Sénégal : Les riziculteurs veulent changer la réputation du riz local

| décembre 9, 2019

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Nouvelle en bref

Les riziculteurs et les rizicultrices sénégalais se sont donné pour mission de changer les croyances et les habitudes des consommateurs et des consommatrices concernant le riz local. Le Sénégal est un gros importateur de riz, entre autres, parce que plusieurs croient aux idées reçues selon lesquelles le riz local est de mauvaise qualité. Certain(e)s pensent que le riz local contient de petites particules de sable ou des grains sales, et qu’il faut le laver avant de le cuire pour obtenir les mêmes résultats qu’avec le riz asiatique. Selon le riziculteur Ibrahima Ly, les consommateurs et les consommatrices ignorent les qualités qui rendent le riz local supérieur au riz importé. En effet, il est plus nourrissant, contient moins de sucre, est plus digestible et est moins coûteux. Monsieur Ly soutient que les producteurs, les productrices et les autres parties prenantes doivent promouvoir ces qualités pour changer les habitudes de consommation.

Ibrahima Ly est un grand producteur du riz au nord du Sénégal où il cultive du riz irrigué dans la Vallée du fleuve Sénégal. Mais monsieur Ly ne se vante pas de sa réussite. Au contraire, la concurrence du riz asiatique prisé par plusieurs acheteurs le préoccupe.

Il garde espoir que ses compatriotes opteront un jour pour le riz local. Toutefois, il reste encore un gros obstacle à franchir : sensibiliser les gens par rapport aux bienfaits du riz local. Il explique : « Les consommateurs sénégalais ne savent pas que le riz local est supérieur au riz importé et qu’il a de nombreuses qualités [bénéfiques] : [il contient] moins de sucre, [est] plus digeste et [est] bon marché. »

Une série de mythes persistent et freinent la commercialisation du riz local. Beaucoup pensent qu’il y a de petites particules de sable ou des grains sales dans le riz local. Ils croient qu’on doit le laver avant la cuisson afin d’obtenir le même résultat qu’avec le riz asiatique.

Les riziculteurs et les rizicultrices sénégalais peinent à écouler leur riz, et d’importantes quantités de riz sont importées. Le Sénégal est le deuxième importateur de riz en Afrique, après le Nigeria.

Monsieur Ly aimerait que les consommateurs et les consommatrices sénégalais développent une nouvelle habitude d’achat du riz local. Mais cela est seulement possible si les producteurs et les productrices font la publicité des avantages du riz local, y compris son prix bas.

Seydou Nourou Sy lui aussi cultive du riz. Il plaide pour une augmentation du riz local dans les grands magasins, les supermarchés et les boutiques dans les banlieues très populeuses de Dakar.

Monsieur Sy invite les autres acteurs de la chaîne de valeur de faire la publicité des avantages du riz local, afin que les consommateurs et les consommatrices puissent l’acheter en toute confiance.

Il déclare : « Nous ne devons pas permettre aux consommateurs de choisir autre chose que le riz local, car celui-ci est meilleur. S’il est bien cultivé et géré, ce riz pourrait devenir le premier choix des consommateurs. »

Heureusement, ce ne sont pas tous les consommateurs et consommatrices qui rejettent le riz local. Certain(e)s le consomment régulièrement et reconnaissent qu’il respecte les mêmes normes de qualité que le riz asiatique. Ndeye Ndiaye est une mère de six enfants qui vit en banlieue dakaroise. Elle achète du riz local pour cuisiner le thiéboudienne (riz au poisson).

Madame Ndiaye affirme que choisir le riz sénégalais est un devoir patriotique. Elle explique : « J’aime mieux soutenir mes parents agriculteurs que d’opter pour des importations étrangères. »

L’autre problématique est le nombre de variétés locales. Les riziculteurs et les rizicultrices cultivent environ 15 variétés de riz. Monsieur Sy et monsieur Ly affirment qu’il serait préférable de cibler certaines variétés qui produisent bien, tel que le Sahel 108 et le Sahel 177.

Il existe une quinzaine de variétés et de plants de riz local. Les deux riziculteurs indiquent qu’il suffirait de se focaliser sur quelques variétés qui produisent beaucoup, comme le sahel 108 et le sahel 177.

Mais le plus important pour les producteurs et les productrices, c’est de s’assurer que les consommateurs et les consommatrices sont bien informés sur la qualité du riz local. Ils sont convaincus qu’une fois que les gens consommeront le riz local, tout le monde sera gagnant.

Uniterra est un programme mis en œuvre par le consortium CECI-EUMC, qui travaille au Sénégal avec des partenaires locaux dans les sous-secteurs du riz, de l’arachide, de l’aviculture et du maraîchage, en vue d’aider les jeunes et les femmes à avoir accès à de meilleures opportunités économiques. L’objectif est de renforcer le pouvoir économique des femmes et des jeunes en développant leur esprit entrepreneurial. Le programme Uniterra a soutenu financièrement et techniquement la production de la présente nouvelle. Le CECI et l’EUMC bénéficient du soutien financier du gouvernement du Canada, par l’entremise d’Affaires mondiales Canada, www.international.gc.ca. Pour avoir de plus amples renseignements, vous pouvez suivre Uniterra Sénégal sur Facebook à www.facebook.com/cecisenegal.