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Sénégal : Le moringa, une plante qui améliore la vie des populations rurales

Le moringa oleifera, appelé nebedaye au Sénégal, est considéré comme un arbre « miracle » qui contribue à résoudre les problèmes d’insécurité alimentaire et les grands problèmes de l’environnement. Du fait de ses nombreuses vertus pour la santé et le bien-être, il est également surnommé « l’arbre de vie ». Originaire d’Inde, le moringa fait désormais partie des nouveaux types de cultures qui améliorent les conditions de vie des agriculteurs(trices) sénégalais.

Le moringa pousse dans les régions de Kolda et de Ziguinchor, au Sénégal, où des agriculteurs(trices) produisent et transforment le moringa en groupe ou individuellement. 

Falimatou Mbalo est membre d’un groupement économique et commercial dénommé Dieynaba Djigo, à Vélingara, une commune de la région de Kolda. Son groupement a bénéficié d’une formation sur la transformation du moringa. Depuis, la jeune mère de famille voit sa vie et celle de ses enfants s’améliorer. Madame Mbalo déclare : « Les connaissances que j’ai acquises sur le nebedaye m’aident beaucoup. Désormais, chaque matin, je donne du sirop de nebedaye à mes enfants, avant qu’ils ne partent à l’école. Et j’ai remarqué une réelle amélioration sur leur santé et leur bien-être. »

Il y a deux mois, les femmes du groupement Dieynaba Djigoet de cinq autres groupements de Vélingara ont reçu une formation sur les techniques de transformation du moringa en sirop. Depuis, ces femmes se rencontrent tous les samedis pour faire du sirop de moringa. Leurs rencontres régulières leur permettent d’améliorer leurs acquis et de se faire de l’argent.

Madame Mbalo explique le processus de préparation du sirop de nebedaye. Premièrement, les femmes mettent une bonne quantité de feuilles fraiches dans un récipient. Elles lavent les feuilles deux fois avec de l’eau javellisée, pour tuer les microbes. Elles les trempent ensuite dans de l’eau ordinaire avant de les retirer et les égoutter. Puis, elles placent les feuilles dans des mortiers bien nettoyés et désinfectés, et les pilent jusqu’à ce qu’elles se transforment en pâte.

Pour faire six litres de sirop, il leur faut trois kilogrammes de pâte de nebedaye. Les femmes font bouillir la quantité d’eau nécessaire et la versent sur la pâte. Elles laissent macérer pendant 15 minutes avant de remuer le mélange. Elles le filtrent ensuite avec un morceau de tissu léger stérilisé et bien propre. Après avoir filtré, elles versent e le mélange dans une marmite qu’elles mettent au feu. Elles y ajoutent un kilogramme et demi de sucre et le battent avec un fouet. Puis, elles y ajoutent un verre et demi de jus de citron et continuent à battre. La cuisson prend environ 15 minutes. Enfin, les femmes filtrent le mélange et le laissent refroidir avant de le verser dans des bouteilles.

Cette pratique manuelle ne convient que pour les petites quantités de sirop. Les femmes n’ont pas aussi les moyens pour vendre leur sirop en grande quantité. Mais elles s’organisent pour agrandir petit à petit leur marché.

Mariama Boireau est animatrice en santé et superviseure de cette soixantaine de femmes qui se réunit chaque samedi chez elle pour faire du sirop. Elle déclare : « Nous avons une caisse où nous épargnons de l’argent chaque semaine. Après chaque séance, on donne une bouteille de sirop à chaque [groupe] pour un montant de 1 500 FCFA (2,72 $ US). Après la vente du Sirop, le groupement peut avoir un bénéfice de 3 500 FCFA (6,34 $ US) que nous mettons dans la caisse d’épargne. Avec le reste, nous achetons de nouveaux produits et du matériel pour agrandir notre marché. Cette épargne nous permet aussi d’avoir une caisse de solidarité pour des prêts internes. »

Abdou Fata Gueye, est le président de la FIMOSEN (Filière Moringa du Sénégal), une société privée. Cet entrepreneur livre des produits dérivés du moringa à travers le Sénégal et à l’extérieur du pays. Monsieur Gueye cultive un champ de Moringa d’un hectare à Kolda et produit des feuilles et des graines. Il explique : « Les feuilles et les graines ont deux techniques culturales différentes. Si votre objectif est de produire des feuilles, il y a ce qu’on appelle une culture intensive. Dans ce cas, les pieds d’arbre sont séparés de seulement 50 centimètres. Le but est d’avoir des plantes qui ne dépassent pas un mètre et qui produisent beaucoup plus de feuilles. »

Monsieur Gueye affirme que la technique est différente pour les graines : « Dans ce cas, l’objectif c’est d’avoir de grands arbres de quatre ou cinq mètres avant de pouvoir récolter les graines. Alors, lors des semis, il faudra espacer les pieds de deux mètres ou deux mètres cinquante centimètres. »

Bien que les feuilles de moringa soient utilisées pour faire du sirop, du jus ou de la poudre, ses graines, elles, servent à faire de l’huile. Sous toutes ces formes, cette plante améliore la santé et le bien-être. Mélanger avec des céréales, le moringa aide à combattre la malnutrition chez les enfants. Le moringa contient des protéines, du calcium, du potassium et du fer, tandis que ses feuilles ont également une forte teneur en vitamines A, B et C.

La présente nouvelle a été produite avec le soutien financier du gouvernement du Canada par l’entremise d’Affaires mondiales Canada.