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RDC : Une coopérative permet à des femmes et des jeunes d’avec accès à la terre pour produire

C’est un lundi matin du mois d’août à Kibulungu, un village agricole situé à 20 Kilomètres de la ville de Tshikapa, chef-lieu de la province du Kasaï en République démocratique du Congo (RDC). Dans cette localité, c’est la saison de la petite récolte de cultures comme le millet, le maïs, le manioc, le niébé et les arachides. Ce matin, l’intensité des rayons du soleil annonce une chaleur. Mais Nadège Ngombe, une agricultrice, s’active pour aller au champ. Elle déclare : « Grâce à la coopérative agricole, nous avons des terres pour produire et avoir des revenus. »

Les agricultrices de Kibulungu ont formé une coopérative pour avoir accès à la terre et augmenter leur production. Madame explique que les femmes et les jeunes rencontrent des difficultés pour avoir accès à la terre et produire des denrées. Pour y pallier, la coopérative agricole organise les femmes et les jeunes en petits groupements locaux, ce qui leur permet d’avoir plus facilement des terres et des ressources pour cultiver. Il y a deux ans, madame Ngombe et d’autres femmes ont rejoint la coopérative qui a mis à leur disposition quatre hectares de terres agricoles. Elles y produisent du manioc, du maïs, du millet, de la courge, du niébé et des arachides.

Pour avoir les terres, la coopérative négocie des ententes avec le chef de terre (une autorité traditionnelle), moyennant une caution de 100 000 francs congolais (35 $ US). À chaque récolte, la coopérative doit remettre 10 % de sa production au chef de terre.

Madame Ngombe estime que sa coopérative a produit 24 tonnes de maïs cette saison. Elle déclare : « Je remercie le seigneur ! il y a quelques années on ne pouvait pas rêver de cela. » Après la récolte elles versent 30 % à la coopérative et partagent les 60 % restants entre les membres. 

La coopérative propose aussi aux membres qui ont un besoin immédiat de liquidités de racheter leur récolte, ce qui leur permet d’entreprendre d’autres activités avec ce revenu. 

Suzanne Tshienda est une agricultrice de Kibulungu et membre de la coopérative. Elle affirme que grâce au soutien de la coopérative, elle gagne de quoi nourrir sa famille. Elle explique qu’après le partage de la récolte, elle vend une partie pour avoir de l’argent afin de supporter les dépenses journalières de sa famille. Madame Tshiende déclare : « Avant, j’avais du mal à prendre soin de mes enfants. Je suis contente, car mes enfants ne souffrent plus de la malnutrition. » 

Elie Ntumba est un jeune agriculteur et membre de la coopérative de kibulungu. Il exprime sa satisfaction vis-à-vis de la coopérative. Monsieur Ntumba déclare : « Grâce à la coopérative, j’ai réalisé mon rêve. » Il témoigne avoir arrêté les études par manque de moyens. Mais, aujourd’hui, il a repris l’école et obtenu son diplôme d’état en nutrition avec les revenus qu’il gagne de la production agricole.

Pascal Santu, un ingénieur agronome et coordonnateur provincial de la coopérative agricole, explique que la coopérative recrute activement des femmes et des jeunes intéressés par l’agriculture, et les accompagne dans ce projet. Les personnes intéressées peuvent s’inscrire gratuitement au siège de la coopérative. Celle-ci leur fournit ensuite un terrain aménagé et les outils de production essentiels, notamment des intrants, des houes et des râteaux.

La formation de la coopérative de Kibulungu a permis aux femmes et aux jeunes d’avoir accès à la terre pour cultiver et aux membres de pouvoir gagner un revenu. Madame Ngombe se dit satisfaite de leurs progrès, et note qu’en plus d’être une source de revenus pour les membres, la coopérative renforce la sécurité alimentaire de la communauté grâce à la disponibilité des semences. Elle espère avoir plus de terres pour augmenter leur production à l’avenir.

La présente nouvelle a pu être produite grâce au soutien généreux du peuple américain par l’entremis de l’Agence américaine pour le développement international (USAID). Les contenus sont de l’entière responsabilité de Radios Rurales Internationales et du Catholic Relief Services, bénéficiaire de l’accord et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de l’USAID ou du gouvernement américain.

Photo : Membres de la coopérative prise en RDC par Lydia Fuamba, 2024.