Tanzanie : La culture du haricot est une affaire de famille à Mbulu

| mai 29, 2017

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Gaspar Mathi est un agriculteur de 54 ans qui, avec sa femme, Flora Tlohhy, gère ses activités agricoles de manière un peu différente. En effet, ce couple s’épaule dans les travaux agricoles et ménagers, ainsi dans la prise de décisions.

Le couple vit à Bashey, un village de la région de Manyara, au nord de la Tanzanie. M. Mathi cultive du haricot, du maïs et de l’ail, et laboure sa terre avec des bœufs. Ses rendements de haricot se sont améliorés récemment après qu’il a délaissé les variétés de semences locales au profit de semences améliorées il y a trois ans. Ses récoltes étaient mauvaises et s’écoulaient difficilement. Il ajoute : « Nous étions incapables de préciser les différentes variétés de haricot que nous produisions. C’était un mélange de variétés qui se retrouvaient dans une récolte. »

Désormais, son épouse et lui récoltent cinq à huit sacs de haricot de 100 kilogrammes chacun sur une acre de terre.

La culture du haricot est une affaire de famille. M. Mathi et ses fils préparent la terre, sarclent et récoltent ensemble, tandis que Mme Tlohhy aide à fertiliser les plants. Le couple a huit enfants, dont deux filles qui ont pu aller à l’école secondaire de Karatu, grâce aux bénéfices que rapporte le haricot à la famille.

Mme Yustina Rahhi est agente de vulgarisation agricole dans le district de Mbulu. Elle affirme que les femmes et les hommes cultivent le haricot ensemble, même si leurs rôles diffèrent généralement.

Elle ajoute : « Les femmes participent en transportant le fumier au champ pendant la préparation des terres, surtout lorsque les familles n’ont aucun autre moyen de transporter le fumier. Les femmes utilisent les sacs lakwanti, qu’elles portent au dos. Les semis et la récolte constituent d’autres activités dont s’occupent les femmes. »

Bien que les femmes participent à plusieurs activités agricoles importantes, Mme Rahhi soutient qu’elles sont généralement tenues à l’écart des prises de décisions concernant l’agriculture ou le revenu que génère leur travail pour la famille. Selon elle, ce sont les hommes qui fixent la date des récoltes, et ce, même si la culture à récolter est généralement une « culture de femmes. »

Les « cultures de femmes » sont celles que cultivent traditionnellement les femmes. Dans cette région tanzanienne, il revient généralement au mari de cultiver le maïs, le tournesol et le niébé, et les femmes n’y participent pas. Elles, elles cultivent plus souvent la citrouille et le haricot. Les revenus de ces « cultures de femmes » servent d’habitude à payer du sel et d’autres petits produits de nécessité pour la famille, tels que les condiments ou le savon. Cependant, Mme Rahhi affirme que la situation est en train de changer étant donné que le haricot est de plus en plus considéré comme une culture commerciale, et les hommes s’impliquent davantage dans sa production.

Même si les hommes prennent généralement la plupart des décisions concernant les récoltes et les dépenses. Mme Tlohhy raconte que son mari et elle collaborent bien dans les activités agricoles et les prises de décisions, surtout lorsqu’il s’agit de choisir les denrées à cultiver. Elle ajoute que, bien que le gouvernement s’efforce de sensibiliser et rendre autonomes les femmes, elle est reconnaissante d’avoir MVIWATA, un réseau d’agriculteurs et d’agricultrices, car ils l’ont sensibilisée par rapport aux droits des femmes. Elle soutient que la situation des femmes s’améliore dans les zones rurales, où plusieurs sont désormais membres de groupements féminins et occupent des postes de responsabilité au sein de leurs communautés.

La rédaction du présent article a été possible grâce à une subvention de Centre de recherches pour le développement international, à Ottawa, au Canada, www,idrc.ca, et au soutien financier du gouvernement du Canada, octroyé par l’entremise d’Affaires mondiales Canada, www.international.gc.ca

 

Photo: Flora Tlohhy dans son champ