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Sénégal : Maintenir à flot les ramasseuses de sel à une époque marquée par le changement climatique (Trust)

Sous la chaleur humide de la saison pluvieuse du Sénégal, Mbayan Fam pointe le doigt vers une étendue lugubre de sable parsemée d’herbes qui mène à un ruisseau peu profond où ses collègues ramasseuses et elle récoltent « l’or » blanc les mains nues.

Ce grand delta, accessible par un chemin en terre sujet aux inondations, est un lieu où il est difficile de travailler, et les femmes ne disposent d’aucun matériel de protection, ce qui les expose à des problèmes de peau. Au cours des dernières années, leurs revenus ont baissé également, car le sable s’éparpille à travers le paysage nu.

Ces ramasseuses de sel de la municipalité de Keur Mboucky espèrent que les mesures de protection de l’environnement changeront leur situation. Elles ont reboisé les rivages du ruisseau avec des arbres qui résistent au sel, ce que leur facilite plus la vie.

Ces femmes que ces arbres leur procureront plusieurs avantages. Mme Fam déclare : « Grâce à ces arbres que nous avons plantés, nous pouvons remettre en état la terre, et poursuivre nos activités…. Nous aurons de l’ombre à laquelle nous pourrons nous asseoir pour nous reposer un peu. De plus, nous pouvons utiliser ces arbres pour soigner des maladies. »

Les femmes ont aidé à la mise en terre d’environ 48 000 petits eucalyptus et espèces d’arbres locales, dont le gommier blanc et le sump (dattier du désert) sur cinq kilomètres des berges du ruisseau.

Babakar Dème dirige la section locale du service public des eaux et forêts Il explique que, si les arbres poussent comme prévu, ils protègeront le sol sablonneux et lui apporteront des nutriments pendant les deux ou trois prochaines années, ce qui réduira l’érosion causée par le vent et l’eau.

Toutefois M. Dème souligne que la communauté a toujours beaucoup à apprendre. Ce ne sont pas tous les arbres qui poussent bien. Quelques-uns sont déjà desséchés à cause de la chaleur implacable et du sol salé. Il soutient que le but est que 80 % des arbres survivre.

Son équipe a aménagé une pépinière pour y faire pousser des gaules, une technique que les villageois devront apprendre pour pouvoir poursuivre le reboisement.

M. Dème affirme que les problèmes environnementaux observés à l’extrémité du delta du Saloum proviennent non du sel, qui a toujours été exploité, mais plutôt du taux élevé de déboisement.

Le ruisseau est parsemé de grands amas de sel recouverts de branches d’acacia destinées à les protéger des éléments naturels. Dans d’autres localités de la région, les fabricants de charbon de bois et les agriculteurs qui déboisent pour l’agriculture abattent les arbres.

M.  Dème explique : « La conjugaison de toutes les activités humaines a réduit la biodiversité de cet écosystème. Nous voulons la restaurer maintenant. »

Abdou Aziz Diagne est le maire de Keur Mboucki. Il affirme que la restauration de l’environnement et la protection du commerce de sel sont essentielles à la vie économique de la communauté, et pourraient contribuer à freiner la migration. Il explique : « Le sel est notre ‘or’ … Tous nos jeunes font ce travail lorsqu’ils ne sont pas gardiens de troupeaux ou fonctionnaires locaux. Cela signifie qu’ils peuvent rester ici, car ils peuvent gagner de l’argent. »

Pour lire l’intégralité de l’article duquel s’inspire cette histoire intitulée « Les fonds d’adaptation au changement climatique peuvent-ils maintenir à flot les ramasseurs de sel? », et avoir des renseignements supplémentaires sur les projets d’IED Afrique au Sénégal, cliquez sur : http://news.trust.org/item/20161013100310-akh74/ [1]

 

Photo credit: TRF/Megan Rowling