Tanzanie : Des agriculteurs renforcent leurs compétences et leurs connaissances en s’organisant en association

| mars 20, 2017

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Le village d’Ayasanda est formé de cinq quartiers et a une population de 2 000 habitants, dont certains vivent dans des maisons modernes et d’autres dans des maisons traditionnelles. La forêt de Bereko se trouve à l’est du village, faisant ainsi de la région un espace vert longeant le chemin qui mène de Babati à Dodoma, la capitale tanzanienne.

Dix-huit kilomètres séparent Babati d’Ayasanda, dans la région de Manyara, au nord de la Tanzanie. C’est là que résident et cultivent les membres du groupement Inuka.

Les membres du groupement se réunissent une fois par semaine pour partager leurs connaissances, et renforcer leurs compétences agricoles.

Emmanuel Hewas est le fondateur du groupement agricole qui a démarré ses activités en 2014 avec seulement 15 membres, dont dix hommes et cinq femmes. L’association a actuellement 30 membres, dont la moitié sont des femmes. Selon M. Hewas, ils ont créé l’association après avoir réalisé qu’ils passaient à côté de possibilités telles que les ateliers de formation.

Il ajoute : « Nous avons découvert que nous parviendrons à nous faire entendre [si nous formions] un groupement, plutôt que de travailler individuellement. »

Il affirme que les membres d’Inuka connaissaient les bonnes pratiques agricoles, mais qu’ils ont pu obtenir plus de formations auprès d’organisations telles que MVIWATA en se réunissant en groupe.

MVIWATA est le diminutif de Mtanda wa Vikundi vya Wakulima Tanzania, ou Réseaux nationaux des associations paysannes de la Tanzanie. L’objectif de cette organisation est de rassembler les agriculteurs et les agricultrices, défendre leur cause et renforcer la communication entre les agriculteurs et agricultrices d’exploitations familiales.

Plusieurs membres d’Inuka ont vu leurs récoltes doubler et même tripler depuis qu’ils suivent des formations, et leurs conditions de vie ont changé grâce à l’augmentation de leurs revenus. M. Hewas déclare : « Avant la mise en place de MVIWATA, nous vivions dans des cases. Maintenant, nous construisons des maisons modernes, éclairées à l’énergie solaire, ce qui n’était pas le cas autrefois quand il nous fallait éclairer nos maisons avec des lampes à pétrole. »

Rebeca Nada vient d’adhérer à Inuka. Elle est également membre de l’association paysanne Umoja. Elle déclare : « La raison pour laquelle j’adhère aux groupements agricoles, c’est parce que je me suis rendu compte que d’autres agriculteurs et agricultrices réussissaient [mieux] en étant au sein d’associations. Ils ont une voix plus forte en se mettant en groupe.

Les membres d’Inuka s’entraident également grâce à un système d’épargne et de crédit, qui, selon Mme Nada, lui est utile, car cela lui permet d’avoir de l’argent en cas de besoin.

Les formations de MVIWATA lui ont aussi permis d’accroître ses récoltes de maïs et de niébé. Elle poursuit : « MVIWATA nous fournit des connaissances sur les bonnes pratiques agricoles et les bonnes semences. Grâce à MVIWATA, j’ai pu participer à différents séminaires où j’ai rencontré des fournisseurs de semences. »

Donald Laizer est un expert agricole qui anime plusieurs formations pour le compte de MVIWATA. Il affirme que les formations sur la préparation des terres, la sélection des semences, l’utilisation des engrais, ainsi que les pratiques de récolte et après récolte améliorent les compétences des agriculteurs et des agricultrices. Selon lui, le thème le plus important couvert durant les formations est la place de l’agriculteur ou l’agricultrice dans la chaîne de valeur. La chaîne de valeur consiste en une série de mesures permettant d’accroître la valeur d’un produit avant sa commercialisation. Les cultivateurs et les cultivatrices produisent la matière première, et peuvent accroître la valeur de leur produit au moyen de la transformation et d’autres activités entreprises après les récoltes, ce qui leur permettra de gagner plus d’argent.

Les agriculteurs et les agricultrices partagent leurs expériences avec MVIWATA, en particulier sur des sujets tels que les conditions du marché et les flambées épidémiques. Ils se prononcent aussi sur les questions politiques. En tant que porte-parole des agriculteurs et des agricultrices, MVIWATA transmet leurs avis au gouvernement et aux institutions privées.

Joseph Mfanga est le chargé de programmes de MVIWATA. Il affirme que la plus grande leçon apprise par l’organisation est que les producteurs et les productrices sont prêts et avides d’apprendre et d’adopter de nouvelles techniques. Il ajoute que MVIWATA souhaite « rassembler les agriculteurs et les agricultrices pour leur donner plus de voix et les rendre indépendants. »

MVIWATA est un partenaire d’Uniterra Tanzanie. Uniterra Tanzanie travaille avec des partenaires locaux dans les sous-secteurs des fruits et légumes et du tourisme afin d’aider les jeunes et les femmes à accéder à de meilleures avenues de développement économique. Uniterra a financé la production du présent article. Uniterra reçoit le soutien financier du gouvernement du Canada, octroyé par l’entremise d’Affaires mondiales Canada, www.international.gc.ca. Vous pouvez en savoir plus et suivre Uniterra Tanzanie sur Facebook à : facebook.com/wusctanzania

 

Photo: Emmanuel He was