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Tanzanie : Des producteurs de haricot réduisent leurs pertes après récolte en changeant de méthodes de récolte et de transport

C’est la saison de récolte du haricot au nord-ouest de la Tanzanie. Monica Lugesha porte une robe bleu vif et un foulard ciré rose. Cette mère de 70 ans est occupée à récolter du haricot. Elle est heureuse, car elle récolte les fruits de son dur labeur.

Madame Lugesha vit à Rulenge, dans le district de Ngara. Selon elle, beaucoup de paysans et de paysannes de la région perdent une partie de leurs haricots pendant la récolte et durant le transport.

Madame Lugesha fait de son mieux pour réduire ces pertes après récolte. Elle déclare : « Je récolte mon haricot et le je transporte chez moi. Là-bas, je le fais sécher sur des sacs en toile. »

Elle affirme que la majorité des agriculteurs et des agricultrices récoltent le haricot en arrachant et en rassemblant les plants sur une partie de leurs champs. Par la suite, ils attachent les plants ensemble à l’aide d’une corde et les transportent sur la tête pour aller chez eux. Elle explique : « Chaque fois que nous récoltons, nous perdons notre haricot, car les cosses se fendent au champ. D’autres paysans transportent leur haricot sur des motos ou des bicyclettes, et une grande partie du haricot se perd en chemin. »

Mastidia Venus cultive également du haricot dans le district de Ngara. Cette paysanne de 40 ans soutient qu’un agriculteur ou une agricultrice peut perdre jusqu’à 10 kilogrammes de haricot par acre lorsque les cosses éclatent au champ ou durant le transport.

Adronizi Bulindoli est un autre cultivateur de haricot originaire de Ngara. À ses dires, plusieurs cultivateurs et cultivatrices du district récoltent le haricot quand il est trop sec, ce qui fait que les cosses éclatent et que les graines de haricot s’éparpillent dans le champ.

Monsieur Bulindoli affirme qu’il est difficile de ramasser les graines tombées au sol pendant la récolte. Il conseille aux agriculteurs et aux agricultrices de récolter le matin quand les gousses ne sont pas trop sèches.

Essau Nyamziga est agent de vulgarisation dans la région. Il convient avec monsieur Bulindoli que le fait de récolter le haricot quand il est trop sec peut augmenter les pertes. Il encourage les cultivateurs et les cultivatrices à récolter au moment où les gousses brunissent, et à utiliser des récipients d’entreposage de qualité.

Constatine Mdende est l’agent municipal chargé de l’agriculture, de l’irrigation et des coopératives du Ngara. Il estime qu’environ 46 000 tonnes de haricot seront récoltées cette année dans son district, et que sur ces 46 000 tonnes, 2 300 tonnes seront perdues. Il soutient que les paysans et les paysannes doivent transporter le haricot dans des sacs en plastique solides pour éviter de le perdre durant le transport.

En plus de solliciter les agents de vulgarisation agricoles pour recevoir des conseils sur la façon dont ils peuvent réduire les pertes après récolte, les agriculteurs et les agricultrices de Ngara peuvent également s’informer en écoutant la radio. Frank Ademba est chargé de projet à Radios Rurales Internationales, une ONG qui travaille avec Radio Kwizera de Ngawra pour réaliser des émissions agricoles. Selon lui, les émissions agricoles encouragent les paysans et les paysannes à cultiver du haricot, en abordant des sujets tels que la plantation, la récolte, la gestion après récolte et la commercialisation.

Sophia Metusera du village de Kumuzuza, dans le district de Ngara, est une agricultrice qui a modifié ses pratiques après avoir écouté les émissions radiophoniques. Pendant qu’elle revient à pied du champ en compagnie de ses amies, munie d’un seau contenant des graines de haricot récolté, elle déclare : « Je préfère transporter les graines de haricot [plutôt que les gousses], car quand on transporte le haricot alors qu’il est toujours dans les gousses, les gousses peuvent facilement se fendre en chemin et les graines tombent. »

Madame Metusera affirme qu’elle a appris les techniques de culture du haricot grâce aux émissions de Radio Kwizera. Elle ajoute : « Je veux être la meilleure cultivatrice de haricot de mon village. »

Cette nouvelle a été produite avec l’appui de l’AGRA, l’Alliance pour une révolution verte en Afrique, dans le cadre du projet « Agricultural transformation for increased income and improved food security and livelihood among smallholder farmers in Kagera region / Western Tanzania. » Les points de vue exprimés dans le présent article ne reflètent pas nécessairement ceux de l’AGRA ou de toute autre organisation.