Sénégal: Les jeunes trouvent des débouchés grâce à la pisciculture (IPS)

| août 8, 2011

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La bonne humeur règne dans le petit barrage de Sébi Ponty, à environ 40 kilomètres de Dakar, au Sénégal. Les jeunes membres de la coopérative chantent en tirant leurs filets de pêche. Alors qu’ils rapprochent leur filet, des poissons bondissent, s’échappant d’entre les mailles du filet qui se resserrent. C’est un beau spectacle pour la foule d’enfants qui les regardent depuis la rive.

Pape Ndaw a 20 ans. Il est l’un des hommes qui tirent les filets. Il dit que de nombreuses familles dépendent de la pêche, depuis la réhabilitation du barrage en 2006. Il dit: « Je gagne plus de 120 000 francs CFA (environ 270 dollars américains) par mois, quand il y a une bonne prise. Je soutiens mes parents âgés ainsi que ma propre jeune famille. »

L’aquaculture est une activité économique vitale pour les jeunes de la région. Toutes les activités de pêche sont gérées par une coopérative. Environ 300 membres de coopératives sont des jeunes de la localité.

Le barrage fait un demi-kilomètre de long et environ autant de large. En 2006, le barrage a été rempli d’alevins. Selon l’Agence Nationale de l’Aquaculture du Sénégal, il donne 50 kg de poissons par jour durant chaque saison de pêche. La saison de pêche commence en juillet. Cela donne le coup d’envoi à trois mois d’activité intense pour les résidants des villages situés autour de Sébi Ponty. En octobre, la pêche dans le barrage sera interdite pendant deux ou trois mois. Cela permettra aux stocks de se reproduire avant la prochaine saison de pêche, de décembre à février.

Anita Diagne Diouf vend des produits du poisson. Elle dit que la pêche offre de réelles opportunités pour les jeunes de la région. Et les jeunes femmes comme elle ont autant d’avantages que les hommes, dans la coopérative. Elle dit: « Nous partageons les revenus et nous obtenons la même quantité que les hommes. »

Cependant, le barrage a plusieurs obstacles à surmonter, selon l’Agence Nationale d’Aquaculture du Sénégal. Le principal défi est la co-existence de divers utilisateurs du barrage.

Amadou Camara est le président du comité de gestion du barrage. Il dit: « Les maraîchers utilisent l’eau du barrage. Les éleveurs emmènent leurs animaux pour les faire boire, surtout pendant la saison sèche. » Il explique que cela crée souvent des tensions entre les gestionnaires du barrage et les agriculteurs.

Un des signes de la mauvaise coordination du barrage est qu’il se remplit de sable. Ceci est causé par la surexploitation d’eau. Babacar Ndao est le Ministre national chargé des réservoirs d’eau à petite échelle. Il affirme que le gouvernement va bientôt commencer le dragage du sable au niveau du barrage.

Il est conscient d’autres défis auxquels font face les membres de la coopérative,  tels que le manque d’équipement de pêche et l’accès limité au financement. Il promet: « Le gouvernement va lancer un programme visant à améliorer l’équipement et à renforcer la formation des différentes catégories d’utilisateurs. »

Pape Ndaw se réjouit de ce soutien. Le travail qu’il fait sur le barrage est son seul emploi. Mais il ne  veut pas se croiser les bras en attendant. Il dit: « Pendant la saison d’attente … quand les poissons se reproduisent, je m’occupe des volailles, à la maison. »