République Démocratique du Congo: Des maisons mieux climatisées avec des toits en bambou (Syfia Grands Lacs)

| juin 20, 2011

Téléchargez cette nouvelle

Une partie de la ville de Lemba, en République Démocratique du Congo, s’est mérité le nom de madiadi. Madiadi signifie bambou dans le dialecte local. En effet, beaucoup de maisons de cette partie de la ville ont des toitures en bambou.

Les toits de bambou ont fait leur apparition à Lemba et dans d’autres villages de la province du Bas-Congo au cours des dernières années.

Roger Buanga est originaire du village de Patu, près de Boma, la deuxième ville de la province. Il décrit ces maisons comme une « véritable bouffée d’oxygène. » Ces toits sont moins chers que ceux en tôles et créent une agréable fraîcheur dans la maison, contrairement à la chaleur suffocante dégagée par les toits en tôles.

Le bambou est commun dans cette région forestière, et il fournit une solution peu coûteuse pour les maisons chaudes et étouffantes. Noella Poba vit dans une maison avec un toit de bambou. Elle dit: « Alors que la nature nous a tout donné, ceux qui achètent encore des tôles perdent leur argent. »

Mais les écologistes craignent que la popularité croissante du bambou ne pousse les gens à en couper en trop grandes quantités. Ils exhortent les gens à utiliser le bambou de façon responsable. Les racines de bambou retiennent le sol et aident à prévenir l’érosion des sols. Anderson Mavungu représente le Ministère provincial de l’Environnement, de la Conservation de la Nature et du Tourisme. Il conseille: « Il faut qu’on arrête leur abattage anarchique et incontrôlé si l’on veut éviter une catastrophe plus tard. »

Malgré ces avertissements, les toitures de bambou sont en train de remplacer les toitures en paille. Les toitures en paille fournissent des logements climatisés mais ont souvent le grand désavantage de laisser passer l’eau quand elles vieillissent ou quand elles ne sont pas bien façonnées. On voit apparaître des bâtisses en briques cuites couvertes de toits en bambous. Ils sont efficaces pour garder l’intérieur des habitations frais et sec. Barnabé Pembele vit dans le village de Mvululu, près de Kasangulu. Il dit: « Depuis que j’ai découvert cette technique, je me suis débarrassé de ma maison en paille qui suintait lorsqu’il pleuvait. Aujourd’hui, je dors tranquille. »

La façon dont elles sont fabriquées suggère que ces toitures sont faites selon la technique de construction des toits en tuiles. Edmond Kimpioka s’est construit une grande maison avec une toiture de bambou. Il explique: « On commence par couper des bambous en grand nombre en forêt, puis on les fait sécher au soleil jusqu’à leur faire perdre la couleur verte. »

Une fois cette opération terminée, on coupe chaque bambou en deux dans le sens de la longueur. On dispose une rangée de bambous avec la partie creuse vers le haut puis on met par-dessus, à cheval entre deux rangées, des bambous dans l’autre sens. Les bambous s’entrelacent pour rendre le toit étanche. Le tout est lié ensemble avec des cordes très solides. Les villageois disent qu’il fait bon vivre dans ces maisons qui n’ont pas besoin de plafonds contrairement à celles couvertes de tôles. Ils sont heureux avec les toits de bambou fournis par la nature.