Imani Banywesize rêvait de devenir médecin afin d’aider sa communauté. Mais la situation financière de sa famille faisait en sorte qu’il devait revenir à la case zéro. Maintenant, il a trouvé le succès grâce à l’agriculture plutôt que la médecine.
M. Banywesize avait fini son baccalauréat il y a de cela cinq ans. Son père se réjouissait qu’il avait réussi à payer les études de son fils mais soulager qu’il ne devait plus se tracasser pour lui payer des frais scolaires.
La famille avait des attentes de M. Banywesize. Son père raconte : « Il va commencer à travailler pour aider ses frères à poursuivre leurs études comme je l’ai fait pour lui ».
Mais Imani ne partage pas du tout l’avis de son père. Il voulait poursuivre des études universitaires pour devenir médecin. Il supplie son père de le l’inscrire à l’université dans la faculté de médecine. Son père a écouté son fils avec attention mais il a ensuite étalé son état de pauvreté et sa lourde charge familiale pour expliquer son incapacité à supporter le coût des études universitaires.
M. Banywesize ne trouve plus d’autre choix que de chercher un emploi. Il a commencé par faire le tour de toutes les écoles primaires de sa localité pour s’informer d’une vacance éventuelle de poste, sans succès.
Après deux années passées à la recherche d’un emploi, M. Banywesize commence à s’impatienter. Il raconte : « J’avais complètement perdu confiance en moi-même. Mes pensées allaient jusqu’à me faire croire que quelqu’un aurait jeté un mauvais sort sur moi ».
Mais un jour en juillet 2009, une des voisines M. Banywesize lui demande de l’accompagner au petit marché du village où elle allait s’approvisionner en vivres. Sur place, M. Banywesize constate que la plupart des étalages étaient remplis de tas de pomme de terre. Il explique : « [J’ai eu] une nouvelle idée : celle de commencer à produire de la pomme de terre pour notre alimentation en attendant que je trouve de l’emploi ».
M. Banywesize a planté la moitié d’un panier de pomme de terre dans un petit jardin située autour de sa maison. Quelques mois plus tard, il récolte cinq paniers pleins. Il s’exclame : « Moi qui voulais produire seulement pour ma famille, j’ai vendu trois paniers pour me procurer des chaussures neuves ».
Surpris par cette récolte, M. Banywesize décide de revoir son projet. Il a adhéré au groupement d’agriculteurs de sa localité, ce qui lui a facilité l’accès aux intrants agricoles et à des apprentissages en agriculture.
Il loue auprès du chef du village un champ d’environ un hectare. Il cultive des pommes de terre sur plus de la moitié de son champ. Le reste de l’espace est consacré à la culture de choux-fleurs, d’aubergines, d’amarantes et de carottes.
Au cours de la dernière récolte, M. Banywesize a obtenu 1 600 kilogrammes de pommes de terre. Il vend sa récolte en gros à 640 000 Francs congolais, équivalant à 710 dollars américains. Grâce à la vente de ses pommes de terre et des autres produits maraîchers, M. Banywesize peut répondre aux besoins alimentaires de sa famille. Grâce à la vente des légumes, Il achète des intrants agricoles et motivent les jeunes bénévoles qui lui viennent en aide au moment de la plantation et des récoltes.
Le père de M. Banywesize est fier de son fils. Le père dit : « Je ne savais pas que l’agriculture pouvait ainsi transformer ma vie. Au début, j’avais honte de voir mon fils Imani travailler la terre comme nous illettrés alors qu’il a son diplôme [mais il] m’a convaincu que le revenu de la houe [rapporte] ».
Actuellement, l’agriculteur âgé de 26 ans est le président d’un groupe de jeunes agriculteurs dans son village. Le group de dix sept filles et treize garçons organisent des actions de solidarité en réalisant des travaux communautaires dans leurs champs respectifs. Ils gèrent aussi une caisse d’entraide qui fonctionne sous forme de ristourne. Chaque membre du groupe doit verser à chaque récolte la somme de 30 dollars américains. Il utilise l’argent pour venir en aide aux membres qui veulent acheter terres, animaux ou autres biens.
Cette solidarité a permis à M. Banywesize d’acheter trois chèvres qui lui serviront de dot pour sa future épouse. Il dit : « Je vais bientôt construire une maison. Une fois marié, je vais me focaliser à produire plus pour épargner l’argent qui me servira à faire des études universitaires en agronomie. Je pourrai ainsi mieux aider mon village en mettant mes connaissances au profit de tous ».