Tanzanie: Des veuves se soutiennent mutuellement grâce à des projets de ferme (par Alex Butler pour Agro Radio Hebdo en Tanzanie)

| juillet 23, 2012

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Après avoir perdu son mari, il est difficile pour une veuve de gagner de l’argent et de subvenir aux besoins de sa famille. Mais les veuves du village de Sangananu, près d’Arusha, dans le nord de la Tanzanie, ont trouvé ces difficultés plus faciles à affronter, en s’unissant.

Beatrice Mosolo est la présidente du Groupe de Veuves Okombosi, qui est composé d’environ 20 veuves qui travaillent de concert sur des projets agricoles. Mme Mosolo dit: « Il est ardu pour des veuves de tout faire seules. Elles n’ont pas d’autorité et vivent dans un environnement difficile. » Elle explique que le groupe aide les veuves à se soutenir mutuellement: « Nous devons faire des choses ensemble. Nous devons subvenir aux besoins de ces femmes qui ne peuvent pas le faire elles-mêmes. »

Au début, le groupe a commencé avec quelques femmes qui faisaient de la couture et vendaient des habits. Elles ont gagné suffisamment d’argent pour s’inscrire officiellement en tant que groupe, ouvrir un compte en banque et lancer quelques projets de ferme.

Les projets incluent l’élevage de chèvres laitières et de poulets, et la culture de légumes. Ces activités aident à nourrir les 20 femmes et leurs 50 enfants.

Le groupe se rassemble souvent pour préparer des repas pour les veuves et leur famille. Ce groupe crée mentalement une communauté de soutien pour les veuves qui sont en deuil. Mme Mosolo dit: « Le fait d’être ensemble rend les veuves heureuses. »

Le groupe gagne la majeure partie de son argent en vendant du matembere (des feuilles de patate douce). Les feuilles de patate douces sont un aliment populaire et nutritif.

Une bonne portion de leurs bénéfices sont alloués à l’acquisition et l’élevage de chèvres laitières. Les femmes font aussi de la reproduction de chèvres et espèrent à long terme attribuer une chèvre à chaque membre. D’après Mme Mosolo, elles utilisent aussi le fumier de chèvre pour fertiliser leurs jardins.

Une des difficultés du groupe est que certaines veuves s’attendaient à recevoir de l’argent de la vente de leurs produits. Mais les produits tels que les légumes, les œufs et le lait sont utilisés pour fournir de la nourriture aux veuves, ou sont vendus dans le village. L’argent de ces ventes est réinvesti dans les projets de ferme du groupe.

Michael Sarakikya travaille avec la Duluti Initiative Inc., une ONG qui soutient les groupes de femmes et subventionne le Groupe de Veuves Okombosi. M. Sarakikya dit: « Elles représentent un bon exemple car elles ont fait des profits puis utilisé ces profits pour des projets. »

Mme Mosolo dit que le fait d’être un groupe agréé les aide à obtenir d’autres sources de soutien, telles que le Conseil de District. Elle explique: « Le Conseil de District offre de l’assistance aux groupes, non aux individus. »

Les femmes veulent acheter une machine à moudre parce qu’il n’y en a pas dans leur village. Elles veulent gagner autant d’argent que possible de la vente de légumes. Mais si leur bénéfice est insuffisant, elles espèrent faire une demande de prêt auprès du Conseil de District.

Bien que le groupe ait de nombreux buts pour leurs jardins, leurs animaux et leur communauté, Mme Mosolo sait qu’elles doivent bâtir leur avenir sur les fondements de leurs efforts présents. Elle dit: « Ce que nous souhaitons pour l’avenir, c’est l’amélioration de nos projets. »