Ouganda: Une veuve VIH-positive élève des porcs pour améliorer ses revenus et sa santé (par Geoffrey Ojok, pour Agro Radio Hebdo)

| juillet 22, 2013

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Mme Aida Among a eu un diagnostic positif pour le VIH en 2001. Peu de temps après, cette agricultrice est devenue veuve lorsque son mari a été tué à coups de hâche par l’Armée de Résistance du Seigneur.

Mme Among est une agricultrice de Njeru, un village du district de Buikwe, dans le centre de l’Ouganda. Après le décès de son mari, elle a essayé de gagner sa vie en cultivant des haricots, du maïs, du manioc et des légumes. Mais l’offre était trop abondante sur le marché et elle ne pouvait pas gagner grand-chose.

Mais en 2011, sa situation a changé. Les National Agricultural Advisory Services (NAADS)de l’Ouganda ont introduit un nouveau programme dans son village. Mme Kintu est la directrice locale des NAADS. Elle a présenté Mme Among et d’autres agriculteurs VIH-positifs à James Byarugaba, un agent de programme des NAADS.

M. Byarugaba a appris aux agriculteurs VIH-positifs comment élever des animaux et cultiver des plantes. Mme Among a choisi d’élever des porcs. Elle explique: « J’avais assez de place pour garder des porcs. De plus, les porcs grandissent vite et leur viande se vend 10 000 shillings le kilo (3,90 $US) en ville. »

Quand les NAADS ont distribué le premier lot de porcs en 2011, Mme Among était parmi les 10 bénéficiaires de son village. Chaque agriculteur a reçu un porc. Mme Kintu dit: « Notre première priorité était de servir les personnes VIH-positives; les autres en bénéficieront plus tard. »

En novembre 2011, Mme Among a fait s’accoupler sa truie avec le verrat de son voisin, et la truie a mis bas dix porcelets. Elle en a vendu cinq pour 50 000 shillings ougandais (18 $US) chaque. Mme Among a aussi donné un des porcelets à une autre famille, en vertu des conditions fixées par le projet des NAADS. Ce porcelet a été le premier a être ainsi donné, dans le village, et cet acte a généré beaucoup d’effervescence et d’enthousiasme, dans la localité.

Mme Among dit que l’élevage de porc est un nouveau départ pour elle. Elle explique: « Les porcelets que j’ai vendus ont vraiment changé ma vie. J’ai pu plâtrer ma maison de trois chambres que mon défunt mari avait laissée en ruines. » Elle a ajouté un sol en ciment, et espère bientôt connecter la maison au réseau de services électriques.

Tonny Rugyendo est un agriculteur de 56 ans qui est un autre des bénéficiaires du programme des NAADS. Il dit: « Je ne pouvais pas me permettre d’acheter un lopin de terre pour cultiver des légumes. Mais le porc que j’ai eu m’a donné cinq porcelets. Je paye maintenant les frais d’école secondaire pour mes deux garçons. »

En février 2013, les porcs de Mme Among ont produit 21 autres porcelets. Elle en a vendu 18 à des agriculteurs locaux qui admiraient son espèce « blanche et imposante ». Elle a gagné 330 $US grâce à cette vente.

Muwereza Patrick est un boucher du marché de Bukaya qui fait l’éloge de ses porcs. Il dit: « J’achète maintenant les porcs de chez Mme Among (…) Ses porcs sont plus lourds que ceux que j’achetais avant. »

Mme Among a maintenant 24 porcs. M. Byarugaba dit: « Nous avons constaté un bon rendement pour le projet avec les porcs. Les membres (…) ont plus bénéficié que les cultivateurs de légumes car la dernière saison a été sèche. »

Mme Among dit: « En plus de terminer ma maison, j’ai acheté une vache laitière en mars de cette année, qui a aussi mis bas un veau en avril (…) Je peux obtenir entre dix et treize litres de lait par jour. » Elle vends dix litres au centre commercial voisin de Njeru à 12 000 shillings (4,60 $US), et utilise le surplus de lait à domicile.

Les revenus qu’elle gagne grâces aux porcs, combinés à ceux qu’elle gagne en vendant du lait, ont amélioré ses conditions de vie. Son régime alimentaire s’est amélioré parce qu’elle garde du lait pour sa propre consommation. Elle croit que ses réussites ont amélioré sa santé.

Elle dit: « Je n’ai pas de souci quant à ma santé et mon avenir. J’ai suffisamment de nourriture pour ma famille, en plus des revenus quotidiens que je gagne en vendant du lait. Ma fille étudie bien et je suis en mesure de payer les frais scolaires jusqu’au niveau de l’université. »