Somaliland : Laisser derrière soi tout ce qui meurt à mesure que la sécheresse sévit (IRIN News)

| mai 2, 2016

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Les éleveurs somalilandais doivent se rendre de plus en plus loin pour trouver des pâturages. Cela fait deux saisons qu’il n’a pas plus au nord de la Somalie, et dans le Pount, à l’est. Cette mauvaise pluviométrie est une conséquence d’El Niño, et les météorologues prévoient très peu de pluie d’avril à juin.

Originaire du village de Gerisa, dans la région, Selel Muhumed Adbi raconte : « Les gens marchent désormais du plateau du Guban … jusqu’aux [régions montagneuses] d’Ogo, au sud, après perdu avoir tous leurs animaux … Ils laissent derrière eux tout ce qui meurt, peu importe qu’il s’agisse d’êtres humains ou d’animaux. »

Hamda Osman est du village de Bus dans la région de Gabiley. Elle a perdu tout son troupeau, ainsi que le peu de nourriture qu’elle avait pour sa famille. Elle déclare : « La dernière de mes 18 vaches est morte la nuit dernière, et nous n’avons presque plus rien à manger, car on la nourrissait avec le sorgho que nous avions conservé. »

Plus de 380 000 personnes sont menacées de faim dans les régions du Somaliland et du Pount, juste au nord de l’Éthiopie. Les populations ont faim, subissent des maladies malades et des taux élevés de malnutrition.

Aden Buhane est membre du comité de lutte contre la sécheresse de la région d’Awda. Il déclare : « Nous sommes inquiets pour les agropastoralistes du Somaliland qui ont perdu leurs animaux à cause de la sécheresse et leurs réserves de nourriture sont épuisées. »

Hamse Qualinle est un autre habitant de Bus qui s’inquiète pour l’avenir de sa famille. Ses économies s’épuisent et son bétail souffre. Il explique : « En [mars 2014], j’avais 200 $ d’économies, 10 sacs de [50 kilogrammes] de sorgho et 20 bovins. Mais cette année, il ne me reste que cinq bovins que je dois nourrir comme des enfants. Nous aurons de la difficulté à tenir le coup plus longtemps si [les] pluies tardent davantage. »

Toutefois, les pénuries de nourriture ne constituent pas le seul problème. Des épidémies de maladies menacent également les familles. Une épidémie de rougeole s’est déclarée à l’est du Somalidand, avec 29 cas confirmés à Buhoodle, dans la région de Togdheer, à la frontière du Pount.

Mohamoud Omar Yabe est le coordonnateur du département de la santé publique dans la région d’Awdal. Il affirme que les éleveurs en proie à la sécheresse migrent dans la région, et que cet afflux favorise la propagation de la maladie.

Il ajoute : « D’autres maladies ont fait leur apparition, y compris la diarrhée, la toux [et] la pneumonie, et cela complique [la situation pour] les enfants vulnérables touchés par la sécheresse. »

Pour les éleveurs, il semble que la meilleure solution consiste à se déplacer s’ils veulent trouver des pâturages. Mais d’autres préfèrent transformer leur terre en toute chose pouvant leur permettre de s’en sortir.

Husein Abdillahi est un père de cinq enfants qui vit à Bus. Il explique : « Après avoir perdu nos bêtes à cause de la sécheresse et épuisé nos réserves de nourriture, nous avons commencé à brûler les arbres pour produire du charbon de bois que nous vendons au marché afin d’avoir de quoi nourrir nos familles. »

Pour lire l’intégralité de l’article duquel provient cette histoire intitulée « Laisser derrière soi tout ce qui meurt », cliquez sur : http://www.irinnews.org/fr/analyses/2016/04/11/%C2%AB%C2%A0laisser-derri%C3%A8re-soi-tout-ce-qui-meurt%C2%A0%C2%BB