admin | octobre 9, 2017
Pour plusieurs éleveurs de bétail sud-soudanais, une bête malade ou blessée est une cause désespérée. Marial Madit habite dans le campement de bétail du comté d’Awerial, au centre du Soudan du Sud. Il déclare : « Lorsqu’une de nos vaches était malade, on l’abattait ou on la laissait mourir, car on ne savait quoi faire des vaches malades. »
Mais, maintenant, monsieur Madit sait diagnostiquer et traiter certaines des maladies courantes dont souffrent ses bêtes. Avec 24 autres jeunes Sud-Soudanais, monsieur Madit a suivi récemment une formation pour devenir agent communautaire de santé animale.
Au Soudan du Sud, la mort d’un animal représente la perte d’un bien important. Le bétail procure non seulement du lait et de la viande, mais il sert également à payer la dot à la famille de la fiancée avant le mariage. Marco Makur Nyariel travaille comme agent de santé animale à l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, ou FAO, à Rumbek, au Soudan du Sud. Il déclare : « Si votre bétail est malade, il se peut que vous n’ayez pas du bon lait. Vous pourriez ne pas être aussi en mesure de subvenir aux besoins de votre famille. »
Cependant, malgré le rôle important que joue le bétail dans la culture et l’économie du pays, l’accès aux soins vétérinaires est limité. Monsieur Nyariel explique : « Pendant les nombreuses années de conflit entre le nord et le sud … le secteur de l’éducation sud-soudanais a été éprouvé durant la guerre. » Il affirme que c’est la raison pour laquelle très peu de Sud-Soudanais sont formés en médecine vétérinaire.
En plus, beaucoup d’éleveurs de bétail vivent dans des campements éloignés parfois difficiles d’accès à cause du mauvais état des routes et de l’insécurité.
Pour remédier à ce problème, la FAO offre une formation vétérinaire de base aux gens qui, à l’instar de Marial Madit, habitent dans des campements de bétail. La FAO aide également l’État et les ministères de l’Élevage, des Ressources animales et des Pêches à pallier la pénurie de services vétérinaires.
Monsieur Madit et d’autres participants à la formation originaires du centre du Soudan du Sud se sont retrouvés dans la ville de Yirol pour un atelier de deux semaines en juin. Ils ont été formés sur la vaccination, ainsi que la prévention et le traitement des maladies qui frappent les bovins, les moutons, les chèvres et la volaille. Les stagiaires ont également appris des techniques pour se débarrasser des tiques et des poux pouvant transmettre des maladies qui affaiblissent les animaux.
À la fin de la formation, les agents communautaires nouvellement formés en santé animale ont emporté leurs connaissances en médecine vétérinaire et leurs outils dans leurs communautés et se sont mis au travail. Au bout de quelques semaines, les participants à la formation faisaient déjà une différence dans leurs campements de bétail respectifs.
Ding Anyoun Gak vit dans le campement de bétail de War-Abyei, près de Rumbek. Il déclare : « Grâce à la formation que nous avons suivie la dernière fois, je peux détecter les différentes maladies qui attaquent notre bétail et je sais soigner quelques-unes d’entre elles. »
Aborpei Gumwel est un autre agent communautaire de santé animale de War-Abyei. Il déclare : « Nous pouvons soigner les maladies et les insectes nuisibles comme les poux. Aussi, quand le bétail revient parfois du pâturage, ils ont des blessures causées par des attaques d’animaux que nous pouvons également soigner. »Monsieur Nyariel soutient qu’en plus de prendre soin du bétail, les agents communautaires de santé animale peuvent contribuer à bâtir une société plus paisible. Chaque fois qu’ils soignent une bête, cela les encourage aussi à s’entretenir de la gestion des ressources avec les éleveurs. Les vols de bétail et les querelles autour des ressources comme le pâturage et l’eau provoquent souvent des conflits entre les campements de bétail.
Monsieur Nyariel explique : « Nous devons collaborer et discuter de la façon de gérer nos ressources naturelles pour le bien de notre bétail et éviter les conflits. La chose la plus importante dont il faut se souvenir c’est que s’il n’y a pas de paix, vous ne pouvez pas soigner, et s’il n’y a pas de paix, il est impossible de vacciner le bétail. »
Le présent article est adapté d’un article intitulé « FAO trains cattle keepers in basic veterinary medicine, » publié par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. Pour lire l’article original, cliquez sur : http://www.fao.org/emergencies/fao-in-action/stories/stories-detail/en/c/1034043/
Photo: Marial Madit, du Maraya cattle camp à Aweial County. Crédit: FAO.