admin | août 6, 2018
Malick Birame arbore un large sourire en évoquant le prix qui lui a été décerné pour Aywajieune, sa jeune entreprise. L’homme de 27 ans vit à Dakar, la capitale sénégalaise. Ses yeux sont souvent rivés sur son téléphone portable, par lequel il accède au système virtuel, dont il est un cofondateur et qui met les acheteurs de poissons en contact avec les vendeurs.
Il déclare : « Au Sénégal, consommer du bon poisson frais et des fruits de mer est aujourd’hui possible en un clic, sans sortir de son bureau ou de sa maison. »
Aywanjieune signifie « Je vends du poisson » en wolof. Monsieur Birame a créé un système virtuel en 2015 lorsqu’il a réalisé que les pêcheurs peinaient à joindre les consommateurs, et que les consommateurs avaient de la difficulté à acheter des fruits de mer.
Ce système était le premier du genre au Sénégal.
Récemment, Aywajieune a remporté le Prix Suguba de la meilleure jeune entreprise sénégalaise lors d’un concours financé par le Centre technique de coopération agricole et rurale.
Monsieur Birame travaille avec une équipe de cinq personnes. Sur la plateforme, ils proposent des fruits de mer, des produits transformés, ainsi que du poisson frais et du poisson congelé. Près de 60 vendeurs sont inscrits, y compris des pêcheurs, des grossistes et des revendeurs. Leurs clients sont des particuliers et des consommateurs institutionnels tels que les restaurants.
Les clients et les vendeurs peuvent s’inscrire gratuitement, mais monsieur Birame s’assure que chaque vendeur fasse l’objet d’une inspection stricte.
L’équipe de la plateforme rencontre les vendeurs pour vérifier la qualité de leurs produits. Après sept jours de contrôles concluants, le vendeur peut commencer à proposer ses produits aux clients en ligne.
Lorsque l’équipe de monsieur Birma reçoit une commande sur la plateforme, elle récupère les produits chez le vendeur. À Dakar, elle livre les produits de mer en trois heures au prix de 1 500 francs CFA (2,70 $ US).
Monsieur Birame déclare : « Aywajieune est un espace qui permet aux vendeurs de développer leur activité et de trouver plus de clients. Au même moment, cette plateforme permet aux consommateurs de gagner du temps et d’avoir un accès facile aux produits halieutiques. »
L’équipe reçoit en moyenne six commandes par jour, bien que certains jours cela puisse atteindre 12.
Monsieur Birame a eu l’idée de créer Aywajieune il y a trois ans, après l’obtention de son diplôme en finances à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Il peinait à trouver un emploi et décida de démarrer sa propre entreprise.
Au Sénégal, 90 pour cent de la population consomment du poisson. Par conséquent, monsieur a concentré ses efforts là-dessus. Ses deux cofondateurs et lui ont réalisé une étude sur la commercialisation, l’approvisionnement et la consommation des produits halieutiques au Sénégal, en interviewant plus de 500 consommateurs, grossistes et pêcheurs.
Il déclare : « On a constaté que certains vendeurs avaient des stocks, mais rencontraient des difficultés pour entrer en relation avec la clientèle. Du côté des consommateurs, il y avait des problèmes d’accès aux produits, car ils ne savaient pas où les trouver. »
Au départ, l’équipe de monsieur Birame a mis en place une plateforme virtuelle sur laquelle les vendeurs géraient eux-mêmes leurs produits. Mais ces derniers ont informé l’équipe qu’ils ne disposaient ni d’Internet ni de téléphones intelligents.
L’équipe est retournée à la case départ.
Elle a lancé avec succès la deuxième version en février 2016, et a remporté de nombreux prix pour son travail.
Actuellement, Aywajieune leur fait réaliser des marges de 100 à 500 francs CFA (à peu près 0,18 $ à 0,89 $) par article livré.
Avec le soutien de différents organismes, l’équipe de la jeune entreprise espère se diversifier et livrer des produits partout au Sénégal. Elle compte également développer une campagne de communication pour convaincre les vendeurs et les consommateurs sceptiques.
Monsieur Birame affirme que l’équipe a « considérablement amélioré son objectif de départ » durant les trois années d’existence de la société.
Il ajoute : « La plateforme a permis d’augmenter de 25 pour cent le chiffre d’affaires des vendeurs. Aujourd’hui, Aywajieune impacte le quotidien de tous les acteurs de la chaîne. »
La présente nouvelle est adaptée d’un article intitulé « Aywajieune, pour développer le commerce en ligne du poisson au Sénégal, » publié par le Centre technique de coopération agricole et rurale. Pour lire l’article original, cliquez sur : https://www.cta.int/fr/article/aywajieune,-pour-d%C3%A9velopper-le-commerce-en-ligne-du-poisson-au-s%C3%A9n%C3%A9gal-sid05d3fe5b8-894a-4792-8a6b-f84fe4b0a5c3.