assez de clients pour en acheter. »

Aux dires de madame Ngasa, elle avait l’habitude de fournir des denrées telles que le maïs, le haricot et le riz aux détaillant(e)s, et d’exporter des produits de base vers d’autres localités tanzaniennes. Mais toutes ces activités ont cessé à cause du COVID-19.

Elle déclare : « Je n’exporte plus maintenant vers d’autres régions, car les activités de mes clients dans ces zones se sont également écroulées. Ils ne sont pas prêts pour commencer à acheter des produits chez moi. »

Madame Ngasa ajoute : « Je vends juste aux clients qui viennent acheter chez moi. La situation est difficile et j’ignore quand elle prendra fin. Avant, je réalisais un bénéfice de 350 000 shillings tanzaniens (150 $ US) par moi, mais, maintenant, je gagne seulement 70 000 shillings (30 $ US.) »

Non seulement le COVID-19 a changé la façon de travailler des commerçant(e)s, mais il a également modifié leur mode de vie. Madame Ngasa déclare : « Je ne paie plus maintenant [pour un] décodeur de télévision comme j’en avais l’habitude. J’ai arrêté d’acheter de nouveaux vêtements coûteux pour ma famille. »

Même si le COVID-19 a obligé plusieurs commerçant(e)s à adopter un nouveau mode de vie, madame Kimaro affirme qu’elle continuera à travailler dur pour gagner de l’argent pour sa famille, et ce, tout en prenant également les dispositions pour se protéger elle-même. Elle déclare : « Je porte un masque, me lave les mains avec du savon et utilise un désinfectant pour éviter d’être infectée par le COVID-19. »

Elle ajoute : « Comme je ne sais pas combien de temps va durer cette situation, je compte stabiliser ma nouvelle activité de vente de mandazi et de vitumba en appelant mes clients chaque soir pour leur demander de commander pour le lendemain. »

La présente nouvelle a été produite grâce au soutien financier du gouvernement du Canada par l’entremise d’Affaires mondiales Canada.