Sénégal: Une coopérative agricole encourage les jeunes à rester au village (IPS)

| août 13, 2012

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Pope Mokhtar Diallo vit dans le village de Boyinadji, dans le nord du Sénégal. Comme beaucoup de jeunes Africains, cet homme de 24 ans rêvait autrefois de quitter le village.

Tout a changé pour M. Diallo quand il s’est joint à une coopérative agricole appelée Société d’Intensification de la Production Agricole (SIPA). Il explique: « La SIPA nous aide à gagner notre vie. Avant, j’étais obsédé par l’idée de partir mais maintenant, je gère une boutique. Je gagne 25 000 francs CFA (environ 46 dollars américains) par mois et je suis aussi membre de la coopérative. Je ne pense même plus à partir. »

Les villes africaines ont vite grossi durant les dernières décennies. La migration rapide des campagnes vers les villes a été associée à certains problèmes, tant dans les villes que dans les villages. Alors qu’elle contribue à faire pousser des bidonvilles, elle peut aussi priver les zones rurales des capacités et de l’énergie des jeunes gens.

Mais certaines données indiquent que le vent est en train de tourner. La croissance a ralenti dans certaines villes africaines. Cette nouvelle tendance est encouragée par des projets visant à inciter les jeunes à gagner leur vie à la campagne. À Boyinadji, la SIPA donne aux jeunes locaux une raison de rester au village.

Il y a deux ans, 30 hectares de terres ont été allouées à 150 agriculteurs. Aujourd’hui, ces terres sont une ferme dynamique entretenue par les membres de la coopérative. Ils y font de la culture de rente pour le marché, et ils font pousser des légumes pour leur propre consommation.

Mamoudou Thiam est le gestionnaire de la SIP. Il est fier du succès qu’a connu la coop l’année dernière: « Nous avons produit huit tonnes de melons, 12 tonnes de maïs et… trois tonnes d’arachides. » Après le paiement des factures, les revenus des membres de la coop s’élevait à deux millions de francs CFA.

Cette année, les champs de la coop resplendissent de jeunes pousses incluant des tomates, des choux, du gombo, des poivrons et de la laitue. Plus prometteuses encore, selon M. Thiam, sont les opportunités grandissantes pour les jeunes, hommes et femmes, qui pourraient autrement quitter le village.

Aissatou Dia a 25 ans. Sa houe à la main, elle parle de son travail de ferme. En plus de travailler avec la SIPA, elle est responsable d’une association agricole de femmes, dans le village. Elle a vu comment les coopératives créent des emplois et améliorent le statut nutritionnel des familles de sa communauté.

Madame Dia dit avec entrain: « L’année dernière, après avoir vendu nos produits, j’ai pu épargner 80 000 francs CFA (150  dollars américains). Pourtant, je n’ai cultivé que pour ma propre consommation. »

La création de la SIPA a été financée par la Banque Ouest Africaine de Développement et le Fonds International pour le Développement Agricole. Bien que les plantes poussent grâce aux efforts soutenus des membres de la coop, certains membres croient que le gouvernement pourrait en faire plus pour soutenir de tels projets. Un membre a dit que l’électrification, le soutient du marché et la formation des agriculteurs favoriseraient les chances de succès et encourageraient plus de jeunes ruraux à rester dans leur village.