Rwanda: Les coopératives de thé encouragent l’unité (FIDA)

| juin 27, 2011

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Bernadette Mukamazimpaka est la seule membre de sa famille à avoir survécu au génocide de 1994, au Rwanda.  Elle raconte: « Lorsque j’ai terminé l’école secondaire, le génocide est survenu. Tout a été détruit. Les champs de thé ont été laissés à l’abandon. J’ai eu la chance de survivre. » Elle a commencé à cultiver le thé en 1997. Maintenant, elle cultive un hectare de thé à Nshili, dans le sud du Rwanda.

Nshili n’est pas propice à la culture de produits alimentaires parce que le sol est acide.  Heureusement pour Bernadette, les feuilles de thé y poussent. Avec d’autres cultivateurs de thé, Bernadette aide à raviver les champs. En 2008, la Nshili Tea Factory  a ouvert ses portes. L’entreprise est un partenariat privé-public entre des investisseurs et le Fonds international de développement agricole. Bernadette dit: « Depuis le lancement de cette entreprise, chaque villageois est en mesure de cultiver le thé. C’est la raison pour laquelle je cultive également deux hectares de thé aujourd’hui. »

Les villageois ont formé la Nshili-Kivu tea producers co-operative (la Coopérative des cultivateurs de thé de Nshili-Kivu). Avec l’aide financière du Fonds international de développement agricole, la coopérative contrôle 15 pour cent de l’entreprise. Ceci permet d’établir une relation de confiance entre les villageois et les investisseurs.

Michael Kanyongo est le directeur de l’usine de thé.  Il dit: « Lorsqu’on établit une usine comme celle-ci… il pourrait y avoir beaucoup de doutes. » Mais les membres de la coopérative siègent sur le conseil d’administration de l’entreprise et les gestionnaires doivent leur rendre des comptes.  M. Kanyongo dit: « Nous n’avons pas observé de lutte acharnée entre les agriculteurs et l’entreprise, comme on en voit ailleurs. »

Selon Bernadette, la coopérative a aussi un but social. Elle explique: « La coopérative aide les gens à vivre l’unité et la réconciliation. Tout le monde à vu ce qui s’est produit dans notre pays. Nous savons que les divisions ont chamboulé la vie des Rwandais. Le fait de travailler ensemble nous aide à reconstruire nos vies. »

Faustin Mazimzaka est le président de la coopérative de cultivateurs de thé. Il est d’accord avec Bernadette. « En ce qui concerne l’unité et la réconciliation, la culture du thé a un rôle à jouer. Les Burundais ont un dicton: ‘Si tu dors le ventre creux, tu te lèveras avec de la haine.’ C’est donc dire que là on cultive le thé, les gens n’ont pas de problème pour se nourrir. »

Les théiers de Bernadette sont encore jeunes. Ils seront prêts pour la récolte l’année prochaine. Elle est  contente que la coopérative collabore avec l’usine. Elle dit: « Maintenant nous avons un endroit amener [le thé]. Quelle que soit la quantité que nous cultivons, nous savons qu’il n’y aura aucun problème. »


Elle peut imaginer un avenir meilleur, en disant: « Le revenu que j’ai grâce à la vente de mon propre thé va me permettre d’envoyer mes enfants à l’école. Et plus tard, ils seront en mesure d’hériter du thé parce que, vous savez, le thé ne s’arrêtera pas de pousser. »


Parce que la coopérative prévoit doubler sa production, il y a de bonnes chances que ses membres cultiveront beaucoup plus de thé, à l’avenir.