Tanzanie : Des cultivateurs de tournesol augmentent leurs rendements grâce à l’apiculture

| janvier 10, 2022

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Nouvelle en bref

Emiliana Lucas vit à Kigwe, un village du district de Bahi, au nord-ouest de Dodoma, la capitale administrative de la Tanzanie. Cela fait environ une décennie maintenant qu’elle cultive du tournesol, mais pendant les cinq premières années, ses bénéfices étaient maigres en raison de mauvaises récoltes. Toutefois, tout a changé en 2014, lorsque madame Lucas participa à un séminaire sur les avantages de la pratique de l’apiculture dans les champs de tournesol. Après que madame Lucas a commencé à élever des abeilles à côté de ses tournesols en 2017, sa production et ses bénéfices augmentèrent. Elle récoltait autrefois moins de 300 kilogrammes de graines de tournesol, mais ses rendements ont plus que doublé et ont atteint 620 kilogrammes. Abdallah Mdiliko est agent de vulgarisation agricole dans la région. Il affirme que les abeilles contribuent à augmenter la production grâce à la pollinisation, et que les abeilles sont les meilleurs pollinisateurs.

Un épais nuage noir se forme lentement dans le ciel. Il pourrait commencer à pleuvoir d’une minute à l’autre. Emiliana Lucas soupire profondément et sourit avant de déposer sa houe. Cela fait près de deux heures maintenant qu’elle désherbe l’arrière de sa maison, depuis six heures du matin.

La mère de 36 ans se précipite vers sa concession pour nourrir ses poules avant de revenir préparer son champ pour la prochaine saison agricole.

Madame Lucas déclare : « Chaque saison, avant qu’il commence à pleuvoir, je m’assure que mon champ est prêt en le désherbant au bon moment. Je cultive du tournesol, du maïs, du sorgho et des légumineuses ensemble dans mon champ, car ces cultures dépendent les unes des autres pour la fertilité du sol. »

Elle ajoute : « Je pratique aussi l’apiculture sur mon exploitation parce que les abeilles pollinisent le tournesol, et produisent en plus du miel. »

Madame Lucas vit à Kigwe, un village du district de Bahi, au nord-ouest de Dodoma, la capitale administrative de la Tanzanie. Cela fait environ une décennie maintenant qu’elle cultive du tournesol, mais depuis cinq années, elle réalise de maigres profits à cause des mauvaises récoltes. Une acre de terre rapporte moins de 300 kilogrammes de graines de tournesol à madame Lucas.

Tout a changé en 2014, lorsque madame Lucas assista à un séminaire où elle découvrit les avantages de la pratique de l’apiculture dans les champs de tournesol.

Madame Lucas se rappelle : « La formation était captivante. Cela m’a permis de connaître le nombre de ruches que je dois installer dans mon champ, et le budget nécessaire pour cela. J’ai également appris des informations sur les différents types de ruches, ainsi que les outils requis pour les installer dans mes champs. »

En 2017, elle commença à élever des abeilles à côté de ses tournesols et vit sa production et ses bénéfices augmenter. Sa récolte fit plus que doubler, passant de 300 kilogrammes de graines de tournesol par acre à 620 kilogrammes.

Elle explique : « C’est à cause des 40 ruches que j’ai sur mon exploitation de 11 acres. »

Abdallah Mdiliko est un agent de vulgarisation agricole de la région. Il soutient que les abeilles contribuent à l’augmentation de la production de tournesol grâce à la pollinisation et qu’elles sont les meilleurs pollinisateurs.

Monsieur Mdiliko explique : « Les tournesols et les abeilles se procurent mutuellement des avantages. Nous encourageons les agriculteurs à intégrer l’apiculture dans leurs champs de tournesol. Les abeilles profitent du nectar des tournesols, et les tournesols profitent du fait qu’ils sont pollinisés. »

Monsieur Mdiliko ajoute : « Plus les abeilles visitent les plants de tournesol pour y trouver du pollen, plus les plants de tournesol produisent. C’est que nous appelons mutualisme. »

Les abeilles peuvent contribuer à augmenter la production de graines de tournesol de 20 à 50 pour cent. Mais, selon monsieur Mdiliko, l’inconvénient c’est que les abeilles établissent parfois leur territoire autour des tournesols. »

Il explique : « À l’instant où les abeilles commencent à sucer le nectar de la plante, elles peuvent avoir le sentiment que celle-ci leur appartient et elles essaient de la protéger contre les autres insectes, voire les êtres humains. »

Jeremiah Sobayii lui aussi cultive le tournesol dans le village. À ses dires, c’est vraiment malheureux que certains producteur.trice.s de tournesol de sa région n’aient pas de ruches, car cela leur fait perdre des profits.

Monsieur Sobayii explique : « Les agriculteurs devraient accrocher des ruches sur les arbres de leurs exploitations. Cette pratique permet de protéger l’environnement, d’accroître les rendements et de diversifier les revenus des agriculteurs à faible coût. »

Il affirme qu’après avoir découvert les secrets de l’apiculture, son rendement de tournesol augmenta. Désormais, il encourage les autres cultivateur.trice.s de tournesol à adopter l’apiculture.

Selon madame Lucas, l’apiculture a changé la donne pour elle. L’argent que lui rapporte la vente de miel est un immense complément pour son revenu.

Cette ressource est réalisée avec le soutien financier de la Fondation Biovision, par le biais du programme des pratiques agricoles durables.

Photo : Piles de ruches. Lieu inconnu. Crédit : Kris Fricke, 2008.